Le Mystère de Pâques
Le Mystère de Pâques
I. Les entretiens de quarante jours du Ressuscité,
et leur renaissance dans la Science spirituelle
contemporaine
Dans notre examen du cycle de l'année, nous nous sommes
approchés directement de la fête de
Pâques, de la fête qui
est centrale dans la marche de l'année, et qui renvoie au plus
grand événement de toute l'évolution
terrestre, au Mystère
du Golgotha. Cet événement marque par soi également l'achève-
ment du grand devenir de l'homme
en Dieu, réalisé grâce à
l'union finale de l'Etre solaire du Christ avec le corps physique
(le Jésus de Nazareth). Et si les degrés précédents
de l'union
de l'Etre du Christ avec les corps astral et éthérique de jésus
de Nazareth, accessibles à la cognition imaginative et inspira-
!ive,
découvraient de profonds mystères des sphères lunaires
et solaires (planétaires), dans le Mystère du Golgotha lui-même
s'est
manifesté devant nous le Mystère du corps physique de
l'homme, dont les mystères embrassent toute la sphère
des
étoiles fixes, et qui ne sont accessibles qu'à la cognition supé-
lieure intuitive. C'est en ceci en effet que consiste toute l'ori-
ginalité sans pareil du Mystère
du Golgotha, que ce Mystère,
s'étant déroulé sur le plan physique, ne peut néanmoins pas
se dire reconnu par la cognition
humaine habituelle, mais seulement
par la plus haute cognition suprasensible. Rudolf Steiner écrit
à ce sujet de façon suivante, en conclusion au
chapitre "De
l'initiation" de l'ouvrage "La Science occulte" :
"Le disciple spirituel sera par là initié dans le sublime secret
même, qui est lié
au nom du Christ. Le Christ se montre à
lui en tant que le "grand modèle terrestre-humain". - Le Christ
est-il dans le monde spirituel reconnu de
cette façon par l'intui-
tion, que devient alors également compréhensible ce qui s'est
déroulé sur Terre sur le plan de l'Histoire à la quatrième
période
d'évolution postatlantéenne de la Terre (à l'époque gréco-latine de- 747 ans AV JC à + 1413 ans après JC).
Comment à cette époque
le haut être solaire, l'Etre-Christ,
est intervenu dans l'évolution de la Terre, et comment -alors
cela continue à agir au sein de l'évolution
de la Terre, cela
197
devient pour le disciple spirituel une cognition vécue par soi-
même. C'est donc un éclaircissement au sujet du sens
et de
la signification de l'évolution de la Terre, que le disciple reçoit
par l'initiation*."
Dans de nombreuses conférences, Rudolf Steiner parle
plus
d'une fois de ce que le Mystère du Golgotha est le chaînon
de liaison entre les hauteurs et les profondeurs
du Monde
entre le grand Homme macrocosmique, Adam Kadmon, consistant
en l'activité de toutes les neuf Hiérarchies, et son reflet microcosmique,
le corps physique de l'homme, qui dans ses formes
et construction représente la révélation essentielle du principe
de l'individuel "Moi". A
une telle signification universelle du
Mystère du Golgotha rendent attentif ses paroles que voici
"...de même la figure qui a traversé
le Mystère du Golgotha
ne peut se poser devant l'âme humaine que si l'on a tout d'abord
une possibilité de poser un regard sur
l'homme cosmique à
partir de l'organologie humaine. Car c'est en tant qu'homme
cosmique que le Christ vint du Soleil. Il n'était
jusque là pas
encore homme de la Terre. Il s'est approché en tant qu'homme
cosmique".(1) De cet "Homme cosmique", dont les forces
furent
dans toute leur plénitude introduites dans l'évolution terrestre
par le Mystère du Golgotha et se sont manifestées
dans le
corps impérissable du Ressuscité, Rudolf Steiner en parle égale,.
ment dans la conférence du 25 mai 1924 à Paris.
Dans cette
conférence, en particulier, nous trouvons la description de
la façon dont dans "l'organisation de tête" de l'Homme cosmique,
correspondant aux sphères des planètes supérieures, agit la
première Hiérarchie, dans le "système rythmique",
correspondant
au Soleil, agit la deuxième Hiérarchie, et dans le "système
des membres", lié aux planètes inférieures,
agit la troisièmo
Hiérarchie.(2) Si à présent nous ajoutons à cette caractérisation
encore le fait suivant, que la sphère d'action
primordiale de
la première Hiérarchie est le monde des étoiles fixes jusqu'à
la sphère des planètes supérieures, de la
deuxième Hiérarchie
le Soleil, et de la troisième, la sphère lunaire en particulier,(3)
et si nous nous rappelons également
de la description, que
nous avons déjà citée, de la participation de toutes les neuf
Hiérarchies à la constellation annuelle
de la fête de Pâque
*Au sujet du fait qu'une véritable cognition du Mystère du
Golgotha n'est accessible
que par une cognition intuitive, cf.
également les paroles de Rudolf Steiner citées à la page 218,
198
(cf. p. 177), alors
nous pourrons à partir du seul rythme de
l'année nous approcher du Mystère fondamental de cette fête.
Et effectivement, à l'époque où toutes les fêtes précédentes :
de Michaël, de Noël, d'Epiphanie sont, grâce à
leur fixité,
davantage liées aux forces de la Terre, la fête de Pâques,
grâce à sa mobilité et à son
lien direct avec les trois réions
universelles : avec la région des étoiles fixes, avec la region
du Soleil et avec la région de la Lune,
nous montre avant tout
le grand "Homme cosmique", qui embrasse tout le Cosmos,
les forces de toutes les planètes,
et qui, par le Mystère du
Golgotha, fut pour la première fois né dans l'entité de la Terre :
"Au tournant des âges
Pénétra du-Monde-la-lumière-d'Esprit
Dans le courant essentiel terrestre ;"
Toutefois avec cet "Homme cosmique" est lié un autre
mys-
tère encore. Dans la Méditation de la Pierre de Fondation,
et en particulier dans le quatrième rythme du Congrès
de Noël,
Rudolf Steiner montre que tous les agissements les plus variés
et les plus sublimes des Hiérarchies spirituelles-divines dans
notre
Cosmos, trouvent leur unification et parviennent vers
une activité unique et orientée vers un but précis grâce à leur
ouverture
dans le résonnement, embrassant tout l'Univers créé,
du Verbe universel, du Logos.(4) Ce qui autrement n'aurait
été
que disparate et inharmônique, trouve par ce Logos son
intégrité et son fini, acquiert sa plus haute forme. Et cette
forme
universelle n'est alors que "l'Homme cosmique" décrit
plus haut, la totalité, s'ouvrant dans le résonnement du Verbe
universel, des
actes des Hiérarchies. Dans un certain sens on
peut même dire que cet "Homme cosmique" est aussi la révéla-
tion essentielle du
Verbe universel lui-même dans notre Cosmos.
Ce Verbe universel, ce créateur Logos de notre Cosmos,
en tant que
le point central le plus secret et en tant que source
des forces de toutes les Hiérarchies supérieures, Il était introduit
au Tournant des âges, pour la
première fois et dans toute sa
plénitude, par le Christ dans l'existence terrestre. Car dans
Sa figure, en vérité le "Verbe devint chair".
Le Logos Lui-même
s'est uni au corps physique de l'homme, au corps terrestre
de Jésus de Nazareth. Telle est l'essence
du troisième degré,
le degré final, de Dieu devenant homme, tel est le mystère
de la Nuit de Géthsémani
et de la colline du Golgotha. Mais
à cette première partie du Mystère du Golgotha, exprimant
199
le bilan de toute l'évolution passée du monde et de l'humanité,
après une durée de trois jours, s'y adjoint sa deuxième
partioe
en tant que Mystère angulaire de toute l'évolution future.
C'est ce Mystère du futur que nous désigne
l'événement do
la Résurrection. En vérité "la chair" y devient "Verbe". 1,0
corps physique de l'homme s'unit à
nouveau, à travers l'action
du Logos qui s'y- 'exerce, avec son modèle primordial, avvc
le grand "Homme cosmique", avec
les forces de toutes ion
Hiérarchies supérieures. Ce processus, on peut le décrire encore:.'
de la façon suivante : Jusqu'au Mystère
du Golgotha, touto
l'évolution du Monde fut dirigée à ce que le Cosmos devienno
homme. Les forces spirituelles des sept
planètes devaient pou
a peu devenir en l'homme le fondement de son organisme liquido,
tandis que les forces spirituelles de la sphère stellaire, de tout
le
cercle dodécadique du Zodiaque, le fondement de son organisa,
tion physique (solide). Après le Mystère du Golgotha, tout'
l'évolution
du Monde prit la direction opposée. Ce qui autre(oi9
devint chair et sang de l'homme, en tant qu'expression dtei
forces de ses corps
physique et éthérique, en tant que résultat
du corps astral et du Moi imprégnés de l'impulsion du Christ,
devait prendre le chemin
de sa nouvelle union avec le monde'
des étoiles et le monde des planètes.(5) En cela réside également
l'accomplissement définitif des
aspirations les plus secrèto9
de tous les Mystères solaires de l'antiquité en tant que Mystère'
de la mort et de la résurrection, en un unique
Mystère du Christ
vivant ; Mystères de la mort, trouvant leur réalisation dans
la sentence : "et le Verbe devint chair", et
Mystères de la
résurrection, liés à la sentence : "et la chair à nouveau devait
Verbe". Dans ces deux formules ésotériques,
nous avons do
cette façon cette sublime annonce, telle une loi, de la vérité,
formules auxquelles, au moment de l'accomplissement
sur Terre.
du Mystère du Golgotha, répond du Soleil, se tournant vers tott9
les hommes de la Terre, l'Archange-Guide solaire, Guide et Inspi.
rateur des
Mystères solaires, Michaël-Face-du-Christ. "Le Vert»
devenant chair est la première Révélation-Michaël", - dit Rucloit
Steiner -, "la chair devenant
Esprit doit être la deuxième Révéla.
tion-Michaël."(6) Ainsi à travers des siècles et des millénairO9/
Michaël porte à l'humanité
la cognition solaire du Christ.
De ce qui a été dit nous voyons que tout le rapport du Macro/..,
cosme et du microcosme, des Dieux et des hommes,
s'est modl.
fié de façon radicale au moment du Mystère du Golgotha/
A partir de cette époque, la cognition
réelle du nouvel ordre',
200
apparaît en tout, des nouveaux rapport et actions réciproques
des Forces universelles, constituent
pour tous les temps suivants
le vrai contenu du christianisme ésotérique. Car ce n'est pas
un nouvel enseignement que le Christ a apporté
dans le monde,
mais un seul et unique Acte, Acte sur le Golgotha. C'est pour-
quoi le dévoilement progressif de sa signification tellurique-
cosmique, sa signification universelle pour le monde des Dieux
et pour le monde des hommes, est le seul "enseignement" dans
le christianisme,
tandis que les fondements furent posés par
le Christ Ressuscité Lui-même au cours de Ses entretiens de
quarante jours
avec les apôtres. Bien plus : en fait, toute cogni-
tion ésotérique du Mystère du Golgotha, monte en fin de compte
vers les entretiens en question.
Rudolf Steiner en parle dans
les termes suivants : "A côté de cette vision ésotérique [conte-
nue dans les Evangiles], il a toujours
existé un christianisme
ésotérique pour ceux qui voulaient se préparer de façon adéquate
en leur coeur, à la réception d'un
tel christianisme ésotérique.
La chose la plus importante dans ce christianisme ésotérique
est ce qui peut être su au sujet des relations
du Christ ressus-
cité, donc du Christ qui a traversé la mort, avec ceux de ses
disciples qui justement pouvaient le comprendre."(7) Et
dans
une autre conférence, nous trouvons encore les paroles : "...au-
jourd'hui justement est venu le temps où la nostalgie humaine
exige
d'acquérir également au sujet du Mystère du Golgotha
un savoir plus profond. Et cela ne peut advenir que de façon
anthroposophique. Cela ne peut advenir que par le fait que
justement un nouveau savoir apparaît, qui travaille de façon
purement spirituelle. Là on parviendra à nouveau à une com-
préhension pleinement humaine du Mystère
du Golgotha. Là
on apprendra à nouveau à comprendre, que les enseignements
les plus importants ont été
donnés à l'humanité non par le
Christ qui vivait dans le corps physique jusqu'au Mystère du
Golgotha, mais
après le Mystère du Golgotha, par le Christ
ressuscité. "(8)
De cette façon le contenu fondamental des
enseignements
du christianisme ésotérique, et également l'essence-même des
entretiens du Ressuscité avec Ses disciples,
nous pouvons les
caractériser dans les paroles : "Une cognition, advenue en tant
que résultat du Mystère du Golgotha, du nouveau rapport
entre
le Macrocosme et le microcosme, le monde des Dieux et le
Monde des hommes". Car ces entretiens ont découvert
devant
les disciples le Mystère suivant, que toute l'évolution du Monde
201
jusqu'au Mystère du Golgotha a consisté en le Cosmos devenant:.
homme, et que toute l'évolution future est dirigée vers le but:
el
consistant à ce que l'homme devienne à nouveau le Cosmosï,,
en pénétrant un jour consciemment
dans le tout universel
en tant que dixième Hiérarchie achevant notre Cosmos. Ces;:
deux processus ont trouvé leur pleine
expression dans le Mystère
fondamental de toute l'évolution terrestre, dans l'unique Mystère,
du Christ : dans Son devenir graduel où d'un
Etre cosmique:,
il devient être humain, puis dans sa pleine victoire qu'Il rern
porte sur les limites de tout ce qui est humain. Cette dernière
chose
s'est exprimée dans la victoire du Christ sur la mort
en tant que manifestation inhérente seulement à l'existence.
humaine
sur Terre, et dans Son ascension inverse dans le Macro-,
cosme, dans le Royaume du Père, dans le Royaume des
rarchies supérieures, toutefois
à présent déjà ensemble aveO,
la forme humaine sauvée, portant en elle comme la substance4
même de l'humanité,
on peut dire la quintessence de l'existence
humaine, le principe-même de la Moi-conscience individuelle.(9)
Cette nouvelle union du Christ avec le
Macrocosme, lorsque
le Christ, devant le regard imaginatif des disciples qui s'était
ouvert, a hissé avec Lui dans la sphère extraterrestre
le corps
entièrement spiritualisé de l'homme, en tant que le plus pur
reflet de la Moi-conscience cosmique du Christ, ce vécu inté.4
rieur des apôtres dans lequel leur a été dévoilée, on peut dire
de façon visible-spirituelle, l'essence-même du nouveau rapport
du Macrocosme au microcosme, au moment où devant leur
regard spirituel le microcosme humain spiritualisé
a pu s'unir
avec tout le Macrocosme, - tout cela a trouvé ensuite, après
l'achèvement des entretiens de quarante jours, son reflet
dans,
l'événement de l'Ascension.
Néanmoins, comme cela apparaît des communications (Ki
Cinquième
Evangile, pas tous les disciples du Christ Jésus n'ont
pu vivre consciemment ces entretiens.(10) Car leur perception
consciente exigeait d'eux, comme
nous avons vu, l'ascension
dans la sphère de l'intuition universelle, la fécondation par
la Sagesse universelle de l'Esprit Saint provenant
du Christ.
Pour cela n'était apte, avant la fête de la Pentecôte, que
"disciple que le Seigneur aimait", ayant accueilli en soi la "So
phia du
Christ", pendant qu'il se tenait sous la Croix sur :l
Golgotha.
L'initié contemporain quant à lui, en s'approchant, lors d
la traversée
du chemin d'initiation chrétien-rosicrucien,
202
la rencontre avec le Christ dans la sphère de l'intuition, et,
de cette façon
(comme cela s'ensuit des paroles prises de "La
Science occulte en esquisse" et citées au début du chapitre),
pénétrant vers une
véritable cognition du Mystère du Golgotha,
vit alors nécessairement aussi le contenu des entretiens du
Ressuscité conservés
dans la Chronique Akasha. Car à notre
époque,- toute véritable cognition du Mystère du Golgotha ne
peut être
obtenue que par les entretiens du Christ ressuscité,
acquis de façon intuitive,- ici on peut même dire "entendus".
C'est pourquoi nous
devons dire : tout ce que la Science contem-
poraine spirituelle d'orientation anthroposophique apporte à
présent dans le monde,
en tant que porteuse d'une nouvelle
cognition de l'Etre du Christ et du Mystère du Golgotha, et
également de la
cognition. du Cosmos et de l'homme qui y
est contenue, et qui bien entendu est l'expression du nouveau
rapport entre le monde
des Dieux et le monde des hommes,
apparu justement en tant que résultat du Mystère du Golgotha,
tout cela n'est rien d'autre que
la transmission, sous une forme
correspondant aux temps présents, du contenu ésotérique des
entretiens de quarante jours
du Ressuscité avec Ses disciples.
Le lien réciproque en question, on peut encore l'exprimer
de la façon suivante : A
notre époque, lorsqu'en tant que résul-
tat de la "répétition du Mystère du Golgotha" dans les mondes
spirituels, le Christ à nouveau
"ressuscité" dans ces mondes
spirituels peut s'approcher de l'humanité sous la forme éthérique,
(I 1) le contenu du christianisme ésotérique
doit de nouveau
se renouveler et pénétrer sous un nouvel aspect de l'humanité,
le contenu des entretiens de quarante
jours du Ressuscité.
A nouveau doit se découvrir la possibilité, mais cette fois-ci
déjà pour toute l'humanité et en
pleine conscience, de parler
avec le Christ, de Le questionner et de recevoir de Lui des
réponses et des éclaircissements de toutes
sortes de mystères
du monde et de la vie. Et ce langage, dans lequel nous pouvons,
de cette façon, parler avec le Christ éthérique,
parler avec
Lui comme parlèrent autrefois avec Lui les apôtres au cours
des quarante jours de Pâques à l'Ascension,
ce langage est
effectivement la Science spirituelle contemporaine d'orientation
anthroposophique (cf. les paroles de Rudolf Steiner citées aux
pages 144-45), qui de par son essence ésotérique est, de façon
conséquente, le début de la renaissance dans l'humanité
des
enseignements du Christ ressuscité. (Actes 1/3)
A une telle source intérieure, primordiale de la Science
203
spirituelle contemporaine, renvoie l'association-même des mots
Anthropos-Sophia. Dans notre examen du Mystère
de Noël, '
nous avons déjà pu donner la description de cette imaginationi
l'image de Sophia-Marie, tenant sur les mains l'image primor-
diale de l'homme, l'Anthropos, sous les traits de l'entité céleste
de l'Arne nathanéenne, descendue pour la première fois sur
Terre. Ensuite nous avons vu comment cette imagination, ci
s'emplissant des forces d'inspiration, nous montre alors la scèno,
du
Baptême dans le Jourdain, lorsque pour la première foh
avec l'être humain, avec l'Anthropos, s'était uni, par l'intermé.::-
diaire
de la Sophia ou de l'Esprit Saint, l'Etre solaire du Christd,:',
(12) Tel est le deuxième degré "inspiratif" d'ouverture de l'imagi;
nation de l'Anthropos-Sophia. Et, à
la fin, si l'on imprègne
cette imagination des forces d'intuition, alors nous obtenon,,,
le renvoi au Mystère du Golgotha, à l'époque
duquel l'essence
même de l'Anthropos, le phénomène primordial lui-même clte
l'homme, dans l'image du corps impérissable
de la Résurrectio4i;
fut à nouveau réuni à tout le Macrocosme, et imprégné c.lt
cette façon par la
Sagesse universelle des Hiérarchies, pr -
la Sophia cosmique, ayant originellement pris part à sa créatice
dans le Macrocosme.
De ce qui a
été dit il devient clair que toute l'AnthroposophW
contemporaine dans l'ensemble, est avant tout porteuse de
la Sagesse universelle
concernant le Mystère de la RésurrectiOdi
Sagesse concernant le véritable Anthropos-Homme qui s'est
levé du tombeau
du Golgotha, et qui, grâce à la présence Oh
lui du Moi macrocosmique du Christ, manifeste dans la sphèt,',
de la Terre
toute la plénitude des forces de "l'Homme cosmique
universel".
C'est de façon étonnante que nous trouvons partout
daffi
l'Anthroposophie de nombreuses indications qu'en elle, nous
avons affaire précisément au dévoilement du Mystère
centeel
de la Résurrection (c'est-à-dire au contenu des entretiens :do
quarante jours), et qui forme dans un certain sens son point
crucial fondamental et son noyau intérieur. Bien plus, de ceth*
pénétration dans les mystères de ce Mystère, consistant, comrn
il a
été dit, en la cognition de l'essence du "corps impérissable
ou fantôme ressuscité au troisième jour, apparaissent ces trOl_
éléments
de base sur lesquels est d'une façon générale fond'
toute l'Anthroposophie, et que nous trouvons gravés dans .18
livres fondamentaux
de Rudolf Steiner : "Théosophie", •'te
Science occulte en esquisse", et "Comment acquérir les résultate
204
:ognitifs des
mondes supérieurs ?". - Ainsi, qu'apprenons-nous
à connaître d'une telle réelle cognition du "corps impérissable",
atteinte en tant que
résultat de l'initiation contemporaine,
et comment cette cognition se reflète-t-elle dans les livres
mentionnés ?
Premièrement, nous reconnaissons la pleine édification hepta-
membrée de l'homme. Car la cognition du fantôme nous dévoile
le mystère
suivant, comment le Moi du Christ, s'étant uni
après le Baptême du Jourdain respectivement aux enveloppes
astrale, éthérique et physique de Jésus de Nazareth au cours
de trois ans, les a progressivement métamorphosés en les
mem-
bres supérieurs de la nature humaine : en le Soi spirituel, en
l'Esprit-Vie et en l'Homme-Esprit (cf. p. 122). - Et cela est
la cognition
que nous voyons gravée dans la moitié de l'ouvrage
"Théosophie".
Deuxièmement, nous reconnaissons le développement évolutif
du fantôme : à partir de Saturne, à travers le Soleil et la Lune
jusqu'au milieu de l'Eon Terre, et également la participation
à
ce développement de toutes les neuf Hiérarchies.(13) Ensuite
sa détérioration en tant que résultat de la pénétration,
dans
l'évolution, de Lucifer et d'Ahriman, et sa restauration dans
la gloire et la force précédentes, grâce à l'introduction
en
lui par le Christ des forces à partir du développement futur
des Eons Jupiter, Vénus et Vulcain. - Dans cette
cognition
est contenue toute l'évolution du Monde et de 'l'activité qui
y est déployée de tous les Esprits hiérarchiques, ce qui corres-
pond au contenu fondamental de ?La Science occulte en esquisse".
Et à la fin et troisièmement, nous reconnaissons le nouveau
chemin
d'initiation, menant à travers une réelle cognition de
la mort (la rencontre avec le petit Gardien du Seuil) vers la
croissance consciente
dans le Macrocosme (rencontre avec
le Grand Gardien du Seuil), ce qui signifie, d'un côté, l'acquisi-
tion d'une conscience supérieure
déjà sur Terre, dans le corps
physique, et de l'autre, la pleine sauvegarde de l'individuelle
Moi-conscience après la mort lors de l'ascension,
qui s'en suit,
dans les mondes supérieurs.(14) De cette façon nous avons
dans la cognition en question de véritables sources de ce
contenu
que nous trouvons ensuite exposé dans l'ouvrage "Comment
acquérir les résultats cognitifs des mondes
supérieurs ?" et
dans la deuxième moitié de "Théosophie" l - Même en ce qui
concerne la pratique occulte
anthroposophique directe, c'est-
à-dire les indications pratiques qui y sont contenues en vue
205
tion extrêmement importante. C'est l'individualité de Zoroastre.
d'un développement
spirituel, nous y trouvons comment
insère partout et à chaque fois précisément le développement
des forces menant l'homme vers une graduelle résurrection:
intérieure : que ce soit la résurrection dans la sphère des pen-
sées, dans la sphère du sentiment ou
dans la sphère de la vp7:'
Ionté, car ces forces de Résurrection sont inhérentes de lt:I.
façon la plus originellement profonde à toute l'Anthroposophiei
et
ne peuvent pas en être séparées.
2. La mission de Maître Jésus dans le cycle de l'année
Avant de passer directement au contenu-même des entretiens
de quarante jours du Christ ressuscité, avec ses disciples, dans
la mesure où il peut nous devenir accessible
sur la base des
communications de la Science spirituelle contemporaine, nous
devons toucher encore un aspect purement suprasensible dc
ces entretiens, ayant un rapport
tout particulier au thèmr
fondamental du présent travail, à l'examen ésotérique, entrepri
aux pages de cet ouvrage, du cycle de l'année. Cet aspet t
-
"suprasensible" des enseignements de quarante jours du Ressua
cité
consiste en ceci, que dans ces entretiens, à côté du Christ
Lui-même et des disciples à l'écoute
de Ses enseignements,
nous avons encore la présence suprasensible de trois individuall,
tés, prenant également part à ces entretiens, mais non-incarnéc
dans des corps physiques.
L'une de ces individualités est l'entité de l'Ame nathanéennopA
que nous avons décrite plus d'une fois déjà
et dans différent
liens. Elle reste, comme cela s'ensuit des paroles de Rudel(
Steiner citées à la page 192, après le Mystère du Golgoth
indissolublement liée à
l'Etre du Christ, L'entourant dans 1
monde spirituel d'une sorte d'enveloppe animique, se posan
sous l'aspect d'une lumineuse aura de lumière. La second'
individualité est l'entité spirituelle
de Jean Baptiste liée
l'apôtre Jean, qui s'unit à lui au temps de son initiation en
tant que Lazare.(15) Après sa mort, cette entité spirituel('
de Jean Baptiste a formé
également cette aura dans laquefl
furent ensuite plongés tous les apôtres, agissant dans leur cerel
d'après les paroles de Rudolf Steiner, en tant que "âme-groupe"
(16) Et, à la fin, nous devons indiquer ici la présence
suprasen
sible, lors des entretiens du Ressuscité, d'une autre individualit
encore, ayant pour
nous, comme nous le verrons, une signific
206
partir de cette sphère suprasensible la plus
proche du plan
physique, où séjournait également le corps éthérique de l'enfant
Jésus salomonéen.
Et maintenant nous devons
examiner en détail quelques pro-
priétés plus intérieures de ce corps éthérique, dont deux en
particulier seront importantes pour
nous dans l'exposé qui suivra.
La première d'entre elles est liée au développement humain
général, c'est-à-dire à l'état
des corps éthériques de tous les
hommes sur Terre vers l'époque des événements palestiniens,
qui a consisté en ceci,
que la plus antique Sagesse originelle,
apportée autrefois par l'homme lors de sa descente dans le
monde physique, en tant que contenu
de son corps éthérique,
fut à présent entièrement épuisée. Rudolf Steiner en parle
dans les termes suivants
: "L'homme a plongé à l'époque a-dan-
téenne avec son corps éthérique dans le corps physique. C'était
pour ainsi dire son
malheur, lorsque dans un certain rapport
il a été abandonné de Dieu, et qu'il a vécu là, dans ce monde
physique au sein du
corps physique les influences de Lucifer
et d'Ahriman. C'était son malheur. Et la conséquence en fut
que justement par cette
influence du corps physique, par la
vie dans le corps physique, l'ancien patrimoine de sagesse devint
inutilisable... Et c'est ainsi qu'il advint, parce que l'homme
n'avait dans son corps aucune source pour le renouveau de
la sagesse, que chaque fois lorsqu'il sortait après sa mort de
son corps physique,
il y avait moins de sagesse dans son corps
éthérique... C'est toujours de plus en plus pauvre en sagesse
que devint le corps éthérique*."(19)
De cette façon, vers le
temps des événements palestiniens, dans toute l'humanité,
seuls les initiés et également
les disciples des Mystères pou-
vaient introduire dans leur corps éthérique une certaine quantité
de sagesse, puisée ou bien directement à
partir des Mystères
mêmes, ou bien à partir de leurs souvenirs afférents à leurs
expériences initiatiques dans les vies précédentes.
Au restant
de l'humanité, cela, à l'époque en question, était déjà entière-
ment inaccessible. Là, il est vrai, surgit la
question : tout
cela, n'était-ce pas malgré tout accessible au garçon Jésus
salomonéen ? En regardant sa vie d'une
façon plus extérieure,
on a envie de répondre affirmativement à cette question, dans
*Plus loin dans cette même conférence,
Rudolf Steiner rend
attentif au lien le plus direct existant entre la sagesse décrite
du corps éthérique et ses forces vitales.
208
la mesure où
nous savons qu'il portait en soi un Moi inhabituelle-
ment mûr, imprégné de tous les résultats de ses plus hauts
acquis et expériences spirituels
dans les vies terrestres passées.
Néanmoins lors d'un examen plus profond de la question posée,
nous parvenons justement à une réponse opposée.
Car le principal
ici consite en ceci, que le Moi de Zoroastre, en tant que porteur
de la sagesse de toutes ses incarnations précédentes, a délaissé
les enveloppes
du garçon Jésus salomonéen avant la naissance
de son corps astral, c'est-à-dire avant ce moment, lors duquel,
par l'intermédiaire de ce
corps astral, ce Moi avait pu trans-
mettre toute sa sagesse à son corps éthérique. (Cette dernière
chose advint déjà par
rapport au corps éthérique du garçon
Jésus nathanéen, et s'exprime dans la scene, décrite dans l'Evan-
gile selon •Luc, de l'entretien de
Jésus avec les docteurs dans
le temple de Jérusalem.) C'est pourquoi dans l'ensemble nous
devons dire, que ce n'est pas seulement de par
la marche géné-
rale de l'évolution, mais également de par le Moi de Zoroastre
que le corps éthérique du garçon Jésus
salomonéen n'a reçu
aucun apport particulier du courant de la Sagesse intérieure.(20)
C'est en cela que consiste sa deuxième particularité essentielle.
- Toutefois, indépendamment de tout ce qui a été dit, ce corps
éthérique s'est malgré tout très fortement
différencié des
corps éthériques de tous les autres hommes. Car bien que le
Moi de Zoroastre n'ait pas pu pleinement s'y
incarner jusqu'à
l'avènement de l'âge de douze ans, ce n'est pas d'autant moins
- comme cela a lieu en général chez chaque homme
dans sa
prime jeunesse - qu'il a travaillé sur lui, mais en partant en
grande partie encore des mondes supérieurs.(21) Et puisque
le Moi de Zoroastre était le Moi du plus grand initié ayant
jamais agi dans l'évolution humaine, le corps éthérique qu'il
transformait "de l'extérieur" fut - en parlant avec les termes
de Rudolf Steiner - "une précieuse enveloppe éthérique".(22)
De cette façon nous avons ici affaire au corps éthérique
qui, d'un côté, par rapport au contenu de la Sagesse supérieure,
est
parfaitement vide, et de l'autre côté, par rapport à sa
forme, a atteint la plus haute perfection, puisque cette forme
lui fut donnée
par le Moi de Zoroastre lui-même, agissant dans
le garçon Jésus salomonéen jusqu'à l'avènement de l'âge de
douze
ans, il est vrai encore en grande partie à partir des
mondes supérieurs. En s'exprimant de façon plus imagée, on
peut
également dire que dans le cas de ce corps éthérique
hautement particulier, nous avons affaire comme à une coupe
209
éthérique formée de façon merveilleuse, qui pourtant est inté
rieurement toute vide, et n'est qu'en attente de son remplissag
r-rmtenu, par une nouvelle Sagesse. C'est teL
entrer dans la sphère éthérique de la Résurrection, et de cette
façon être
présent et prendre part (en restant, il est vrai,
dans le corps éthérique) aux entretiens de quarante jours du
Ressuscité.(26)
Le résultat de la présence, qui a été décrite, du Moi de
Zoroastre lors des entretiens du Christ ressuscité, fut le "remplis-
sage" graduel du corps éthérique entièrement "vide", démuni
du contenu de Sagesse, du Jésus salomonéen.
En outre, cela
s'est déroulé de la façon suivante, que désormais le Moi de
Zoroastre, qui sur son grand chemin
sacrificiel a donné au
début toute sa Sagesse au Jésus nathanéen, à présent, comme
s'il la recevait en retour
sous une forme pleinement métamor-
phosée, en tant que la Sagesse du Christ ressuscité dans les
entretiens de quarante
jours.(27) C'est précisément de ce conte-
nu de la nouvelle Sagesse chrétienne ésotérique que fut impré-
gné, au cours du temps
entre Pâques et l'Ascension, le nouveau
corps éthérique de Zoroastre. Et puisque le corps éthérique
est en même
temps le porteur de la mémoire abyssale, "nou-
velle" de l'homme, alors on peut dire qu'à partir de ce temps
l'individualité de
Zoroastre devient porteuse ou gardienne de
toute la plénitude de Sagesse concernant le Christ ressuscité
et le Mystère du
Golgotha, c'est-à-dire de toute la plénitude
ayant ses sources dans les entretiens de quarante jours, de
la Sagesse du christianisme
ésotérique. Et si à présent nous
nous souvenons que le contenu fondamental de ces entretiens
fut le dévoilement
des mystères du "corps impérissable" qui
s'était levé de la tombe du Golgotha, en tant que corps physique
spiritualisé de l'homme,
alors une telle cognition substantielle
non habituelle mais vivante - car Zoroastre se trouvait dans
le monde spirituel où la cognition
n'est que substantielle
fut pour lui la source de ces forces réelles, grâce auxquelles
il reçut la possibilité peu de temps après cela
de s'édifier un
nouveau corps physique, et d'aborder le remplissage d'une mis-
sion encore plus élevée au sein de l'humanité.(28) Rudolf Steiner
y renvoie dans les termes suivants : "Il De Moi de Zoroastre]
a pu, relativement peu de temps après, à l'aide de ce corps
éthérique que nous venons juste de caractériser, édifier un
nouveau corps physique. Et par là fut désormais
né pour la
première fois cet être qui plus tard apparut sans cesse à nou-
veau, apparut de telle façon que des laps de temps relativement
courts s'écoulaient entre la mort physique et une nouvelle
naissance ;(29) [car "le Moi de Zoroastre fut à ce point
mûr,
211
qu'il n'avait pas besoin d'un passage ultérieur à travers un
Devachan"(30)1 de sorte que cet être, toujours lorsqu'il délaissait
dans la mort le corps physique, apparut bientôt à nouveau nou-
vellement incarné sur Terre."(31)
Ce nouvel "être né
pour la première fois" fut celui qui par
la suite traverse de façon mystérieuse toute l'histoire du devenir
ultérieur de l'humanité, en tant que
le grand Instructeur du
christianisme ésotérique, en tant que "Maître Jésus", le gardien
de toute la plénitude de la Sagesse des
enseignements de qua-
rante jours du Ressuscité, porteur de la plus profonde cognition
du "grand événement en Palestine". De son activité
ultérieure
au sein de l'humanité, en tant qu'aide immuable et en tant
qu'inspirateur de tous ceux qui aspirent vers l'approfondissement
de la cognition du Mystère du Christ, Rudolf Steiner en parle
plus loin dans les termes suivants : "Cette entité, qui a donc
retrouvé
son corps éthérique déposé de la façon dont cela a
été relaté, chemina ensuite de par l'histoire de
l'humanité.
Elle devint, comme vous pouvez vous le représenter, la grande
aide de ceux qui voulaient comprendre le grand
événement
de Palestine. C'est en tant que 'Maître Jésus", comme on l'ap-
pelle, que cette individualité chemine de par les
tournants
des âges ; de sorte que Zoroastre, le Moi de Zoroastre, après
avoir retrouvé son corps éthérique, a commencé
sa mission,
à travers le développement de l'humanité, en tant que 'Maître
Jésus', et qui depuis lors vit sur notre Terre toujours à
nouveau
incorporé, pour conduire et guider ce courant spirituel que
nous nommons chrétien. Il est l'inspirateur de ceux qui veulent
comprendre le christianisme se développant de façon vivante ;
il a, au sein des écoles ésotériques, inspiré ceux qui
avaient
à cultiver de façon ininterrompue les enseignements du christia-
nisme. C'est derrière les grandes figures spirituelles qu'il se
tient, enseignant
sans cesse ce que signifie en fait le grand
événement de Palestine."(32)
Ainsi, en dressant le bilan de ce court examen
du chemin
spirituel de l'individualité de Zoroastre, nous pouvons dire :
depuis des temps très anciens, depuis l'époque
proto-perse
et même encore depuis l'époque de l'Atlantide, Zoroastre était
le grand serviteur de l'Esprit solaire, du Christ. Sur le chemin
de son
service, sur l'étendue de toutes ses nouvelles incarnations,
il a pu amasser en vérité d'immenses trésors d'une Sagesse
initiatique supérieure,
mais dans le but de les offrir un jour
pleinement en sacrifice au Tournant des âges en vue de la
212
préparation
de la descente sur Terre du Christ Lui-même,
en la remettant toute entière au Jésus nathanéen au
cours
des dix-huit ans. Grâce à ce haut sacrifice, ayant atteint sa
culmination dans son délaissement des enveloppes
de Jésus
immédiatement avant le Baptême dans le Jourdain, Zoroastre
a reçu la possibilité de participer de son
vécu au Mystère du
Golgotha, en se trouvant dans le monde spirituel le plus proche
de la Terre, et ensuite, s'étant uni au corps éthérique
transformé
du Jésus salomonéen, a pu devenir le participant suprasensible
direct des entretiens de quarante jours. C'est
précisément
un tel vécu participant du Mystère du Golgotha à partir du
monde spirituel, et également le séjour
suprasensible ultérieur
conjointement avec le Christ ressuscité jusqu'à l'événement
de l'Ascension, qui furent le plus haut fruit
de tout le chemin
spirituel de Zoroastre sur l'étendue de millénaires, et en même
temps le début de sa nouvelle et encore
plus haute mission
au sein de l'humanité, mission du Maître Jésus, dont nous avons
déjà parlé ci-dessus.
Dans ce
sens pour Maître Jésus lui-même (pour Zoroastre),
à partir de cette époque dans le cycle de l'année, la résurrection
pascale et les quarante
jours qui s'ensuivent constituent à chaque
fois la répétition microcosmique des événements macrocosmiques
qui s'étaient accomplis autrefois, qu'il
lui a été donné de vivre,
au Tournant des âges, directement à partir des mondes supé-
rieurs. C'est pourquoi apparaît
profondément thesmonique le
fait que Maître Jésus, chaque année, indépendamment du fait
qu'il soit incarné
à ce moment dans un corps physique ou non,
recherche la répétition microcosmique de ces vécus qu'il a
pu
traverser une fois de façon macrocosmique, afin de trans-
mettre leurs fruits aux âmes correspondantes des hommes prépa-
rées pour
cela, qui ensuite emporteront les impulsions du chris-
tianisme ésotérique, assimilé de cette façon, au sein de l'huma-
nité. Bien plus : pour
tous les hommes aspirant ardemment
vers une cornpréhensi`on approfondie des événements palestiniens,
ce sont ces temps
précisément (de Pâques à l'Ascension), qui,
dans le cycle de l'année, sont les plus favorables à faire l'essai,
sur le chemin méditatif,
de s'approcher spirituellement de
Maître Jésus, de devenir dans un certain sens ses disciples
ésotériques, afin d'entrer
en contact, à travers lui, avec la
plus haute sagesse chrétienne, avec la Sagesse du Christ ressus-
cité sauvegardée par lui.
Et si toujours à nouveau, d'année en année, en renouvelant
213
à nous dans leur connexion chaque fois dans le cycle de l'année :
à travers la triple constellation de Pâques dans le Macrocosme,
et la
Résurrection du Christ fêtée sur Terre par les hommes.
3. La signification du Mystère
du Golgotha
pour le monde des Dieux
Aux plus hautes cognitions qui, au
XX-ème siècle, ont pénétré
au sein de l'humanité par l'Anthroposophie, appartient le dévoile-
ment qu'elle fit de toute la signification cosmique
du Mystère
du Golgotha, de sa signification angulaire non seulement pour
les hommes sur Terre, mais avant tout pour les
Hiérarchies
supérieures elles-mêmes, pour le monde des Dieux lui-même.
C'est dans les paroles suivantes que Rudolf Steiner rend attentif,
en caractérisant le Mystère du Golgotha à partir de la cognition
suprasensible des enseignements du Christ ressuscité, à cette
mission toute particulière de l'Anthroposophie dans le monde
contemporain : "C'est ceci le fait divin : les Dieux ont pour
leurs
propres destins introduit le Mystère du Golgotha, en tant
que fait divin, dans l'évolution du Cosmos, les Dieux ont égale-
ment laissé se dérouler,
pour les Dieux, ce Mystère du Golgotha.
Alors qu'auparavant tous les faits se sont déroulés dans les
mondes spirituels-divins,
un Dieu est maintenant descendu,
et sur Terre fut accompli un fait supra-terrestre sous une forme
terrestre même. Ce qui s'est
accompli sur le Golgotha, fut
donc un fait spirituel transporté sur Terre. C'est cela l'impor-
tant, que l'on apprend à connaître par
la science spirituelle
moderne anthroposophique au sujet du christianisme."(34)
Essayons maintenant de pénétrer quelque peu plus profondé-
ment dans ce que Rudolf Steiner appelle ici "l'important, que
l'on apprend à connaître par la science spirituelle moderne
anthroposophique au sujet du christianisme". Pour cela, tournons-
nous à nouveau vers les temps plus anciens de l'évolution de
l'humanité
sur Terre, vers ces temps où au nom de l'acquisition
future par l'homme de la liberté individuelle, il a été permis
aux Dieux conducteurs
du Cosmos l'imprégnation de l'évolution
humaine d'abord par les forces lucifériennes à la fin de la
période lémurienne,
puis par les forces ahrimaniennes à la
période de l'Atlantide. Grâce à l'influence de ces forces adverses
sur toute l'évolution terrestre,
l'homme a pénétré peu à peu
sur le chemin le menant vers le détachement de plus en plus
215
originelle, du Macrocosme. Et si au temps de sa vie sur Terre,
l'homme, à travers les Mystères lui découvrant quelques
mys-
tères d'existence d'avant la naissance, a pu trouver un fil,
se perdant de plus en plus, le liant avec le monde spirituel,
---„içsait devant lui déjà comme un rideau
grand du monde des Dieux, du monde des Hiérarchies supé-
rieures. La conséquence en fut l'apparition de la mort sur Terre,
de cet unique événement dans la vie humaine,
qui est inacces-
sible pour aucun des Dieux. C'est grâce à la pénétration dans
la vie humaine d'une manifestation à laquelle même les Etres
des Hiérarchies les plus élevées
n'avaient pas accès, qu'apparut
au cours du temps le danger d'un plein détachement du genre
humain d'avec le monde spirituel. En d'autres mots : c'est
en danger qu'apparut toute l'évolution
universelle voulue des
Dieux supérieurs, car elle est indissolublement liée aux destinées
de l'humanité sur Terre. Dans tous les autres domaines de -
la vie terrestre, les Dieux avaient
encore la possibilité d'aider
l'humanité et de la guider dans son développement, puisque
tout le reste demeurait dans une mesure ou dans une autre
dans la sphère de leur cognition.
Ce n'est que la mort qui
fut cette unique manifestation dans les limites de l'existence
terrestre, qui fut inaccessible à la cognition des Dieux, et
c'est la raison pour laquelle elle devait rester un mystère
même
pour les plus grands d'entre Eux. On peut également dire que
la
mort devint peu à peu cet unique point dans le tout universel,
auquel les Etres des Hiérarchies spirituelles-divines
avaient
de moins en moins accès. Ce point, ce furent en effet les forces
adverses de
Lucifer et d'Ahriman qui aspiraient à le conquérir,
afin d'acquérir à travers lui la possibilité avec
le temps de
se rendre maître de toute l'humanité, de la séparer définitive-
ment des mondes spirituels-divins, et de diriger de cette façon
toute l'évolution de la Terre dans un autre cours.
Approximativement à l'époque où devait se dérouler sur
Terre le Mystère du Golgotha,
le processus venant d'être décrit
s'est prolongé tellement loin, que la véritable cognition de
la mort a presqu'entièrement disparu dans l'humanité. Grâce
à cela, la mort s'est de
plus en plus présentée aux hommes
comme quelque chose de sombre, d'obscur,
de dépourvu de
lumière. Dans l'humanité s'est peu à peu répandue une horreur
insurmontable devant la mort, car l'homme sentait instinctive-
ment que dans la mort il perd de plus
en plus la possibilité
de s'unir à toute sa céleste partie originelle, en se révélant '
captif du. sombre royaume illusoire de Lucifer et d'AhrimarL
C'est en tant que royaume d'ombres
dépourvu de lumière que
s'était ressenti déjà à l'époque gréco-latine le monde de l'au.
delà, et la mort devint peu à peu cette paroi qui séparait défini.
tivement l'homme,
en tant que microcosme, de sa céleste patrie
Qu'est-ce qui, au sens plus profond, est donc advenu de
cette façon dans
le résultat du Mystère du Golgotha pour les
Dieux mêmes, pour les Etres des Hiérarchies supérieures ?
- A
cette question on peut répondre ainsi : jusqu'au Mystère
se dire : "Nous perdons la possibilité que
nos serviteurs inter-
viennent dans les âmes des hommes. Par le fait que nous n'avons
pas pu
retenir Lucifer et Ahriman, nous ne sommes en mesure
d'agir que jusqu'à ce moment à travers nos serviteurs.
Ensuite
apparaissent dans les âmes des hommes des forces, qui ne peu-
vent plus
être dirigées par les Anges, les Archanges et les
Archais. Les hommes nous échappent par les
forces de Lucifer.
et d'Ahriman."(40) Ces "forces", se trouvant en le pouvoir de:
Lucifer
et d'Ahriman, qui "apparaissent dans les âmes des hom-
mes" et que ne peuvent plus diriger les Etres de la troisième
,
Hiérarchie, sont en effet les forces de la mort.
La mort fut de cette façon
pour les Hiérarchies supérieures
elles-mêmes, ce qui devait au cours du temps isoler définitive-
ment les hommes du monde spirituel-divin, en jetant un abîme
infranchissable entre le Macrocosme et le
microcosme (l'huma-
nité), ce qui mènerait l'homme, en fin de compte, à la destruc-
tion définitive de son âme. C'est précisément pour cela que
seule une véritable cognition du
mystère de la mort, et égale-
ment son imprégnation par les Forces divines supérieures, pou-
vaient être l'unique moyen pour les Dieux de ne pas perdre
pour Eux l'évolution terrestre, et
pour les hommes, l'unique
portail menant dès le début vers une véritable cognition du
rapport entre le micro- et le Macrocosme,(41) et ensuite, vers
une nouvelle union consciente avec ce dernier. -
Cette plus
haute cognition de la mort, atteinte désormais par la complète
victoire
remportée sur elle, fut effectivement apportée dans
le monde par le Christ, Qui, en tant que Dieu, ayant
Lui-même
traversé la mort sur le Golgotha, a pu apprendre à connaître,
et ensuite le communiquer à toutes les Hiérarchies supérieures;
cette unique cognition qui leur manquait. -
Par ce qui vient
d'être dit, nous touchons ici le Mystère central du christianisme
ésotérique,
accessible à notre époque seulement à la plus haute'.
cognition intuitive, dont faire l'annonce à l'humanité contempo-..,
raine constitue une très importante mission de la Science spirï
tuelle d'orientation anthroposophique
: "Et il fut décidé dans'
le royaume des Dieux d'envoyer en bas sur Terre un Dieu,:
afin qu'il traverse en tant que Dieu la mort, et qu'il reçoive..
dans la sagesse des
Dieux le vécu de la mort. C'est ce qui
se dévoile par la contemplation intuitive du Mystère
du Gal-.
gotha, par lequel n'est pas seulement advenu quelque chose
pour
l'homme, par lequel est advenu quelque chose pour lee
ni.me."(42)
le Mystère du Golgotha, c'est-à-dire
la mort, lorsque le Christ...:-
s'était réuni avec le destin de l'humanité terrestre, au point
de vouloir avoir avec cette humanité
terrestre en commun.,s,
le fait d'avoir traversé la mort. Cet événement du Golgotha:.::
n'est donc pas seulement un événement
de la vie terrestre ;
cet événement du Golgotha est un événement du vécu des
Dieux. Ce qui s'est
déroulé sur Terre, et ce qui surgit dans
le coeur humain en tant que cognition de l'événement du GoJ1.
gotha, cela est l'image
de quelque chose d'immensément plus
vaste, plus grandiose, plus puissant, plus sublime, qui s'est
déroulé dans le monde
des Dieux lui-même. Et la traversée:
de la mort sur le Golgotha par le Christ est un événement
par lequel la
première Hiérarchie est parvenue dans une région
plus élevée. De ce fait je devais toujours vous dire : la Trinité.
se trouve en fait
au-dessus des Hiérarchies. Mais elle y est.
parvenue seulement au cours de l'évolution. L'évolution a
partout."(43)
Afin de s'approcher
quelque peu de plus près vers la compr&
hension de ces paroles bouleversant en vérité l'âme, on peut...
se tourner vers le cycle de conférences
traitant de la vie entre': '
la mort et une nouvelle naissance, tenu en 1914 à Vienne
Dans la deuxième conférence de
ce cycle, Rudolf Steiner pose
la question : y a-t-il quelque chose d'analogue à une "religion'.
dans dans la contrée spirituelle, dans le royaume des Hiérarchies ?,
Puis,
y répondant, il dit : "Devant les Dieux se dressait, en
tant que le but de leur création, l'idéal d'homme, et plus précl-.
sément cet
idéal d'homme qui en réalité ne s'épanouit paf; I
tel qu'est actuellement l'homme physique, mais comme pourrait
arriver
à épanouissement la plus haute vie humaine animique.
spirituelle dans les germes parfaitement épanouis de cet homme
physique [c'est-à-dire
l'image de l'homme ayant pleinement
réalisé en lui le principe du Soi spirituel, de l'Esprit-Vie et
de l'Homme-Esprit]. Ainsi se dresse
devant les Dieux, en tant
que but, en tant que plus haut idéal, en tant que religion des
Dieux, une image de l'humanité. Et comme
sur une lointaind
rive de l'existence des Dieux, s'élève pour les Dieux le temple
qui représente, en tant que le plus haut exploit artistique des
Dieux,
le reflet de l'exister divin en l'image de l'homme."(44)
On peut dire : ce sont leurs meilleures forces créatrices
que les Hiérarchies
sacrifièrent pour la formation de l'homme
au cours des périodes de Saturne, du Soleil, de la Lune et de
la Terre, avec, en outre, que
l'homme puisse un jour - aprà
220
221 11
le Logos Lui-même sur Terre, et en Lui "le Logos devint chair" ;
par cela 11 a manifesté
le But final des Dieux sur la Terre
même. C'est pourquoi nous pouvons dire que ce qu'auparavant
les Hiérarchies
spirituelles vivaient et qui ne se découvrait
qu'en haut de la Lumière à la plus haute divinité, cela, elles
pouvaient à présent le contempler également en bas, sur la
Terre même.(47) A présent les Hiérarchies
supérieures avaient
comme un miroir le plus sublime pour leur conscience le "reflet
de l'Etre divin dans l'image de l'homme" manifesté
par le Christ
sur le Golgotha. Et cela leur a permis alors de s'élever vers
le plus haut, couronnant tout le Cosmos
hiérarchique, afin
de trouver de cette façon à présent toute la plénitude des
connaissances et des
forces, à l'aide desquelles ils peuvent
à l'avenir également mener l'humanité, autrefois née d'elles,
à
travers la victoire remportée sur la mort, vers la Résurrection
finale dans les mondes de l'Esprit, vers la réalisation de cet
idéal
qui leur fut dévoilé dans le monde physique même, en
tant que but final de toute l'évolution universelle,
par Celui
qui a traversé la mort et qui l'a conquise pour la vie éternelle,
par le Christ-Logos.
C'est précisément
ce mystère fondamental sur le Golgotha,
et également sa signification pour les Hiérarchies supérieures
et pour
toute l'évolution de l'humanité sur Terre, en tant que
fait unissant à nouveau le monde des Dieux et le monde des
hommes, le Macrocosme et le microcosme, que le Christ
annoncé après sa Résurrection à Ses disciples,
lorsque "quarante
jours durant il se révélait à leurs âmes contemplantes, et leur
parlait des Mystères du royaume
de Dieu".(48) En ces jour,
Il leur ouvrit cette cognition supérieure du Mystère du Golgotha,
qui, en commençant seulement
à partir de notre époque, doit
pour la première fois, grâce à la Science spirituelle d'orientation
anthroposophique, se
répandre dans l'humanité. Car, d'aprn,t
les paroles de Rudolf Steiner, "Ce n'est qu'à l'instigation do
la Science initiatique
que nous pouvons lever notre regard vet,
le fait du Golgotha accompli au sein de l'existence terrestre,
en tant que quelque chose qui
a été inséré dans la Terre simului-
nément en tant que chose cosmique et terrestre."(49)
222
4.
La signification du Mystère du Golgotha
pour le monde des hommes
•
firAtion macrocosmique du Mys-
le principe Lucifer-Ahriman La mort est devenue cette
caricature du
Père par le fait que Lucifer-Ahriman s'est mêlé
à l'évolution humaine. La mort fut la conséquence, l'effet
de l'influence de Lucifer-Ahriman."(53) C'est pourquoi "Jamais
la fausse figure de la mort n'aurait pu partir de la vie de l'hom-
me, si la cause - Lucifer-Ahriman
- n'avait pas été écartée."(54)
Et c'est seulement l'Etre du Christ, divin et appartenant à
tout le Macrocosme, ayant Lui-même
traversé la mort et Payant
vaincue, qui a pu par cet acte la soustraire à la puissance
de Lucifer et d'Ahriman, et la
rendre à nouveau au monde
des Hiérarchies supérieures, au monde du Père : "Vint alors
cet être sur Terre, et écarta
justement au bon moment... Lucifer
Ahriman, élimina la cause de ce qui a apporté la mort dans
le monde. Donc cela devait être
un être qui n'avait aucunement
affaire aux causes comme il s'en trouvait d'ordinaire au sein
de l'humanité. A tout ce par quoi les
hommes ont enduré la .
mort, c'est-à-dire à tout ce qui fut provoqué par Lucifer, plus
tard par Ahriman... à tout
ce par quoi l'homme est devenu
coupable, à tout cela cette entité ne devait aucunement avoir
af f ai re."(55)
Comment
s'est donc déroulée la victoire remportée sur les
forces de Lucifer et d'Ahriman par le Christ au temps de Sa
vie sur Terre
dans le corps de Jésus de Nazareth ? Rudolf
Steiner décrit ce processus dans les termes suivants : "A l'ins-
tant de sa vie où
le corps astral du Christ Jésus avait en lui
tout ce qui peut être voilé par l'incursion luciférienne, commen-
ça son apparition en tant qu'instructeur
de l'humanité. A partir
de cet instant fut implantée dans l'évolution terrestre humaine
la disposition à accueillir la sagesse par laquelle, peu
à peu, .
le but physique terrestre peut être atteint. En cet instant où
l'événement du Golgotha s'était accompli, c'est l'autre
disposi-
tion qui fut inoculée à l'humanité, par laquelle l'influence d'Ahri-
man peut être retournée en le bien. En le sortant de la vie,
l'homme
peut désormais emmener à travers le portail de la•
mort ce qui l'affranchit de l'esseulement dans le monde spirituel,
Ce n'est pas seulement
pour l'évolution humaine physique que
l'événement de Palestine se tient au centre, mais également
pour le restant
des mondes auxquels appartient l'homme. Et
lorsque le 'Mystère du Golgotha' s'était accompli, lorsque la
'mort sur la
croix' a été soufferte, alors apparut le Christ
dans le monde dans lequel les âmes séjournent après la mort,
et remit
la puissance d'Ahriman à sa place. A partir de cet
224
instant, la région, qui fut appelée 'royaume d'ombre'
par les
Grecs, fut traversée par cet éclair d'Esprit qui montra à ces
êtres, qu'a nouveau la lumière devait y venir. Ce qui fut acquis
par le 'Mystère du Golgotha' pour le monde physique, cela
jeta sa lumière vers le dedans du monde spirituel."(56)
- Ce
n'est que grâce à une telle victoire remportée sur les puissances
de Lucifer et d'Ahriman dans les mondes terrestre et suprater-
restre, que
le Christ a réellement pu allumer dans l'existence
terrestre le "nouveau Soleil de la vie", et, dans la Lumière
de ce Soleil,
manifester à l'humanité les véritables traits de
la mort : "Le Christ Jésus a épousé la mort, est parti vers
cette
mort qui devint l'expression caractéristique du Père,
s'est réuni à cette mort. Et de ce mariage du Christ Jésus
avec la mort est né le début d'un Soleil-de-Vie. C'est une image
trompeuse, une mâyâ ou illusion, que la mort soit équivalente
à
la douleur. La mort, lorsque les hommes au cours du temps
apprendront à la laisser s'approcher d'eux comme elle s'est
approchée
du Christ, c'est en vérité le germe de la vie [cos-
mique]."(57) Et plus loin : "Plus jamais le nouveau soleil-de-vie
ne serait apparu, si la mort
n'était pas venue dans le monde
et ne s'était pas laissée vaincre par le Christ. Ainsi la mort
est venue dans le monde, car
de ce Père une fausse image-reflet
s'est créée dans la mort. Et le Christ est venu dans le monde
pour créer une vraie forme,
une vraie post-image du vivant
Dieu-Père. Le Fils est le descendant du Père, qui manifeste
la vraie forme du Père.
En vérité le Père a envoyé son Fils
dans le monde,(58) pour que la vraie nature du Père soit manifes-
tée, c'est-à-dire la
vie éternelle, qui se dissimule derrière
la mort temporelle."(59) C'est cette pensée qui est exprimée
également
dans les paroles de l'Evangile selon Jean : "Je suis
issu du Père [Macrocosme] et suis venu dans le monde terrestre
[microcosme]. Et à présent
je quitte à nouveau le monde des
sens et je vais vers le Père."(60) - En elles est contenu déjà
le noyau fondamental
de tous les enseignements ultérieurs
du Ressuscité : Je suis venu à partir du Macrocosme vers le
microcosme, J'ai
vécu l'événement fondamental du microcosme,
la mort, et à présent je pars à nouveau vers le Macrocosme,
vers
le Père : je pars vers le Père avec ceci, afin que tous
ceux qui accueillent en eux l'impulsion du Christ puissent y
venir.(6 I)
De ce qui a été dit nous voyons maintenant ce en quoi con-
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siste la signification du Mystère du Golgotha pour les deux
mondes : le divin et l'humain. Grâce à Sa traversée de la mort
et à la victoire remportée
sur elle, le Christ comme s'il ouvrait
tout grand pour tous les temps à venir le grand portail unissant
les deux mondes, d'un côté permettant désormais aux Anges,
Archanges et Archais,
et à travers eux à tout le restant des
Hiérarchies, de prendre à nouveau sur
soi et dans une pleine
mesure la conduite de l'humanité terrestre,(62) et de l'autre,
ouvrant devant les hommes le chemin d'une nouvelle ascension
consciente dans les mondes
supérieurs : "Oui, je vous dis :
vous verrez comment le ciel s'ouvre et comment
les Anges
de Dieu montent et descendent au-dessus du Fils de l'Homme."
(63)
C'est précisément une telle cognition du Mystère du Golgotha,
en tant que l'événement central unissant directement le Macro-
et le microcosme, que fut également
posée par Rudolf Steiner
à la base de ce rythme, dans lequel, le 25 décembre
1923,
il a pour la première fois lu au Congrès de Noël la Méditation
de la Pierre de fondation : d'abord les parties microcosmiques
des trois premières parties, puis la quatrième
partie "Au tour-
nant des âges...", et en conclusion encore une fois ces parties
microcosmiques, mais à présent déjà en union avec les parties
macrocosmiques.(64) Ainsi
jusqu'à la substance-même du Congrès
de Noël - à travers tout le développement
de vingt-et-un ans
de l'Anthroposophie - s'étend d'un fil rouge cette cognition
fondamentale du Mystère du Golgotha, formant le centre-même
de l'essence du christianisme
ésotérique, et ayant ses sources
dans les enseignements ouïs intuitivement du Christ ressuscité.
Derniers commentaires
Bonjour,
je découvre votre site d'une richesse incroyable.
Je ne sais pas qui est derrière toutes ces informations et suis intéressée à savoir.
Je vous remercie d'avance pour v
Cordialement,
M.Jaccard
très riche... découverte des deux réalités jusque à l'intérieur de la Terre... je le relierai dans quelques jours...
je découvre
la science spirituelle ne donne pas du "petit lait" elle permet d'avancer sur un chemin spirituel, en "autonomie", "individuellement", ce qui nécessite beaucoup de travail personnel...