de Noël à l'Epiphanie...
les 12 Nuits Saintes
Les douze Nuits Saintes,
Nuits semences pour les mois de l’année à venir et Travail de méditation initié par
Rudolf Steinerà partir des poèmes de Novalis et des Madonesde Raphael
Introduction
Durant les douze nuits saintes, les Hiérarchies spirituelles se
rapprochent particulièrement de l’être humain. Celui-ci peut
spécialement les invoquer pour des raisons spirituelles
d’évolution et d’agir dans le monde.
Jour après jour, entre le 24 décembre et le 6 janvier, chaque
Hiérarchie se manifeste successivement. Chaque méditation
et son contenu sont emportés dans la nuit qui suit. Et à
chaque nuit sainte correspond un mois de l’année qui vient.
De chaque nuit résulte une inspiration et/ou un rêve
significatif. Il serait profitable de les écrire.
Le schéma de la page 23 et le texte de Serge O.Prokofieff
vous serviront de guide.
De même la contemplation active des Madones devrait
précéder chaque méditation.
Entre 18 heures et le coucher, il faut prévoir au moins une
heure de réflexion et de méditation.
Le cercle du Zodiaque et les Hiérarchies spirituelles.
Le chemin de Jésus au Christ à travers les douze Nuits saintes.
"À nouveau, sans qu'on l'ait véritablement su dans la science telle
qu'elle est jusqu'à présent, elles se tiennent là, ces douze nuits saintes,
comme fixées à partir des profondeurs mystérieuses et pleines de
sagesse de l'humanité, comme si elles voulaient dire : Ressentez toute
la profondeur de la fête du Christ ; mais plongez-vous ensuite pendant
les douze nuits saintes dans les mystères les plus sacrés du Cosmos ! -
Cela signifie, dans le pays de l'Univers, à partir duquel le Christ est
descendu sur Terre."
Rudolf Steiner
21.XII.1911
C'est à l'image de deux majestueuses colonnes que se dressent dans le temple
de l'année les deux fêtes hivernales: Noël et l’Épiphanie, manifestant par soi la
naissance de l'homme et la naissance de Dieu dans la sphère terrestre, la
naissance de l'homme primordial Jésus de Nazareth et la naissance, qui s'en
suivit dans ses enveloppes, du très haut Esprit de notre Cosmos, du Fils divin
Lui-même : du Christ.
Et entre ces deux fêtes, à l'image d'un puissant escalier cosmique, s'étendent les
douze Nuits saintes, comme douze marches ascendantes de la conscience
universelle, unissant l'humanité avec la sphère d'une très haute spiritualité
cosmique. "De Jésus au Christ", - dans ces quelques paroles peut être
caractérisée toute la signification de ce grand passage ou de cette montée,
menant à partir du degré d'homme et à travers les neuf degrés des Entités des
Hiérarchies spirituelles conduisant tout le développement de notre Terre, vers les
degrés supérieurs de l'Esprit Saint et du Fils divin (du Christ), dans la mesure où
leur action se dévoile dans les limites de notre Cosmos, c'est-à-dire dans les
frontières embrassant sa sphère zodiacale.
Dans ce sens, le chemin de Noël à l'Épiphanie peut en même temps devenir
pour nous la montée dans le grand "pays de l'Univers, à partir duquel le Christ
est descendu sur Terre", un chemin nous menant au cours des douze Nuits
saintes à travers toutes les douze régions du monde stellaire, à partir de la
région des Poissons, sauvegardant en elle les sources de l'existence humaine,
jusqu'à la région du Bélier, à travers le portail duquel le Christ a pénétré autrefois
dans notre Cosmos à partir de la plus haute sphère macrocosmique, celle du
Père, se trouvant au delà du cercle du Zodiaque.
Dans l'exposé ci-après, il sera tenté, sur la base des résultats de la Science
spirituelle contemporaine, de donner la description du chemin menant à travers
les douze régions du cercle du Zodiaque vers l'union consciente avec tout le
Cosmos hiérarchique.
Le premier lien réciproque entre la région zodiacale des Poissons et l'entité de
l'homme même, peut nous être plus compréhensible si nous prenons en
considération ce qui suit. Le degré d'évolution auquel l'homme se trouvait aux
temps où au milieu de l'époque hyperboréenne le Soleil avait quitté la Terre, était
lié à l'image du poisson (GA 106, 10.9.1908). À ce moment, le Soleil ne luisait
plus spirituellement de l'intérieur des êtres terrestres, mais les illuminait
seulement de l'extérieur. Cet état, Rudolf Steiner le décrit dans les termes
suivants : "Mais vint le moment où le soleil s'était extrait de la terre. Il s'en
sépara, et sa lumière tombait de l'extérieur sur la Terre... A l'intérieur de l'homme
vint l'obscurité. - C'était le début de son évolution jusqu'à ce point d'avenir, où il
devra retrouver dans son intérieur la lumière intérieure.
L'homme devait acquérir l'aptitude à apprendre à connaître avec ses sens
extérieurs les choses de la Terre. Il se développe jusqu'au point où dans son
intérieur brûlera ardemment et luira l'homme supérieur, l'Homme-Esprit. A partir
de la lumière et à travers les ténèbres jusqu'à la lumière, - voilà la marche de
l'évolution de l'humanité." (GA 90, 17.12.1906). C'est précisément ce
développement que symbolisent les Poissons. Les forces de la région
correspondante du Zodiaque ont déversé leur influence lorsque l'Être du Christ,
avec le Soleil, a quitté la Terre. Et elles agiront à nouveau, lorsqu'en l'homme,
qui aura gagné de haute lutte dans les ténèbres de l'âme la liberté individuelle,
commencera à s'élever le Soleil spirituel intérieur; lorsque le Christ, s'étant uni
par le Mystère du Golgotha à l'évolution terrestre, éveillera progressivement dans
l'âme humaine l'homme supérieur, solaire. Ce n'est qu'avec le début de son éveil
que l'humanité pénétrera sur le chemin du devenir de la dixième Hiérarchie,
c'est-à-dire sur le chemin vers la réalisation de ce but qui lui est pré tracé dans
l'Univers. Et le début de cette époque tombe justement à notre époque, placée
de nouveau sous le signe des Poissons, lorsque l'humanité, sous la conduite de
l'Archange Michaël qui la mène à présent, doit peu à peu parvenir au vécu
éthérique du Christ, en tant que le Soleil intérieur de l'âme (GA 152, 2.5.1913 et
GA 26, 31.8.1924). C'est pourquoi le symbole des poissons chez les premiers
chrétiens ne désignait pas seulement l'époque où le Christ, avec le Soleil, a
quitté la Terre, mais également de façon prophétique les temps où le Christ à
nouveau se mettra à luire, de façon semblable au Soleil, dans l'âme humaine
libre et pleinement consciente. C'est alors que le Christ Lui-même mènera une
telle âme vers son but plus élevé, vers le devenir de la dixième Hiérarchie, lui
permettant à nouveau, mais à présent déjà en pleine conscience, et en la qualité
de la dixième Hiérarchie, de pénétrer, en tant que chaînon accompli, dans le
grand Tout hiérarchique. De cette façon l'Alpha et l'Oméga de tout le
développement humain, nous le trouvons dans le signe des Poissons, signe
exprimant l'essence-même de l'être humain, de l'Anthropos. Il est également clair
à partir de ce qui a été dit, que le premier être humain ayant reçu en soi le Christ
sur Terre, Jésus de Nazareth (c'est-à-dire l'Ame nathanéenne provenant directement des
temps de l'antique Lémurie, vers laquelle le portail est constitué par l'époque antérieure aux
Poissons), devait à titre de préparation à sa mission recevoir l'initiation des
Poissons (GA 124, 6.12.1910), consistant en la pénétration dans le mystère du
devenir futur de l'humanité en la dixième Hiérarchie par l'union avec le Christ, en
tant que l'authentique Soleil de l'âme. C'est la raison pour laquelle là où dans les
écoles ou communautés ésotériques on avait connaissance de cette destination
future de l'humanité, et où l'on cherchait le chemin vers sa réalisation, nous
rencontrons toujours le symbole des poissons. Par exemple: les plus proches
disciples du Christ Jésus étaient des pêcheurs, car ils devaient manifester le
germe de la future humanité en tant que dixième Hiérarchie. "Le Christ attire tous
ceux qui sont en quête du poisson. C'est la raison pour laquelle ses premiers
apôtres sont tous des pêcheurs" (GA 124, 12.12.1910), - dit Rudolf Steiner en
liaison avec cela. Ce fait est même indiqué par les paroles du Christ adressées à
Pierre : "Désormais tu seras pêcheur d'hommes." (Luc, 5/10). C'est dans ce sens
qu'il faut comprendre également le fait que dans la tradition ésotérique du
christianisme, le gardien du Graal reçut le nom de Roi pêcheur. Nous trouvons
de semblables mentions également aux temps préchrétiens. Ainsi dans
l'antiquité, le grand Manu apprend d'un poisson le déluge à venir (Mahâbhârata III,
et Matsya-Purâna), et dans l'épopée de Gilgamesh, Enkidu s'appelle "fils de
poisson".
Dans l'organisme humain, aux Poissons correspondent les pieds. D'après leur
forme et leur configuration "voûtée", ils ne sont possibles que chez un être se
tenant debout. Et c'est en cela, comme l'a déjà fait remarquer Goethe, que réside
la différence fondamentale du corps humain avec un corps d'animal. A travers
eux se règle le rapport correct de l'homme aux forces de la Terre. Aux temps
anciens, le redressement de l'homme fut la première et très importante
conséquence de l'épanchement en lui de la substance du Je. C'est comme un
souvenir secret de ce très important moment de l'évolution humaine, à partir
duquel l'homme a pris le chemin de ses pérégrinations terrestres, que gardent en
le corps humain les pieds-Poissons. Ils gardent en eux d'une certaine façon le
profond mystère de l'existence physique de l'homme. C'est pourquoi la
généalogie de Jésus de l'Evangile selon Luc (de l'Âme nathanéenne) traverse tout le
développement de l'humanité jusqu'à Adam lui-même et même jusqu'à Dieu,
montrant par cela la provenance de ce corps physique dans lequel devra ensuite
descendre le Christ. Ce mystère de la provenance du corps physique du Christ
est aussi gardé en soi par les pieds humains. Et celui qui devait mettre à Sa
disposition son corps physique, devait être en possession de la connaissance de
ce mystère, ce qui à nouveau ne fut possible que dans le résultat de l'initiation
des Poissons. C'est Jean-Baptiste qui devait préparer cette initiation dont parle
Rudolf Steiner: "Jean prépare l'initiation-Poissons, que le nazaréen [Jésus de
Nazareth] doit posséder, afin qu'il puisse accueillir en lui le Christ." (GA 124,
18.12.1910).
(1) "D'où le signe bien connu du poisson pour le porteur du Christ, qui est un
antique symbole. Car l'initiation qui se réalisa de façon mystérieuse à travers
tous les mystères qui se sont déroulés autour de Jésus, fut ainsi une initiation-
Poissons." (GA 124, 12.12.1910).
La région du Verseau est liée avec la Hiérarchie des Anges. L'Être qui leur
appartient a, parmi toutes les substances terrestres, un rapport tout particulier
envers l'eau. L'eau sur Terre est le reflet physique de la substance de l'éther
universel, dont sont formés les corps éthériques des Anges et des hommes.
Deux qualités surtout sont propres au corps éthérique : d'abord la vie, puis la
mémoire. Pour cette raison dans les récits et les légendes des peuples les plus
divers, nous rencontrons la notion "eau vivante" ou "eau de vie", en tant que
symbole des forces vivifiantes de l'éther cosmique. Dans l'ouvrage : "Comment
acquérir les résultats cognitifs concernant les mondes supérieurs ?", au chapitre
sur l'initiation, Rudolf Steiner parle de la prise par le disciple spirituel de deux
breuvages : celui du souvenir et celui de l'oubli, en désignant par cela la
deuxième particularité et propriété du corps éthérique. (Nous trouvons de semblables
représentations dans "La divine Comédie" de Dante, où, lors du passage à partir du monde des
âmes vers la région des Esprits, il est nécessaire de se baigner dans les eaux de deux fleuves :
du souvenir et de l'oubli, dans l'Eunoé et le Léthé.) Les Anges, contrairement à l'homme,
ont pour leur membre inférieur non plus un corps physique mais un corps
éthérique (GA 99, 3.6.1907). (2) C'est pourquoi dans La Science occulte en
esquisse Rudolf Steiner les appelle également les "Fils de la vie". Si eux-mêmes,
de par leur volonté, veulent se créer une sorte de corps physique, qui n'est
toujours chez eux qu'un reflet de leurs principes spirituels supérieurs (de leurs
membres), alors l'élément le plus dense, entrant dans sa substance, est l'eau
(GA 110, 16.4.1909). (3) Ce lien de la Hiérarchie des Anges avec l'élément eau
surgit encore à l'époque de l'ancienne Lune. Car l'ancienne Lune, sur laquelle ils
traversaient leur stade humain, se composait seulement de l'élément aqueux,
liquide. À ce moment-là, les Anges ont versé dans l'organisme humain, se
trouvant encore au degré animal de son évolution, ce qui ensuite y devint
substances du sang et des humeurs : "Ce fut le travail des Anges... d'avoir laissé
couler ces sucs de sang dans les hommes." (GA 99, 3.6.1907). Le futur Jupiter
également, sur lequel l'homme contemporain acquerra le degré des Anges, aura
en tant que son élément le plus dense, - l'eau. Sur Terre, les Anges ont été
investis de la mission de réaliser la conduite de l'homme, pris isolément, dans la
suite de ses incarnations. Ils sont des "êtres vigilants, qui sauvegardent pour
ainsi dire le souvenir d'une incarnation à l'autre, aussi longtemps que l'homme
lui-même ne peut pas le faire." (GA 110, 15.4.1909). Dans le cercle du Zodiaque,
le signe du Verseau manifeste par soi l'image de l'homme idéal, spiritualisé. De
là son lien particulier précisément avec la Hiérarchie des Anges. Car chaque
Ange dévoile à l'homme son plus proche idéal spirituel, une sorte de but plus
élevé, idéal, de ses aspirations spirituelles : "En fait les choses se présentent
comme si l'homme, depuis le début de ses pérégrinations terrestres, pouvait
lever son regard vers un Esprit sublime, qui est son modèle, qui peut entièrement
maîtriser son corps astral [l'image du Verseau, dans un calme et une harmonie
parfaits, versant l'eau pure], qui lui dit : voilà comment tu dois être, lorsque tu
sortiras un jour de cette évolution terrestre... Et que l'on dise que l'homme lève
son regard vers son Soi supérieur [Manas] auquel il doit de plus en plus
ressembler, ou que l'on dise qu'il élève son regard vers son Ange comme sur
son grand modèle, cela, pris spirituellement, est au fond tout à fait pareil." (GA
105, 6.8.1908) - La possibilité la plus proche de s'approcher consciemment de ce
haut idéal se découvrira aux hommes - s'ils prennent pour cela le chemin du
développement individuel occulte -au temps de la sixième époque culturelle,
placée sous le signe zodiacal du Verseau. À cette époque, comme d'une "façon
naturelle", toute l'humanité sera couverte de la substance du Manas, que lui
accorderont, en tant que haut don du Ciel, les Êtres angéliques. Et puisqu'une
sorte de noyau spirituel de la sixième époque se formera à partir des peuples
slaves, de ce fait il se développe en leur sein aux temps qui sont les nôtres en
particulier, un rapport direct et intime de l'homme envers l'Être angélique qui le
guide. (4)
Toutefois l'atteinte du rapport davantage direct, auquel il a été rendu attentif,
envers l'Être angélique est au fond possible à notre époque à chaque homme, si
seulement celui-là décide de pénétrer consciemment sur le chemin du
développement spirituel, découvert à présent à tous les hommes dans la Science
spirituelle contemporaine. Le point de départ et le fondement le plus solide d'un
tel chemin sont l'élaboration intérieure et la spiritualisation du penser humain. En
tant que résultat d'un développement supérieur, le penser de l'homme doit
devenir parfaitement vivant et fluide, semblable à une substance aqueuse, et, à
la fin, parfaitement éthérique. L'ayant atteint, l'homme devient en état de
percevoir directement dans son penser éthérique vivifié les impulsions de l'Être
angélique. Alors un tel homme est introduit par l'Ange dans le monde imaginatif,
dans l'entourage éthérique de la Terre (la sphère lunaire), où l'Ange lui-même
devient son guide supérieur. - Et en conclusion il faut encore faire remarquer que
l'initiation particulière, liée à la région cosmique du Verseau, fut celle de Jean-
Baptiste : "Le regard de Jean-Baptiste fut éduqué de façon telle, qu'il pouvait
regarder la nuit, à travers la terre matérielle, la constellation du Verseau." (GA.
124, 6.12.1910). En tant que conséquence d'une telle initiation exclusive, un
certain Etre appartenant à la Hiérarchie des Anges (Ibid.) a pu agir à travers lui,
fait spirituel qui est rappelé dans les Evangiles mêmes (p. ex. Marc, 1/2). Par son
baptême par l'eau, Jean provoquait chez les hommes, venus chez lui se faire
baptiser, un dégagement partiel du corps éthérique d'avec le corps physique, qui
menait l'homme vers le vécu plus direct de son Ange-Gardien qui le guidait,
lequel a alors pu indiquer à une telle âme l'Être du Christ s'approchant de la
Terre. (5)
La région du Capricorne est liée avec la Hiérarchie des Archanges. Dans le
cycle naturel, aux influences de cette constellation correspond le temps le plus
sombre de l'année. Toutefois c'est alors précisément, dans les ténèbres de la
nuit hivernale, qu'advient la naissance du nouveau Soleil spirituel, et ce sont
justement les Archanges qui ont envers cette naissance un rapport particulier.
Pour comprendre leur participation à ces faits, il est nécessaire de se rappeler
ce rôle que les Archanges accomplissaient encore sur l'ancien Soleil. À ce
moment-là ils étaient haut placés, au point qu'ils ont pu faire don de quelque
chose à tout l'espace universel. Et ce dont ils lui faisaient don, était la Lumière, la
substance de la lumière. "Ils [les Archanges] se sont, sous un certain rapport,
développés déjà sur le Soleil en vue de pouvoir donner la lumière à l'espace
universel." (GA 110, 13.4.1909), - dit Rudolf Steiner des Archanges. Et dans une
autre conférence, il exprime cette mission qui fut la leur, de façon encore plus
précise : "les Archanges sont... les créateurs de la lumière... C'est pourquoi nous
devons dire : une lumière tombe-t-elle sur nous, que ce sont les Archanges qui
sont derrière elle..." (GA 132, 7.11.1911). Voilà quelle fut l'activité des Archanges
sur l'ancien Soleil. Cependant à partir de cette époque, l'évolution alla de l'avant,
de sorte qu'à l'époque de la Terre, les Archanges se posent déjà non seulement
en tant que créateurs de la lumière, mais surtout en tant que créateurs de la
Lumière spirituelle. C'est pourquoi c'est précisément à partir des forces des
Archanges que provient le rayonnement du Soleil spirituel dans les ténèbres de
la nuit de Noël. Et lorsque le clairvoyant contemple le Soleil de minuit au temps
annuel de Noël, alors en tant que première chose dans son entourage, se
dévoilent douze Archanges, formant l'aurore, ou, on peut également dire, une
sorte d'Aura cosmique pour l'impulsion du Christ, naissant dans la sphère de la
Terre. À ces douze Archanges, encore dans l'antiquité, Zoroastre rendit attentif
en parlant des douze Amshaspands, les envoyés du grand Esprit solaire Ahura-
Mazdâ. (6) À notre époque, ces douze Archanges sont une sorte de porteurs de
douze aspects de l'impulsion du Christ, apparus dans notre Cosmos en tant que
résultat de Sa traversée du cercle du Zodiaque.1 Ils sont également les gardiens
célestes et les inspirateurs des douze Nuits saintes, qui ont lieu précisément à la
période de l'année qui se trouve sous l'influence des forces de la région du
Capricorne. C'est à cette époque de l'année qu'ont lieu deux des plus
importantes fêtes chrétiennes : Noël et le Baptême, chacune d'elles étant à sa
façon liée précisément à la sphère d'action des Archanges. Ainsi le Mystère de
Noël est annoncé à Marie de l'Évangile selon Luc par l'Archange Gabriel. Tandis
qu'au temps du Baptême dans le Jourdain, le Christ descend dans les
enveloppes de Jésus de Nazareth, passant à côté de la région des Anges et
directement à partir de celle des Archanges (GA 152, 1.6.1914), introduisant par
là dans le développement terrestre une nouvelle possibilité de baptême, non plus
par l'eau, mais déjà par l'Esprit et le feu (Matth. 3/11). Car conformément à
Rudolf Steiner, les seules substances sur Terre, à partir desquelles l'Être
archangélique peut se constituer un corps, sont les substances d'air et de feu
(GA 110, 16.4.1909). En ancien hébreu, le vent, l'air, la respiration signifient
également l'Esprit. - Roûah. À l'époque contemporaine, il est indispensable à
l'homme en particulier, d'entrer en contact avec la sphère des Archanges
pendant le sommeil; c'est pour cela qu'il doit au moment de la vie de jour, de
veille, atteindre la possibilité de la plus grande spiritualisation, la recréation, par
l'Esprit, de sa parole, de son parler (GA 222, 11.3.1923). Une aide à cela peut
être constituée par les forces coulant de la région du Capricorne, qui de tout
temps, ont inspiré les hommes en vue de la fondation des conceptions du monde
les plus spirituelles (GA 151, 22.1.1914). (7) - Un rapport tout particulier envers
la préparation annuelle de la naissance du Soleil-Christ spirituel dans la sphère
terrestre est celui de l'Archange Michaël. C'est par les paroles suivantes que
Rudolf Steiner y rend attentif: "Pendant qu'advint l'expiration d'été [il s'agit de la
sortie de l'Âme et de l'Esprit de la Terre, pendant la période estivale, de son
corps planétaire], la terre est ahrimanisée. Malheur si dans cette terre
ahrimanisée tombait la naissance de Jésus! Avant que le cycle soit à nouveau
achevé et que décembre s'approche qui laisse l'impulsion du Christ naître dans
la terre traversée d'âme, la terre doit être purifiée du dragon par les forces
spirituelles, purifiée des forces ahrimaniennes. Et la force de Michaël doit s'unir à
ce qui pénètre à flots en tant que respiration de la Terre de l'époque de
septembre à celle de décembre, la force purifiante de Michaël doit s'unir à cela,
force vainquant le malin ahrimanien, afin que la fête de Noël puisse s'approcher
de façon correcte, et que puisse s'accomplir de façon juste la naissance de
l'impulsion du Christ." (GA 223, 31.3.1923). En outre la bataille annuelle de
Michaël contre le dragon atteint son point culminant précisément à l'époque du
dernier dimanche de l'Avent, lorsque la Terre pénètre dans le domaine d'action
des forces du Capricorne. Car à chaque fois au cours de ces temps les plus
sombres et les plus froids de l'année, Ahriman espère toujours à nouveau ne pas
permettre l'éclosion du rayonnement du Soleil spirituel dans la sphère terrestre.
Et chaque fois d'année en année il est vaincu par l'Archange Michaël, afin que
puisse se lever pour la Terre, sans entraves et sous le signe du Capricorne, le
Soleil du Christ.(8) Dans le plan du développement historique de l'humanité, ce
contraste entre les ténèbres naturelles et les forces du Soleil spirituel en train de
1 Cf. plus en détail à ce sujet au deuxième chapitre.
se lever, surgira avec une force particulière dans la deuxième moitié de la
sixième et en particulier dans la septième époque culturelle (l'américaine), qui sera
placée sous le signe des forces du Capricorne.
Et un autre lien encore de la région du Capricorne avec la future Hiérarchie des
Archanges peut-on dire, doit être rappelé ici. Il est connu que dans l'organisme
humain, à la région du Capricorne est liée l'articulation fémoro-tibiale, qui se
ferme par-devant par ce que l'on appelle la rotule. D'après les communications
de la Science spirituelle, de cette rotule surgira sur Vénus, lorsqu'elle aura passé
par des métamorphoses appropriées sur Jupiter, la forme extérieure de la tête
humaine. Et d'elle émaneront ensuite des forces qui formeront tout l'aspect
extérieur de l'homme de Vénus, qui atteindra alors dans son développement le
degré d'Être archangélique. (GA 150, 6.10.1914). (9)
La région du Sagittaire est liée avec la Hiérarchie des Archais. Leur rapport à la
région du Sagittaire, nous pouvons mieux que toute autre chose nous le rendre
clair par l'exemple de l'enfant apprenant la marche redressée. Pendant un
certain temps, l'enfant fait toujours à nouveau la tentative de se redresser et de
se mettre sur ses jambes, et toujours à nouveau il glisse en bas, dans la position
horizontale. Pendant cette période, il nous manifeste, comme sous une forme
extérieure, l'image du centaure. Les forces humaines et animales, verticales et
horizontales, se trouvent en lui en une lutte très forte, dont le résultat est la
victoire finale des premières sur les dernières. Le fait que la lutte en question se
termine pour chaque homme par la victoire des forces humaines de
redressement, cela il le doit à l'aide que lui témoignent en particulier les Êtres de
la Hiérarchie des Archais ou les Esprits de la Personnalité. Ce sont eux
précisément qui apportent à l'homme ces forces du Cosmos, qui le rendent apte
à être sur Terre une entité se tenant debout (GA 226, 18.5.1923). À ce
processus de redressement, qui est la première manifestation de la personnalité
individuelle et une condition très importante du vécu par l'homme de sa JEconscience,
à ce processus renvoie également la forme de l'arc que le Sagittaire
tient dans ses mains. L'arc est courbé aussi longtemps que la flèche s'y trouve
encore. Lorsque la flèche (image des forces du penser en tant que porteur de la JEconscience)
entre en mouvement - et cela répond à la première pénétration de
l'impulsion du JE dans l'organisme humain -, l'arc se redresse, ce qui correspond
à l'adoption par l'homme de la position verticale. D'un autre côté la flèche dans
les mains du Sagittaire, en tant qu'imagination des forces actives du penser,
désigne le fait que toute gestion, à commencer au IVième siècle postchrétien, des
Pensées universelles du Cosmos, de l'Intelligence céleste, passe des Esprits de
la Forme (Exousiai) aux Archais, Esprits de la Personnalité (GA 222, 18.3.1923). À
partir de cette époque, ce sont eux précisément qui portent les Pensées
cosmiques dans le développement humain. (10) Et ce nouveau genre de leur
activité est en quelque sorte la répétition, mais à un degré plus élevé, de ce qu'ils
réalisaient autrefois encore sur l'ancien Saturne. Rudolf Steiner y rend attentif
dans les termes suivants : "Quelle est en fait la force qui règne là dans les
Esprits de la Personnalité sur l'ancien Saturne ? Ce n'est pas une autre force
que celle que nous connaissons aujourd'hui chez l'homme en la force de pensée.
Car au fond les Esprits de la Personnalité ne font rien d'autre sur l'ancien
Saturne que d'exercer la force de leurs pensées." (GA 110, 13.4.1909) Ce qui
dans l'homme contemporain, pris en tant que microcosme, apparaît comme son
penser individuel, à cela, dans le Macrocosme, correspond dans la nature
extérieure le phénomène de l'éclair et du tonnerre. Dans ce sens, à la flèche
volante du Sagittaire, prise dans son aspect macrocosmique, correspond dans la
nature l'apparition de l'éclair, seul phénomène physique dans lequel, dans les
limites de la Terre physique, peut apparaître la corporéité de la Hiérarchie des
Archais (GA 110, 16.4.1909). À la fin, il faut encore faire remarquer le fait que la
flèche, lâchée consciemment de l'arc, est également l'image de la volonté
humaine, aspirant vers un but déterminé. Le dernier but effectivement de tout le
développement de la Terre est l'atteinte de l'état de Vulcain, lorsque toute
l'humanité se sera élevée au degré où se trouvent aux temps présents justement
les Esprits de la Personnalité (les Archais).
C'est comme une sorte de pressentiment prophétique de cet état supérieur du
développement, qu'apparaît le temps qui commencera à la fin de la septième
époque post-atlantéenne. Car si déjà à partir de la fin de notre cinquième époque
post-atlantéenne descendront dans l'humanité, à partir de la sphère des Anges,
les premières impulsions du Soi-spirituel, et à commencer par la fin de la sixième
époque descendront à partir de la sphère des Archanges les impulsions de
l'Esprit-Vie, alors simultanément au début de la "guerre de tous contre tous", en
tant que son anti-image, se découvrira à l'humanité la possibilité de percevoir
quelque chose des impulsions de l'Homme-Esprit. Cela adviendra lorsque le
point vernal passera dans la région du Sagittaire, et que parviendront sur Terre
à leur plein dégagement deux races humaines fondamentales: la bonne et la
mauvaise. Alors l'image du centaure (Sagittaire) se divisera spirituellement d'une
certaine façon en deux parties, de sorte que la race bonne s'appropriera les
forces de sa partie supérieure, humaine, tandis que la mauvaise le fera quant à
la partie inférieure, animale. À la race bonne ne pourront s'unir que les hommes
qui à cette époque pourront donner toutes leurs forces au service de cette
Révélation supérieure du Christ, qui descendra alors sur Terre à travers les Êtres
spirituels de la Hiérarchie des Archais servant le Christ et conduisant dans Son
esprit l'humanité. (GA 15, ch.3). (ll)
La région du Scorpion-Aigle est liée avec la Hiérarchie des Exousiai ou Esprits
de la Forme. Sur l'ancien Saturne déjà, ces Esprits se sont préparés à leur
activité de mise en ordre et de mise en forme, par le fait qu'ils sauvegardaient
dans les limites de Saturne tout ce qui y fut accompli par les Hiérarchies
supérieures (GA 110, 14,4.1909). À l'époque de la Terre, ces Esprits de la Forme
(les Elohim en accord avec l'appellation biblique) sont proprement les créateurs et les
guides de tout le développement terrestre. Ils donnent une forme close à tout ce
qui existe sur Terre (GA 105, 7.8.1908), parvenant finalement à cela par le
durcissement en quelque sorte, et par la mise en forme des actions des Trônes à
la surface de la Terre, actions s'épanchant à partir de son centre, et des
Dynameis agissant à partir de la périphérie (GA 121, 11.6.1910). Ils reçoivent les
forces pour leur travail précisément de la région zodiacale du Scorpion-Aigle,
dont les épanchements provoquent le figement et la cessation de tout
mouvement (dans la nature extérieure, ces forces apparaissent en particulier en novembre
précisément). Vers l'époque lémurienne, l'homme a pu suffisamment progresser
dans son développement, pour que les Esprits de la Forme aient pu verser en lui
une partie de leur propre substance, devenant dans l'homme la substance de
son JE. Ce mystère du JE, la double image du Scorpion-Aigle le dissimule en
elle. Car au cours de son développement ultérieur, le JE humain, en tant que
résultat de la tentation luciférienne, a accueilli en soi, ensemble avec la liberté,
également un certain penchant au mal. De là provient le caractère double du JE,
qui, pour cette raison, apparaît dans l'Apocalypse sous l'image du glaive à
double tranchant (GA 104, 25.6.1908). De façon étonnante, cette double image
du JE est rendue dans la "Cène" de Léonard de Vinci. Dans cette Cène,
l'aspiration du JE humain vers son idéal supérieur, vers le JE divin, est gravée
dans l'image de l'Aigle-Jean, assis à droite du Christ Jésus. L'aspect opposé du
JE, ne désirant servir que ses propres buts égoïstes, est le Scorpion-Judas.
Entre les deux est placé Pierre, simultanément apte au service sacrificiel
supérieur - "tu es Pierre", lui dit le Christ Jésus (Matth. 16/18) -, et à la trahison.
Néanmoins il tend de toutes les forces de son âme vers la première chose. Sur
la fresque, on l'a souligné par le fait qu'il se penche vers Jean. - Sur la Terre
présente, les Esprits de la Forme agissent à partir du Soleil; c'est pourquoi
l'élément fondamental à travers lequel apparaît leur influence est l'élément de
Lumière. Ils y ont une sorte d'habit (Kleid) extérieur (GA 105, 7.8.1908). Leur
essence même n'appartient pas à la Lumière extérieure, mais est apparentée à
la Lumière spirituelle.(12) Le Moi humain, traversant une évolution correcte,
aspire également vers la Lumière spirituelle. L'image de cette aspiration se
manifeste dans l'aigle volant, aspirant à s'élever aussi haut que possible, afin
d'absorber pleinement et au maximum les flots de lumière solaire saturant
l'atmosphère. Lui est opposé le rapport à la Lumière spirituelle du Moi disposé de
façon égoïste. Il la hait et la fuit. De façon extérieure, ce rapport fut représenté
dans l'image du Scorpion qui a peur et qui se cache toujours de la lumière. Et si
on le place tout de même à la lumière solaire et si on le prive de la possibilité de
s'en cacher, alors il met un terme à sa vie par le suicide, il se pique lui-même. Il y
a encore un autre point de vue où l'action des forces du Scorpion-Aigle indique le
lien de ces dernières avec les Esprits de la Forme. Au milieu de l'Atlantide, à
l'époque du Scorpion, l'homme a pour la première fois pénétré dans l'entourage
terrestre sur la Terre ferme. Simultanément il reçut les premières insertions des
substances minérales dans son corps physique, ce qui eut pour résultat que ce
corps revêtit peu à peu une forme permanente et définitive (GA 105, 10.8.1908).
D'un autre côté l'image de l'Aigle est davantage liée à la spiritualisation ultérieure
de toute forme créée, en partant des forces du JE humain pleinement développé.
Nous avons affaire dans la figure de Jean L'Évangéliste à une haute initiation,
ayant pour tâche justement l'atteinte du but en question. C'est pourquoi parmi les
quatre évangélistes, son symbole est l'Aigle. Un rapport particulièrement profond
envers la sphère des Esprits de la Forme est celui de Christian Rose-Croix, dont
l'initiation peu de temps après 1250 advient exactement au moment du
développement humain où l'ascendant spirituel des Esprits de la Forme - à
l'opposé de l'ascendant physique - sur les faits terrestres fut inhabituellement
grand (GA 126, 31.12.1910), ce qui fait qu'il a pu influencer, au sens de
l'impulsion de l'Aigle, de façon spiritualisante jusqu'à la forme physique-même de
celui qui était initié (GA 130, 27.9.1911). Cette initiation permet à Christian Rose-
Croix d'endosser, dans le futur, une nouvelle mission après la métamorphose du
Scorpion en l'Aigle, ce qui pour lui-même sera lié au plus grand martyre auquel
l'homme puisse se soumettre (GA 133, 20.6.1912). - Et en conclusion il faut faire
remarquer encore un autre aspect des influences des forces du Scorpion en
liaison avec l'activité des Esprits de la Forme. Peu de temps après avoir gratifié
l'homme du principe du JE, advint la séparation de l'humanité en deux sexes.
Cela s'accomplit sous l'ascendance cosmique directe provenant de la région du
Scorpion (GA 105, 7.8.1908), et qui eut pour résultat que l'homme a pu
conserver en son intérieur une partie des forces qu'il utilisait antérieurement pour
reproduire ses semblables. De ces forces retenues s'est formé avec le temps le
cerveau humain (GA 11, ch.4), en tant que fondement physique du
développement ultérieur de la JE-conscience individuelle. Cependant, une
conséquence en fut que, désormais à la substance purement spirituelle de
l'Amour, dont les porteurs sont pendant la période terrestre les Esprits de la
Forme et qu'ils impriment peu à peu à l'humanité dès le tout début de son
développement (GA 121, 11.6.1910), est venue s'y mélanger la possibilité de son
altération, surgie à notre époque dans la confusion de l'amour spirituel et de
l'amour sensuel. Ce dernier devient particulièrement dangereux lors d'un
développement occulte qui n'est pas correct, et qui a pour résultat que l'homme,
en pénétrant trop tôt dans le monde astral, s'expose au danger de succomber à
l'influence de certains êtres démoniaques, formant la suite des Esprits de la
Forme rétrogrades, et liés au processus de la prolifération des diverses races
humaines sur Terre (GA 121, 11.6.1910). Une conséquence en est la confusion
entre l'occultisme et l'érotisme, menaçant l'homme d'un total obscurcissement de
sa JE-conscience.
La région de la Balance est liée avec la Hiérarchie des Dynameis ou Esprits du
Mouvement. Ce lien réciproque, nous pouvons le ressentir en prenant en
considération ce qui suit. Si nous jetons un regard global sur notre système
solaire: sur le Soleil et les planètes tournant autour de lui, alors nous sommes
frappés surtout par un fait, reconnu également par la science extérieure, à
savoir: toutes les planètes ensemble avec le Soleil, ne forment un tel système
stable et clos en soi, que parce qu'ils se trouvent constamment dans un
mouvement d'équilibre les uns par rapport aux autres. Du point de vue spirituel,
les causes d'un tel mouvement relatif d'équilibre de toutes les planètes de notre
système solaire, réside justement dans l'activité des Esprits du Mouvement. Car,
d'après Rudolf Steiner, ces Esprits ont pour lieu fondamental de leur séjour le
Soleil, alors que leurs forces agissent du Soleil vers les planètes, et des planètes
vers la Terre (GA 136, 13.4.1912), suscitant ainsi le mouvement thesmonique
des différentes planètes, dont la conséquence est la stabilité et l'équilibre de
toutes les forces agissant à l'intérieur du système solaire.(13) Du point de vue de
la cognition inspirative, une telle action réciproque de toutes les forces de notre
système solaire sous la conduite des Esprits du Mouvement, s'exprime par ce
que dans l'Antiquité encore, les pythagoriciens appelaient la musique des
sphères: elle est l'expression vivante de cet équilibre mobile qui règne dans notre
Cosmos planétaire. Son reflet sur Terre est constitué des propriétés chimiques
de la matière, qui sont également basées sur l'équilibre mobile entre les
processus de combinaison et de désagrégation dans le monde physique.
Toutefois dans leur rapport envers la Terre, les Esprits du Mouvement
accomplissent encore une autre tâche tout à fait particulière: en agissant à partir
de la périphérie, à partir des sphères des planètes, ils retiennent et équilibrent
les forces des Trônes, s'épanchant à partir du centre de la Terre, dont la
conséquence est l'apparition et toute la configuration de la surface terrestre. "Ce
qui réellement est ici, c'est une compensation de forces et en même temps un
contrat entre les Esprits de la Volonté et les Esprits du Mouvement, qui est
conclu de façon telle qu'il donne les configurations les plus diverses à la Terre."
(GA 121, 11.6.1910). Tous les agissements des Esprits du Mouvement, venant
d'être décrits, ne peuvent s'accomplir que grâce à leur lien avec la région
zodiacale de la Balance, dont les forces spirituelles ont commencé à se
manifester à travers les Esprits du Mouvement encore sur l'ancienne Lune. Car
une fois-là, déjà leur tâche fondamentale fut de ramener en équilibre également
le rapport correct du Soleil et de la Lune qui se sont séparés l'un de l'autre, dont
la position dans le Cosmos à cette époque fut semblable à deux plateaux d'une
gigantesque balance, nécessitant leur équilibrage. Dans l'existence animique des
êtres de l'ancienne Lune, à partir du vécu de ce déséquilibre, apparut le
sentiment d'une tristesse intérieure; par contre l'équilibre, suscité par les Esprits
du Mouvement, apportait la satisfaction et la possibilité de la poursuite du
développement (GA 132, 21.11.1911).
La région de la Vierge est liée avec la Hiérarchie des Kyrioteteis ou Esprits de
la Sagesse. Déjà dès le tout premier début, l'image de la Vierge céleste, en tant
qu'indication de l'essence cosmique de la Sophia divine, de la Sagesse originelle
du Monde, nous dévoile son profond lien précisément avec cette Hiérarchie. Une
indication plus détaillée de l'action des forces provenant de la région de la Vierge
à travers la Hiérarchie des Kyrioteteis au cours du développement de Saturne,
du Soleil et de la Lune, nous est donnée par l'imagination de la Vierge-épouse
revêtue du Soleil, au douzième chapitre de l'Apocalypse. Dans cette imagination,
les douze étoiles autour de la tête parlent de l'activité des Esprits de la Sagesse
au temps de l'évolution saturnienne, lorsque ceux-là édifiaient tout de façon telle,
"qu'un accord put avoir lieu avec le corps céleste particulier qui se crée là, entre
Saturne et tout l'Univers." (GA 110, 14.4.1909). Ensuite, l'image du Soleil dont
est revêtue la Vierge (Rudolf Steiner parle également de la Vierge donnant
naissance au Soleil, (GA 284,16.9.1907,) désigne l'activité des Esprits de la
Sagesse aux temps de la deuxième incarnation de notre Terre, lorsqu'ils
octroyaient à l'humanité, à partir des forces solaires cosmiques, le corps
éthérique, la munissant ainsi du principe de vie. À la fin, la Lune aux pieds de la
Vierge indique l'activité des Esprits de la Sagesse aux temps de l'évolution de
l'ancienne Lune, dont une conséquence fut l'apparition sur Terre de l'argent (GA
136, 14.4.1912), métal témoignant de la victoire remportée sur les forces
inférieures lunaires par les forces supérieures solaires. Nous trouvons toutes ces
qualités gravées au plus haut degré dans l'image de Marie de l'Évangile selon
Luc, qui apparaît comme le reflet terrestre de l'Être-même de la Sophia céleste.
Son lien avec le Cosmos spirituel, sa disposition à donner naissance à "l'âme
vivante",(15) à l'enfant Jésus de la lignée nathanéenne de David, destiné à
recevoir en lui le Soleil spirituel du Monde, et à la fin, sa pureté et son innocence,
exprimées par leur pleine non-participation aux forces inférieures lunaires,-toutes
ces qualités, elle les transmit à l'autre Marie, à Marie de l'Évangile selon
Matthieu, en s'unissant à elle à partir du monde spirituel au moment du Baptême
dans le Jourdain (GA 114, 19.9.1909). Ainsi apparut cette Entité d'épouse-vierge
à qui il appartenait de devenir pour toute l'humanité chrétienne la porteuse de la
plus haute Vertu humaine. Le modèle cosmique primordial de cette plus haute
vertu humaine, nous devons le chercher sur l'ancien Soleil auprès des
Hiérarchies des Kyrioteteis ou Esprits de la Sagesse, plongés dans la
contemplation du grand sacrifice apporté par les Trônes aux Chérubins. Car "par
le regard porté sur ces faits sacrificiels, ils furent invités: à faire rayonner à partir
d'eux-mêmes ce qui est leur propre être : la sagesse rayonnante, s'épanchant à
flots, en tant que vertu donatrice." (GA 132, 7.11.1911). Et la représentante de
cette "vertu donatrice" au sein de l'humanité est cet être d'épouse-vierge, qui
dans le monde entier chrétien est vénéré en tant que "Mère du Seigneur", en tant
que reflet terrestre de la céleste Sophia. Toutefois, afin de devenir sa
représentante il lui était nécessaire de recevoir dans son coeur la haute Sagesse
sacrificielle, coulant du vécu de la vie terrestre du Christ Jésus Sagesse qui, telle
une épée, devait lui transpercer le coeur (Luc, 2/35), afin que puisse s'en
épancher dans le monde des hommes la plus haute "vertu donatrice"
(schenkende Tugend)
La région du Lion est liée avec la Hiérarchie des Trônes: ou Esprits de la
Volonté. Avant d'arriver à l'examen de ce lien réciproque, il est nécessaire de
faire remarquer qu'en commençant par la région zodiacale de la Balance, on a
un certain décalage dans son rapport aux Hiérarchies correspondantes. Cela est
lié au fait que les forces, qui dans un cycle d'évolution apparaissent de façon
plutôt extérieure, agissent dans le cycle suivant comme les forces intérieures de
certains êtres. Ainsi les Esprits du Mouvement sont de par leur essence les
régents de l'ancienne Lune. Cependant à cette époque, ils préparent déjà
activement le développement de la Terre actuelle en tant que planète, sur
laquelle la Sagesse de l'ancienne Lune doit devenir "mobile", créatrice en
l'intérieur des êtres humains: peuplant la Terre. C'est pourquoi leur symbole la
Balance, appartient au fond à la Terre, et non à la Lune. Car parmi tous les
signes du Zodiaque, seule la Balance est un "objet inanimé", créé par la
Sagesse créatrice de l'homme. Ainsi elle nous renvoie au fait que sous la
conduite des Esprits du Mouvement, la "sagesse du monde extérieur", provenant
de l'ancienne Lune, "devient sagesse intérieure dans l'homme [c'est-à-dire une
sagesse mobile, créatrice]" (GA 13), afin de se métamorphoser peu à peu, en
ayant imprégné son JE dont les Esprits de la Forme lui ont fait don sur Terre, en
les forces d'Amour sous la conduite de ces Esprits. - Un tel déplacement, nous le
trouvons également en liaison avec le signe de la Vierge. Les Esprits de la
Sagesse liés avec la région de la Vierge sont les régents de l'ancien Soleil.
Toutefois ce qu'ils accomplissent au sens spirituel en ce temps, trouve son
expression extérieure seulement sur la Lune, qui cette fois-là, sous l'influence
des Esprits du Mouvement, devient la planète de la Sagesse (à la différence de la
Terre sur laquelle doit naître l'Amour) (GA 102, 24.3.1908). C'est pourquoi leur symbole
se révèle être lunaire par excellence, la Vierge, qui porte seulement de façon
secrète les forces solaires en son intérieur. À la fin, les Esprits de la Volonté, les
Trônes, sont en premier lieu les régents de l'ancien Saturne, qui apparut grâce à
un sacrifice cosmique supérieur, apporté à cette époque par les Trônes aux
Chérubins. Ces forces de sacrifice devinrent ensuite sur l'ancien Soleil les forces
intérieures d'éveil pour toute l'évolution solaire. Pour cette raison, aux Trônes,
dans le cercle du Zodiaque, se révèle tout particulièrement lié le signe solaire du
Lion. Une expression plus élevée de cette position de sacrifice, issue de
l'élément intérieur, fut sur l'ancien Soleil l'acte sacrificiel de l'Être du Christ, décrit
par Rudolf Steiner dans la dernière conférence du cycle "L'homme à la lumière
de l'occultisme, Théosophie et Philosophie" (GA 137). Cependant dans l'image
même du Lion, est également contenu le renvoi aux qualités intérieures
parfaitement précises, propres dans le Macrocosme précisément aux Esprits de
la Volonté. Empruntée à l'Antiquité, l'image du lion fut toujours prise en tant
qu'image de la dignité royale supérieure. Ce n'est pas pour rien que le trône du
roi Salomon fut encore orné de deux et douze lions en or (Rois I, 10/18-20). Car
nous avons dans la figure du Lion le passage de la Volonté sacrificielle vers les
forces cordiales de courage, vers la disposition à réaliser au-dehors les
prescriptions de la Volonté supérieure, en partant des forces de son intérieur.
Cette union du sacrifice (de la volonté) et du courage, nous la trouvons ensuite
justement dans ces paroles, par lesquelles Rudolf Steiner caractérise
l'imagination du don sacrificiel des Trônes aux Chérubins sur l'ancien Saturne :
"Les Trônes dans cette disposition au sacrifice, dont à la base se trouve la
vigueur, le courage, comme s'ils étaient agenouillés devant les Chérubins en
faisant parvenir vers eux l'offrande..." (GA 132, 31.10.1911).(16) On a montré
plus haut, en liaison avec la description de la région de la Balance dans son
rapport aux Esprits du Mouvement, leur action équilibrante en rapport avec les
rayonnements des Esprits de la Volonté à partir du centre de la Terre. Ces
rayonnements que Rudolf Steiner définit comme "effets des Trônes" (GA 121,
11.6.1910), on peut les pressentir par l'image du puissant Lion sortant d'un antre
de montagne, armé de sa force active et de sa dignité royale. Les forces de
courage intérieur, coulant de la région zodiacale du Lion, peuvent en particulier
aider l'homme à trouver un rapport correct envers toutes les épreuves que lui
envoie son destin, c'est-à-dire à se placer dans un rapport correct envers son
propre karma, à apprendre à le porter et à l'élaborer consciemment.(17) Un tel
travail à son tour peut amener l'homme vers un rapport plus conscient envers la
Hiérarchie des Trônes. Car ce que cette Hiérarchie a autrefois accompli sur
l'ancien Saturne, ces "lois de l'ancien Saturne", elles continuent sous une forme
pleinement métamorphosée à vivre même à notre époque, s'exprimant dans la
thesmonité du destin individuel humain (GA 161, 10.1.1915). Dans le cycle de
l'année, le temps placé sous le signe du Lion va de fin juin à début août. En août,
la force de la lumière solaire commence peu à peu à diminuer ; en contrepartie,
son action calorique devient plus grande. Cette époque la plus chaude de
l'année garde en elle comme une dernière et faible résonance du souvenir
naturel de l'état de l'ancien Saturne, de l'épanchement sacrificiel de la substance
chaleur par les Esprits de la Volonté (par les Trônes).
La région du Cancer est liée avec la Hiérarchie des Chérubins ou Esprits de
l'Harmonie. La figure-même du Cancer est la modification d'un symbole occulte
plus ancien s'appelant Tourbillon, et exprimant le lien harmonique de deux
processus ou cycles, leur passage correct de l'un dans l'autre, harmonieux et
correspondant à la Sagesse universelle. "Il existe" dit Rudolf Steiner, "un
processus dans le monde supérieur, qui épuise ses "effets également dans le
monde physique : la rotation du tourbillon. Vous pouvez observer la rotation du
tourbillon lorsque vous regardez une nébuleuse, par exemple la nébuleuse
d'Orion. Là vous voyez une spirale. Seulement c'est sur le plan physique. Mais
vous pouvez le considérer également sur tous les plans. Cela se présente ainsi,
qu'un tourbillon s'enroule dans un autre." (GA 96, 20.10.1906) Un tel passage
d'un processus ou tourbillon dans un autre, afin qu'il se déroule harmonieusement en accord avec la Sagesse universelle, est géré sur tous les
plans d'existence par les Chérubins. Car la Sagesse universelle, parvenue
seulement vers une harmonie supérieure, "une sagesse qui a été amassée au
cours de milliers, de millions d'années du devenir de l’Univers, elle rayonne à
notre rencontre dans une sublime puissance à partir des entités que nous
nommons les Chérubins." (GA 136, 7.4.1912) Si à présent nous nous tournons
directement vers les processus mêmes, régis par les Chérubins selon la loi du
tourbillon harmonieux, alors nous devons avant tout y remarquer des processus
tels que l'apparition et le passage d'un état planétaire dans un autre. Par
exemple l'apparition de l'ancien Saturne à partir de cet état qui dans l'occultisme
est décrit en tant que "repos bienheureux dans la durée" (GA 104, 19.6. 1908).
Ensuite, le passage de Saturne vers le Soleil, etc. En outre, les spirales ellesmêmes
du tourbillon correspondront aux états de manifestation ou manvantara,
et la rupture entre elles, aux pralaya. Par l'intermédiaire des Hiérarchies
inférieures, ces processus se répètent ensuite dans des cycles plus petits : par
exemple lors du passage d'une ronde ou d'un globe dans l'autre, etc. Même dans
la nature extérieure, nous y observons de semblables processus. La plante
apparue en été passe en automne à l'état de graine qui, au cours de l'hiver
"meurt" dans le sol, c'est-à-dire traverse une sorte de pralaya microcosmique,
afin de parvenir à nouveau vers une nouvelle manifestation au printemps suivant
(GA 97, 16.11.1907). Tous ces processus, dans la mesure où ils se déroulent
dans la nature extérieure et sur les plans supérieurs d'existence jusqu'aux plus
élevés dans la Sagesse harmonieuse, sont régis nommément par les Esprits de
l'Harmonie, les Chérubins. Si les Séraphins reçoivent directement leur tâche
supérieure de la Divinité même, alors les Chérubins la métamorphosent de façon
telle qu'elle puisse donner la première impulsion (à partir du centre du tourbillon, où ses
spirales sont entrouvertes) vers une nouvelle manifestation, qui est ensuite menée
plus loin et réalisée par les Trônes (GA 110, 14.4.1909). Toutefois les passages
en question, d'un état ou cycle en un autre, peuvent porter un caractère plus
dramatique. Par exemple dans l'événement qui fut décrit par Rudolf Steiner en
tant que refus d'une certaine partie des Chérubins sur l'ancien Soleil à recevoir le
sacrifice cosmique qui leur fut apporté par les Trônes. Cet événement a ensuite
exercé une influence sur tout le développement ultérieur, donnant naissance
dans l'évolution universelle à un tourbillon particulier (GA 132, 14.9.1911).
Ensuite, de façon tout à fait différente, l'impulsion du tourbillon agit à l'époque se
tenant directement sous le signe du Cancer, lors du passage de l'Atlantide vers
l'évolution post-atlantéenne. Et à nouveau de façon toute autre, cette impulsion
se manifeste au moment de l'entrée du Christ dans Jérusalem, décrite au
chapitre 21 de l'Evangile selon Matthieu (GA 123, 11.9.1910), où se découvre
devant nous l'image de l'entrée de l'Être du Christ dans tout le développement
historico-culturel de l'humanité, provoquant un tourbillon parfaitement nouveau.
(18) Dans tous les événements qui ont été énumérés, agissent également, bien
que d'une façon très diversifiée, les forces provenant de la sphère des
Chérubins, se modifiant dans la région cosmique du Cancer, et appelant
l'impulsion du tourbillon, favorisant le passage de toute l'évolution d'un cycle à
l'autre. - En liaison avec le signe du Cancer et l'activité des Chérubins, il est
nécessaire de faire remarquer encore deux faits. Premièrement, c'est un fait
extrêmement important que ce soient les Chérubins précisément qui sont ces
Esprits parmi les Hiérarchies supérieures qui, au cours de la période de l'ancien
Soleil, créent tout le cercle du Zodiaque sous une forme approchant celle sous
laquelle il existe jusqu'à nos jours. Il est vrai que le cercle du Zodiaque a existé
déjà sur l'ancien Saturne mais à cette époque, d'après Rudolf Steiner, ses
"images" n'ont pas encore "existé de façon aussi dense, aussi compacte que
pendant l'existence du Soleil" (GA 110, 17.4.1909). C'est pourquoi "ce que l'on
nomme aujourd'hui de façon si matérielle le Zodiaque... remonte à la ronde des
Chérubins qui agissent vers le bas, à partir de l'entourage universel, sur l'ancien
Soleil, lequel rayonnait vers le dehors, dans cet univers, sa force en tant que
force lumineuse." (GA 110, 13.4.1909). En d'autres mots les Chérubins créent
autour de l'ancien Soleil une sorte d'enveloppe protectrice, embrassant tout le
cercle zodiacal présent et liée en particulier avec la région cosmique du Cancer.
Ce que nous avons relaté est confirmé par la forme-même du Cancer, se tenant
au point supérieur du cercle zodiacal, qui semble embrasser une certaine sphère
et la fermer à l'égard du monde extérieur. Le pôle opposé au Cancer est la
région du Capricorne à partir de laquelle agissent les forces des Archanges, et
cette polarité forme toute l'existence de l'ancien Soleil (d'après Rudolf Steiner, les
Esprits hiérarchiques ayant pris directement part au développement de l'ancien Soleil,
appartenaient aux rangs spirituels allant des Chérubins aux Archanges) (GA 132, 7.1 1911).
En outre, le signe du Cancer est lié dans l'organisme humain à la cage
thoracique, dont les premiers germes furent pour la première fois formés sur
l'ancien Saturne. Plus tard sur l'ancien Soleil, lorsque s'est formé de façon
définitive le Zodiaque dodécadique (il n'était pas encore dodécadique sur l'ancien
Saturne), et qu'apparut également le premier germe du futur coeur, alors, sous
l'influence des forces du Cancer, l'édification de la cage thoracique humaine
devint le reflet du grand tout macrocosmique: Au centre le coeur - le Soleil,(19)
enfermé dans l'enveloppe de la cage thoracique consistant en douze paires de
côtes, en tant que reflet du cercle dodécadique du Zodiaque, créé au temps de
l'ancien Soleil par les Chérubins, avec la participation particulière des forces
provenant de la région cosmique du Cancer. - Un deuxième fait sur lequel il est
nécessaire de porter son attention dans le lien examiné, est celui de la naissance
de Jean-Baptiste sous le signe du Cancer. Si le signe du Verseau nous montre
davantage un certain Être angélique agissant directement à travers lui, alors le
lien de Jean-Baptiste avec la région du Cancer nous caractérise d'un côté tout
particulier son individualité et sa mission, en tant que précurseur et préparateur
des chemins terrestres pour le Christ Jésus, et cela nommément en liaison avec
la Hiérarchie des Chérubins. Car c'est précisément cette Hiérarchie qui joue un
rôle tout particulier dans sa destinée. Il est connu par les communications de
Rudolf Steiner que dans la figure de Jean-Baptiste ou Élie, nous avons affaire à
une ancienne individualité de l'humanité, en un certain sens à l'individualité
d'Adam lui-même (GA 114, 19.9.1909). D'un autre côté, nous reconnaissons par
l'histoire biblique du péché originel qu'après l'expulsion d'Adam du paradis, le
Seigneur a placé à son entrée "les Chérubins qui agitent une épée flamboyante"
(Genèse, 3/24), ce qui eut pour résultat que l'humanité devint coupée de cette
sphère macrocosmique de Dieu le Père, qui s'étend derrière le Zodiaque, à partir
de laquelle le Christ descendit autrefois sur le Soleil.(20) Ce vécu des Chérubins
à l'épée de feu, ne laissant plus l'homme entrer dans cette région supérieure, a
poursuivi sa vie, en tant que puissante impulsion animique, à travers toutes les
incarnations suivantes de cette individualité jusqu'à Jean-Baptiste, se
transformant progressivement en cette aptitude purement intérieure, qui à présent nous est connue en tant que voix de la conscience, et qui, en accord
avec les investigations spirituelles de Rudolf Steiner, provient précisément de la
Hiérarchie des Chérubins. Qu'est donc la voix de la conscience ? Elle n'est rien
d'autre que l'aptitude de la compréhension de l'événement du Christ,
apparaissant dans l'humanité simultanément avec cet événement: "Nous voyons
ainsi comment apparaît sur Terre, là-bas en Orient, l'amour, là en Occident, la
conscience morale. Ce sont deux choses qui vont ensemble: comment apparaît
en Orient le Christ, comment s'éveille en Occident la conscience morale, pour
recevoir le Christ en tant que conscience morale. Dans cette création simultanée
du fait de l'événement du Christ et de la compréhension de l'événement du
Christ... nous y voyons régner une sagesse infinie contenue dans l'évolution."
(GA 116, 2.5.1910) Ainsi l'impulsion de la conscience morale apparaît au début
en Occident. Aux environs de l'an 500 avant la naissance du Christ, elle pénètre
en Grèce (GA 116, 2.5.1910), puis, au Tournant des âges à travers Jean-
Baptiste, en Palestine, pour y rencontrer, dans sa personne, pour la première
fois le Christ.(21) La conscience morale, dit Rudolf Steiner, c'est "le JE-sentiment
qui hisse l'homme de l'inférieur au supérieur, qui parle dans l'âme sensitive déjà
comme une voix de Dieu - tout comme d'ordinaire seuls les pulsions, les désirs
et les passions parlent dans l'âme sensitive -, et y parle avec une poussée à faire
ce qui est juste, pour se hisser vers le JE supérieur." (GA 116, 2.5.1910). Toute
âme non purifiée se vide par ses passions et convoitises, elle devient par elles
un désert stérile, mais de ce désert peut résonner la voix de Dieu, la voix de la
conscience, annonçant que s'approche le "Seigneur" de l'âme, "Kyrios: le JE"
(GA 124, 6.12.1910).(22) Ainsi la Sagesse de la conduite universelle même a
voulu que Jean-Baptiste fût le premier à rencontrer le Christ sur Terre, afin de Le
reconnaître à partir des forces de sa conscience morale, et de Le désigner à
toute l'humanité. Et Jean l'accomplit, désignant le Christ comme l'Agneau de
Dieu (Jean, 1/36), témoignant de cette façon de Sa provenance cosmique, de
Son lien avec les mondes stellaires, avec la sphère du Zodiaque apparue sur
l'ancien Saturne grâce à l'activité des Chérubins. Et c'est cette "imagination
inspirée" (GA 214, 28.7.1922) que suscite en lui précisément l'impulsion de la
conscience morale, imagination s'élevant dans ses sources vers cette même
Hiérarchie.
_ En conclusion à ce qui a été dit, on peut encore ajouter ce qui suit. Comme
nous le savons des conférences de Rudolf Steiner, l'entité spirituelle d'Élie/Jean-
Baptiste devient après sa mort l'âme de groupe des apôtres, formant ainsi autour
du Christ Jésus cette atmosphère de délicatesse, pleine de protection et de
défense, dans laquelle II peut de la meilleure façon accomplir ses faits (GA 139,
20.9.1912). Si à présent nous ne craignons pas une comparaison résonnant de
façon quelque peu paradoxale, alors on peut dire que cette action protectrice de
l’entité suprasensible d'Élie/Jean fut semblable au rôle que réalise dans
l'organisme humain la cage thoracique par rapport au coeur en tant que Soleil
intérieur de son organisation physique.
La région des Gémeaux est liée avec la Hiérarchie des Séraphins ou Esprits du
Tout-Amour. Un reflet terrestre de l'impulsion macrocosmique d'Amour qu'ils
représentent dans l'Univers est le mythe grec des jumeaux Dioscures, Castor et
Pollux. D'après ce mythe, Castor est le fils de Lena et du roi Tyndare, et Pollux,
le fils de Lena et de Zeus. C'est pourquoi Pollux possède l'immortalité, et Castor,
la mort. Ils entrent ensemble en conflit avec les Apharides qui leur étaient
apparentés, et conquièrent auprès d'eux le troupeau de taureaux que ceux-là
avaient ravi. (23) De plus, Castor meurt dans la bataille, de la main d'un des
Apharides. Pollux, par amour pour son frère, est prêt à sacrifier pour lui son
immortalité, et prie Zeus de lui envoyer la mort. Alors Zeus, en récompense de
leur amour fraternel, place les deux Dioscures au Ciel, en en faisant la
constellation des Gémeaux. Afin d'estimer à sa juste valeur les soubassements
occultes de ce mythe, il est nécessaire de rappeler quel était de façon plus
générale l'état d'âme des anciens Grecs, en ce qui concerne des phénomènes
tels que la mort et l'immortalité. Cet état d'âme consistait en le fait que plus que
tout au monde, les anciens Grecs estimaient la forme parfaite du corps humain,
qui les dota d'une prise de conscience forte et claire d'eux-mêmes, du JEconscience.
C'est pourquoi la mort, qui a détruit cette forme, et ensemble avec
elle, la JE-conscience dans sa forme terrestre, était pour les anciens Grecs le
plus grand mal, avec lequel ils n'ont jamais pu se réconcilier. "Nous avons en
l'hellénisme" - dit Rudolf Steiner, "une humanité qui a le plus aimé et estimé la
forme extérieure du corps physique, et qui a passé par toute la tristesse pouvant
être traversée, lors de sa destruction dans la mort", de sorte que l'hellénisme
"attribuait la plus haute valeur à la forme extérieure du corps physique en tant
que forme extérieure du JE... [et c'est pourquoi] le Grec disait: j'apprécie
tellement fort mon JE, que ce n'est qu'avec horreur que je regarde ce qui advient
avec le JE après la mort..." Et c'est "tout à fait grec, quand le héros dit: "être
plutôt un mendiant dans le monde d'en haut" - c'est-à-dire avec la forme
corporelle humaine- 'qu'un roi dans le royaume des ombres'..." (GA 131,
9.10.1911). (24) À partir de ces paroles, il se dessine en toute clarté le caractère
du rapport des Grecs envers le problème de la mort, et également envers
l'immortalité, qui, au sens de ce qui a été dit, fut pour eux le suprême des biens
terrestre que l'on pouvait s'imaginer. C'est pourquoi sacrifier à partir de l'amour
son immortalité au bénéfice d'un autre être humain fut dans la représentation de
l'antique Grèce le plus grand sacrifice dont était en général capable l'être
humain. Ainsi dans le mythe des Dioscures, nous avons l'indication du degré
suprême d'amour accessible en général, d'après les représentations du monde
antique, à l'homme terrestre. Si nous voulons à présent y trouver une
correspondance à l'époque chrétienne, alors il est nécessaire de prendre en
considération, qu'à part la pénétration de l'impulsion du Christ dans l'évolution
terrestre, ce n'est plus l'amour fondé sur les liens du sang (les Dioscures sont des
frères ayant la même mère), mais l'Amour purement spirituel du Christ qui est
l'éveilleur vers le plus haut sacrifice. C'est l'amour de deux amis, devenant, grâce
à lui non pas des frères de sang mais des frères dans le nouvel Esprit du Christ.
Il existe encore une autre différence. Comme nous voyons, aux temps
préchrétiens, le bien suprême pour l'homme terrestre était l'atteinte de
l'immortalité. Dans le christianisme par contre, c'est l'âme elle-même qui devient
le bien suprême - c'est-à-dire le Moi humain -, qui, en tant que porteuse de
l'immortalité individuelle, (25) se place dès le tout premier début au centre de la
conscience chrétienne. C'est pourquoi l'amour chrétien se tient infiniment plus
haut que l'amour antique, car il est capable d'accomplir le sacrifice non
seulement par l'immortalité, mais par le porteur lui-même de cette dernière, par
son bien le plus précieux, par son propre JE, afin de le recevoir à nouveau, en
tant qu'authentique et immortel JE, du Christ Lui-même. Cette dernière chose
advient alors en tant que résultat de la réalisation du principe fondamental de
tous les authentiques Mystères chrétiens,- "non pas Moi, mais le Christ en moi".
Cet Amour suprême, purement séraphique, nous est également indiqué par les
paroles suivantes du Christ : "Ceci est mon commandement: Aimez-vous les uns
les autres, comme je vous ai aimés. Il n'y a pas de plus grand amour que de
donner sa vie pour ses amis. Vous êtes mes amis, si vous faites ce que je vous
commande." (Jean 15/12-14). Ainsi parle le Christ dans ses entretiens d'adieu
avec ses disciples. Puis Lui-même réalise cet Amour. Il devient le suprême
modèle primordial pour tous les hommes, ayant sacrifié, en vue de
l'accomplissement du Mystère du Golgotha, les forces macrocosmiques de son
propre JE. (26) C'est précisément de cet Amour que nous parle ensuite son plus
proche disciple et le témoin direct de tous les événements qu'il a décrits, Jean:
"Nous avons connu l'amour, en ce qu'il a donné son âme pour nous; nous aussi,
nous devons donner notre âme pour les frères... Petits enfants, n'aimons pas en
paroles et avec la langue, mais en actions et avec vérité." (1 Jean, 3/16 et
18)(27).
En conclusion de tout ce qui a été dit au sujet du lien de la région des Gémeaux
avec la Hiérarchie des Séraphins, il faut encore faire remarquer que de cette
région s'épanchent en particulier toutes les impulsions vers les relations sociales
des hommes, vers leur association sur la base de l'amour réciproque et de
l'intérêt intérieur de l'un pour l'autre. Dans le Macrocosme, lui correspond
l'activité des Séraphins dans l'instauration d'actions réciproques correctes,
"sociales", entre les divers systèmes planétaires. Rudolf Steiner décrit cette
activité qui est la leur, dans les termes suivants: "Tout comme les hommes
fondent un système social par le fait qu'ils sont doués de réciprocité, de même il
existe également une réciprocité des systèmes planétaires. D'étoile fixe à étoile
fixe, règne une compréhension réciproque. Par cela, seul le Cosmos se forme.
Ce que les systèmes planétaires, pour ainsi dire, disent les uns aux autres à
travers l'espace de l’Univers, pour devenir Cosmos, cela est réglé par les Esprits
que nous nommons Séraphins." (GA 136, 7.4.1912)
La région du Taureau est liée avec le principe de l'Esprit cosmique. À travers
cette région, II déverse ses forces dans l'existence planétaire. Pour mieux
comprendre ce lien réciproque et qui n'est pas simple, prenons pour point de
départ une représentation qui, au début, peut se montrer quelque peu
inattendue. Lorsque l'initié contemporain examine de façon clairvoyante le
taureau ou la vache, alors leur puissante activité digestive se révèle à lui comme
tout l'univers. "Chez la vache, dans les processus de digestion, il y a quelque
chose qui, vu de façon astrale, est tout à fait grandiose, est tout un monde !...
C'est beau, c'est grandiose, c'est quelque chose de terriblement spirituel" (GA
230, 19.10.1923) dit à ce sujet Rudolf Steiner. Si un tel initié suit avec sa
conscience imaginative inspiratrice, l'image de la vache plus loin dans le cosmos
astral (c'est à dire dans la sphère spirituelle limitée par le cercle du Zodiaque), alors la vache
revêt sous l'influence des forces d'inspiration l'image Imaginative d'oiseau.
Rudolf Steiner y rend attentif dans les termes suivants: "De façon astrale, elle
serait un oiseau... Est devenu physique chez la vache ce qui est astral chez
l'oiseau. Cela a bien entendu un autre aspect dans l'astralité, mais c'est comme
ça." (GA 230, 19.10.1923).(28) Maintenant il nous devient compréhensible
pourquoi le principe d'Esprit dans l'environnement astral de la Terre (dans la sphère
lunaire) se découvre à Jean lors du Baptême de Jésus dans le Jourdain en tant
qu'imagination de la colombe (Jean, l/32-34).(29). D'un autre côté, nous
comprenons à présent également toute la signification du culte du taureau ou du
veau chez les peuples antiques : aux Indes, en Egypte, à Babylone,(30) en
Grèce et en Asie Mineure. Ensuite, nous savons de la Science spirituelle, que
dans notre système solaire le principe de l'Esprit agit tout particulièrement à
travers la sphère lunaire, tandis que le principe du Fils agit à travers la sphère du
Soleil. C'est pourquoi le taureau, en tant que reflet terrestre de l'activité de
l'Esprit, est toujours lié avec la Lune (par exemple la divinité lunaire de l'ancien Sumer,
Sin, est représentée avec le corps de taureau). On sait qu'avec la sphère de la Lune est
également liée l'Isis égyptienne. Son image apparaissait dans les Mystères des
anciens Égyptiens à partir de l'union dans la sphère lunaire de deux courants
cosmiques, provenant des régions célestes de la Vierge et du Taureau. En outre,
lorsque l'influence de la Vierge prédominait, alors dans l'image d'Isis fut
davantage souligné son lien avec l'Âme du Monde, avec la céleste Sophia, et
également son rapport envers Horus, lequel réalise son lien à elle avec le monde
des hommes. Si par contre ce fut l'influence du Taureau qui prédominait, - dans
ce cas Isis était représentée avec des cornes de taureau sur la tête -, alors fut
davantage souligné son lien avec tout le Macrocosme; on indiquait que sous
l'influence des forces du Taureau elle s'emplit de l'Esprit du Monde, et aspire
alors vers le Dieu solaire Osiris. Osiris lui-même, bien que sa vénération cultuelle
apparaisse à l'époque du Taureau (la troisième période culturelle), ce n'est pas,
d'autant moins, par son lien avec le Christ (son image renvoie de façon prophétique à
l'approche du Christ vers la Terre), qu'il acquiert un rapport également envers la région
cosmique du Bélier.(31) C'est pourquoi l'aspiration d'Isis venant d'être décrite, du
Taureau vers le Bélier ou, dans les frontières du système solaire, de la sphère
lunaire vers la solaire, s'exprime dans la poursuite de la métamorphose de son
aspect extérieur : entre les deux cornes lunaires du taureau apparaît sur sa tête
le disque du soleil. Une telle image métamorphosée d'Isis indique alors de façon
prophétique le passage de l'époque lunaire vers la solaire, ou, en s'exprimant
dans un langage davantage occulte, du Logos lunaire vers le Logos solaire (GA
227, 29.8.1923), tandis que dans l'aspect du devenir historique de l'humanité,
elle indique le passage de la troisième période culturelle vers la quatrième. (32)
Un parallélisme intéressant en vue de l'examen de la métamorphose de l'image
d'Isis, est la modification analogique de l'aspect extérieur du taureau dans le
culte égyptien d'Apis. Dans ce dernier, à mesure du rapprochement de son culte
du culte d'Osiris (Apis devient peu à peu le "taureau d'Osiris"), entre les cornes, ayant la
forme du croissant lunaire posé horizontalement, apparaît également le disque
du soleil. Plus tard, lors du passage de la troisième époque culturelle à la
quatrième (c'est à dire du Taureau au Bélier), ces deux cultes se fondent
entièrement dans le nouveau culte d'Osarapis (Osiris-Apis) ou Sérapis. Ce
nouveau culte, apparu d'abord en Egypte, connaît ensuite, avec l'avènement de
la dernière époque préchrétienne du règne de Michaël (550 à 200 av. J.-Chr.), une
grande extension dans les limites du monde gréco-latin. Pendant la dynastie des
Ptolémée, Sérapis devient le dieu principal de l'Egypte, et le protecteur particulier
de sa nouvelle capitale, Alexandrie. (33) Toutefois dans le monde antique,
l'image du taureau (du Taureau) joue encore un tout autre rôle. Car d'un côté, le
taureau, dans la mesure où il est le porteur du disque solaire en renvoyant par là
de façon prophétique à la progression venant d'être décrite du Taureau vers le
Bélier, devient l'expression du juste Esprit du Temps; d'un autre côté par contre,
si le taureau ne désire pas se mouvoir dans la direction du Bélier, ne désire pas
parvenir au contact avec la sphère solaire, et ne veut que rester de façon égoïste
et pour toujours dans la sphère lunaire, alors par là-même il se dresse déjà
contre l'évolution correcte, et agit dans le monde en tant qu'un illicite Esprit
luciférien du Temps. C'est alors que l'image du taureau devient le signe des
forces de Lucifer, altérant le principe cosmique de l'Esprit. (34) Sous cette forme,
le taureau devient l'expression de l'égoïsme humain et des passions sauvages
déchaînées. Et nous rencontrons plus d'une fois chez les anciennes peuplades
le taureau, précisément dans un tel rôle. C'est le taureau céleste envoyé à la
déesse de Vénus, Ishtar, contre Eabani et Gilgamesh dans "l'Epopée de
Gilgamesh", c'est le taureau vaincu par le dieu solaire Mithra. À la fin, c'est le
"veau d'or", (35) qu'adoraient les Hébreux au temps du séjour de Moïse sur le
mont Sinaï (Exode, 32/1-4, 1 Rois, 12/25-30). (36)
Pour clore, nous pouvons mentionner encore un autre aspect extrêmement
significatif, liant les influences à partir de la région du Taureau à l'action future de
l'Esprit Saint. Comme on sait, l'organe formé directement sous l'influence de la
régie du Taureau dans l'organisme de l'homme, est son organe de la parole, ou
son larynx. De celui-là, et également de cette métamorphose par laquelle il lui
incombe de passer à l'avenir, Rudolf Steiner en parle de la façon suivante: "...
par contre le larynx est en pleine transformation, et lorsque l'homme sera à
nouveau devenu chaste [keusch], son larynx se tournera à nouveau vers le Soleil
spirituel [cf. ce qui a été dit ci-dessus] Le calice de la plante s'est développé
jusqu'à la forme de chair emplie de passion, et le larynx deviendra de nouveau
un calice chaste, pur, qui sera fructifié par l'Esprit, qui sera tenu à la rencontre de
la Sainte Lance d'Amour. Cela est aussi le symbole du Saint Graal, son haut
idéal." (GA 98, 5.10.1907). (37)
La région finale et la plus élevée, celle du Bélier, "coiffant tout le cercle
zodiacal, tout l’Adam-Kadmon, le Proto-Anthropo universel, est liée avec le
principe du Fils ou du Christ. Sous ce signe, luisant au ciel au début du
deuxième tiers de la quatrième période postatlantéenne, l'Être solaire du Christ
descend lors du Baptême du Jourdain dans les enveloppes de Jésus de
Nazareth. - "Le lendemain, Jean était encore là, avec deux de ses disciples ; et,
ayant regardé Jésus qui passait, il dit Voilà l'agneau de Dieu." (Jean, 1/35-36).
Par ces paroles, Jean Baptiste lui-même témoigne du lien cosmique du Christ
avec la région céleste du Bélier, à travers laquelle le Christ pénètre dans notre
Cosmos à partir des sphères se trouvant au delà du cercle du Zodiaque.(38) À
ces sphères supérieures, ne pénétrant pas directement dans notre Cosmos, rend
attentif lors du Baptême dans le Jourdain la Voix du Ciel : "Ceci est mon Fils
bien-aimé ; aujourd'hui Je L'ai engendré".(39) Ce n'est que dans ces quelques
paroles, comme un lointain écho, que nous parvient la nouvelle à partir des
régions de l’Univers étendue derrière le cercle zodiacal. C'est pourquoi ce sont
ces paroles précisément que nous pouvons rapporter au contenu intérieur de la
treizième Nuit Sainte finale, advenant la veille, et au sens occulte déjà au jour
même de l'Épiphanie, fête de la naissance du Christ dans le corps terrestre de
l'homme Jésus. Ainsi nous avons en l'Épiphanie comme un degré d'achèvement
et une sorte de bilan de tout le chemin, parcouru au cours des douze Nuits
Saintes et en particulier au cours des deux dernières d'entre elles. Car au
moment du Baptême, la plus haute Trinité se reflète dans les profondeurs de
l'existence terrestre : le principe de l'Esprit, en tant que Colombe (Taureau), le
principe du Fils, en tant qu'Agneau (Bélier), et le principe du Père, en tant que
Voix des Cieux, à partir de ces sphères vers où ne peut déjà plus s'élever la
force de l'imagination humaine. Mais c'est justement de là, à partir du Sein
paternel que le Christ descend dans notre Cosmos. Il y agit au début à partir de
la sphère du Soleil, en tant que le Treizième dans la ronde des Douze, en tant
que "... l'Esprit qui illumine de part en part le monde" (GA 107, 22.3.1909), "en
tant que l'Esprit divin de notre système solaire" (GA 112, 3.7.1909), en tant que
"Le représentant de l'Esprit-Cosmos... de tout l'Univers" (GA 15, conf. 3) ; puis II
descend du Soleil, au moyen du Baptême dans le Jourdain, sur Terre, afin
d'illuminer de part en part "la Terre par une nouvelle force", afin de jeter les
"fondements" pour un "devenir-Soleil de la Terre" (GA 112, 6.7.1909).
C'est par ces indications du futur devenir de la Terre, devenir en tant que Soleil,
que nous avons voulu clore la description du chemin "de Jésus au Christ" à
travers les douze régions du cercle zodiacal, ayant leurs révélations terrestres
dans les douze Nuits Saintes, disposées entre la fête de Noël et la fête de
l'Épiphanie.
CORRESPONDANCES entre Nuits saintes signes du Zodiaques, parties du corps et Hiérarchies spirituelles.
Nuits: de 18h à 18h Zodiaque Hiérarchies spirituelles
24 au 25 décembre Poissons Humanité
Pieds Esprits de la Liberté
25 au 26 décembre Verseau Anges
Chevilles Esprits du demi-jour
26 au 27 décembre Capricorne Archanges
Genoux Esprits du feu
27 au 28 décembre Sagittaire Archées, Principautés
Cuisses Esprits du temps
28 au 29 décembre Scorpion Exusiai, Puissances
Génitaux Esprits de la forme
29 au 30 décembre Balance Dynamis, Vertus
Hanche Esprits du mouvement
30 au 31 décembre Vierge Kyriotetes, Dominations
Intestins Esprits de la sagesse
31 décembre au 1er janvier Lion Trônes
Cœur Esprits de la volonté
1er au 2 janvier Cancer Chérubins
Cage thoracique Esprits des harmonies
2 au 3 janvier Gémeaux Séraphins
Symétrie Esprits de l'amour
3 au 4 janvier Taureau Saint-Esprit
Gorge Conscience divine
4 au 5 janvier Bélier Christ
Tête Forces de Vie divine
5 au 6 janvier Au-delà du Zodiaque Père
Volonté divine
Derniers commentaires
Bonjour,
je découvre votre site d'une richesse incroyable.
Je ne sais pas qui est derrière toutes ces informations et suis intéressée à savoir.
Je vous remercie d'avance pour v
Cordialement,
M.Jaccard
très riche... découverte des deux réalités jusque à l'intérieur de la Terre... je le relierai dans quelques jours...
je découvre
la science spirituelle ne donne pas du "petit lait" elle permet d'avancer sur un chemin spirituel, en "autonomie", "individuellement", ce qui nécessite beaucoup de travail personnel...