le Mystère de la Pentecôte (la 2° pentecôte)
Le Mystère de la Pentecôte
1. Le passage de l'ancienne initiation à la nouvelle
Comme cela a déjà
plus d'une fois été rappelé dans les pages
de ce livre, d'après les communications du Cinquième Evangile,
les enseignements reçus
par les apôtres et les disciples au
cours des quarante jours de la part du Christ Ressuscité, et
également l'événement
lui-même de l'Ascension, tout cela
fut perçu par eux seulement dans un état amoindri de cons-
cience, un
état imaginatif de rêve.(1) Et cela signifie que ces
puissants mystères des mondes spirituels qui furent déjà plongés
dans leurs
âmes, n'ont pas encore pénétré dans leur conscience
pleinement éveillée, claire, diurne. Et bien qu'ils aient pu déjà
vivre
le Christ en tant que le Porteur de toute la plénitude
des Forces macrocosmiques dans la sphère terrestre, néanmoins
ces forces mêmes ne se sont pas encore épanchées en eux,
restant même dans la scène de
l'Ascension situées hors d'eux
de façon telle, que l'Ascension elle-même, ils ont pu la contem-
pler seulement comme d'une
façon spirituelle extérieure.(2)
Car à ce degré ils n'ont atteint que la cognition du nouveau
rapport entre le micro- et le Macrocosme,
et non la fécondation
par, non la fusion avec ce dernier. Dans ce qui vient d'être
dit réside également la raison
pour laquelle dans l'Evangile
selon Jean, le Christ, après Sa Resurrection, dit à Marie-Made-
leine : "Ne me touche pas, car je
ne suis pas encore monté
au paternel fondement d'Univers."(3) Le Christ, après Sa Résur-
rection d'entre les morts, et même
encore dans la scène de
l'Ascension, se trouve hors le monde des hommes, Il n'a pas
encore gratifié leur Moi-conscience
individuelle de ces forces
qu'Il a déjà introduites, par le Mystère du Golgotha, dans l'exis-
tence terrestre. Afin qu'advienne cette dernière
chose, à la
fête de l'Ascension doit s'adjoindre la fête de la Pentecôte,
la fête de l'épanchement sur
les apôtres de l'Esprit Saint,
de l'Esprit de l'Amour universel. Ce n'est que grâce à une
telle fécondation des
apôtres par l'Esprit macrocosmique, par
l'universel Esprit d'Amour, dans leur Moi-conscience terrestre,
235
de veille, qu'a pu pleinement s'éveiller ce qui déjà de façon
subconsciente reposait dans les profondeurs de leurs
âmes grâce
à leur vie communautaire sur Terre avec le Christ jésus, grâce
à leur vécu participant au Mystère du
Golgotha et aux enseigne-
ments, qui s'ensuivirent, du Ressuscité, jusqu'à y compris la
scène de l'Ascension.
Dans
les conférences consacrées au contenu du Cinquième
Evangile, Rudolf Steiner décrit cet éveil des apôtres au
temps
de la Pentecôte dans les paroles suivantes :"Et cet éveil, cela
déjà, ils le sentirent d'une façon particulière : ils sentaient:
effectivement comme si quelque chose était descendu de l'Uni-
vers sur eux, ce que l'on ne pourrait qu'appeler la substance
de
l'amour omnirégnant. Comme simultanément fructifiés à
partir d'en haut par l'amour omnirégnant, et éveillés
de l'état
vital de rêve comme il a été décrit, voilà comment se sentaient
les apôtres. Comme s'ils avaient été
éveillés par tout ce qui
en tant que force primordiale d'amour imprègne l'Univers et
le sature de chaleur, comme si
cette force primordiale d'Amour
s'était posée dans l'âme dé chacun en particulier, voilé comment
ils se considéraient."(4)
Désormais les apôtres furent des hommes "éveillés par l'Esprit
d'Amour du Cosmos", et qui ont vécu la "fécondation par l'amour
cosmique
omnirégnant".(5) Et maintenant dans leurs propres
vécus s'est dévoilé à eux ce qui jusque là leur advint. Ils purent,
par
exemple, se dire au sujet du séjour de quarante jours avec
le Ressuscité : "Et le Christ, le Ressuscité, était avec nous.
Il nous
avait accueillis pour ainsi dire ignorants dans son Royau-
me, il cheminait avec nous et nous dévoilait les secrets de
son Royaume..."(6)
Car ce n'est qu'a partir de la Pentecôte
que le Christ s'unit de façon définitive avec toute l'existence
des hommes,
et introduit dans leur propre être ce qui auparavant
ne séjournait que dans les hauteurs du Macrocosme. Rudolf
Steiner en parle
dans les termes suivants : "A partir de l'événe-
ment de la Pentecôte, l'entité du Christ vit ce qui a la même
signification pour elle
que pour l'homme le passage dans le
pays d'esprit : l'apparition dans la sphère terrestre. Et au lieu
de venir dans un Devachan,
au lieu de venir dans un domaine
spirituel, comme l'homme après la mort [c'est-à-dire jusqu'au
monde des images primordiales],
l'entité du Christ a apporté
le sacrifice de déployer son ciel en quelque sorte sur Terre,
de chercher son ciel
sur Terre... On dit infiniment beaucoup,
lorsque ce secret est énoncé ici avec les paroles : Depuis l'évé-
236
nement
de la Pentecôte, l'entité du Christ est auprès des ..1111ES'S
humaines sur Terre ; auparavant, elle n'était pas auprès des
âmes humaines sur Terre."(7) - Ce n'est qu'à partir de ce me-
ment profondément significatif dans toute l'évolution de l'huma-
nité que l'on peut parler du fait que le grand Etre macrocos-
mique du Christ s'est définitivement uni aux âmes
humaines
sur Terre, s'est uni au microcosme humain. Désormais et pour
tous les temps à venir de la Terre, s'est ouverte
pour tous
les hommes la possibilité de vivre en soi la présence directe
du Christ macrocosmique à travers .le vécu
intérieur du nouvel
Esprit Saint émanant de Lui, fécondant l'âme par l'Amour
universel, cosmique, et ouvrant
pour sa Moi-conscience indivi-
duelle pleinement éveillée la perception des mondes supérieurs,
la rendant ainsi témoin conscient et serviteur
de l'Esprit. Grâce
à cela, l'homme a atteint' maintenant un lien parfaitement
nouveau avec le monde spirituel. Il vivait la
pleine fusion avec
tout le Macrocosme, s'unissant à lui d'une façon purement
intérieure, toutefois en pleine
sauvegarde de son individuelle
Moi-conscience. Et cette possibilité d'une clairvoyance nouvelle
et pleinement consciente fut posée de
façon prophétique, en
tant que semence pour toute l'évolution ultérieure de l'humanité,
notamment dans le Mystère
de la Pentecôte, qui à partir de
ce temps est le grand modèle primordial de l'initiation, menant
vers l'union consciente de
l'homme avec sa patrie spirituelle
originelle, avec le Macrocosme jusqu'à y compris le Royaume-
même du Père. Rudolf
Steiner décrit ce haut état, qui ne peut
être atteint qu'au sixième degré de l'initiation contemporaine
chrétienne-rosicrucienne,
dans les termes suivants : "Lorsque
le disciple spirituel s'est frayé le chemin jusqu'à une telle
cognition [du rapport entre
le Macro- et le microcosme], alors
un nouveau vécu peut advenir pour lui. Il commence à se sentir
comme ne faisant qu'un
avec la grande construction d'Univers,
bien qu'il s'éprouve dans sa pleine autonomie. Cette sensation
est une éclosion dans le monde
entier, une identification avec
celui-là, mais sans la perte de sa propre identité. On peut
qualifier ce stade d'évolution
de "devenir-un avec le Macro-
cosme". Il - est important que l'on a pas à penser ce devenir-un
comme si par cela la conscience particulière
cessait, et comme
si l'entité humaine s'épanchait dans le Tout. Une telle pensée
ne serait que l'expression d'une opinion
découlant d'une force
de jugement non éduquée."(8)
Dans la pensée finale du fragment cité, Rudolf Steiner .sou-
237
ligne comme quelque chose de "très important" précisément
cette différence radicale des chemins
d'initiation ancien et
nouveau, menant vers l'union avec le Macrocosme. Ce qui
sur l'ancien chemin ne s'était déroulé
avec nécessité que dans
le processus d'un profond sommeil mystérial semblable à la
mort, lors d'un état de
conscience humaine fortement rabaissé,
cela, à notre époque, il est possible de l'atteindre déjà en pleine
sauvegarde de la Moi-conscience
individuelle et de veille,(9)
à travers le lien direct avec le Christ sur la Terre même.
Car traversant la mort et la
Résurrection, et manifestant de
cette façon devant toute l'humanité sa véridique image, le
Christ a pu
pour la première fois poser les fondations pour
une réelle immortalité du propre Moi individuel de l'homme,
le gratifiant
des forces de l'Eternité, c'est-à-dire de l'aptitude
à sauvegarder une claire Moi-conscience de veille à tous les
degrés de
l'ascension dans le Cosmos spirituel. Rudolf Steiner
y rend attentif dans les paroles que voici : "Cette possibilité
toutefois, que la mort,
qui sans cela serait destruction, sera
métamorphosée en la semence pour la Moi-ité éternelle, a
été
donnée par l'impulsion du Christ. C'est sur le Golgotha
qu'avait d'abord été placée devant l'humanité la vraie figure
de la mort. Et par l'union du Christ avec la mort, de l'image-
reflet de l'Esprit-Père, du Fils de l'Esprit-Père, de ce fait
la mort sur le Golgotha est le départ d'une nouvelle vie...
d'un nouveau soleil. Et désormais tout peut en fait, tout
ce
qui auparavant était là en tant qu'époque d'apprentissage de
l'homme [il s'agit de l'ancien chemin d'initiation], après
que
l'homme s'est conquis un Moi pour l'Eternité, désormais tout
ce qui était là plus tôt peut disparaître, et l'homme peut
entrer
dans l'avenir avec sa Moi-ité sauvée, qui deviendra toujours
plus une imitation de la Moi-ité du Christ."(10) - Et si le salut-
même du moi humain advint en tant que résultat du Mystère
du Golgotha, le fondement par contre du fait que ce
Moi puisse
à l'avenir dans son développement "devenir toujours plus une
imitation de la Moi-ité du Christ", fut posé
précisément dans
l'événement de la Pentecôte, grâce à l'imprégnation du propre
Moi de l'homme
par le nouvel Esprit Saint émanant du Christ.
(11) C'est pourquoi Rudolf Steiner dit : "Rien ne nous symbolise
de façon aussi belle l'imprégnation
des Moi par l'esprit, que
le récit du miracle de la Pentecôte."(12) Dans ce sens, l'événe-
ment de la Pentecôte est en
vérité la pierre angulaire pour
une nouvelle initiation chrétienne ayant ses sources dans le
238
Mystère
du Golgotha, venu remplacer l'ancienne initiation,
liée encore au développement préchrétien de l'humanité.
Examinons
quelque peu plus en détail à cet endroit le passage
de l'initiation antique préchrétienne vers -la nouvelle initiation
chrétienne, en prenant
pour base le chemin décrit plus d'une
fois par Rudolf Steiner de l'antique initiation perse.(13) Nous
y trouvons sept degrés
fondamentaux, aux dénominations sui-
vantes :
1. Corbeau
2. Occulte
3. Combattant
4. Lion
5. Perse (nom du peuple auquel appartient l'initié)(14)
6. Héros solaire
7. Père (15)
Dans le présent travail,
il n'est pas possible de suivre de
façon suffisamment exhaustive toute cette suite, et en plus
la différence principielle entre
l'ancien chemin d'initiation
et le chemin contemporain chrétien-rosicrucien, également
composé de
sept degrés. Une telle analyse nous éloignerait
trop du thème tracé. C'est pourquoi nous nous limiterons ici
seulement
à la comparaison du sixième degré des deux chemins.
Dans l'initiation chrétienne-rosicrucienne, le sixième degré
s'appelle "fusion avec le Macrocosme", et dans l'initiation perse
il porte le nom de degré de "héros solaire". Dans les conférences
consacrées au
Cinquième Evangile, Rudolf Steiner décrit en
les termes suivants ce degré de l'antique initiation : "Par-dessus
l'action d'un peuple pris isolément,
se tenait ce qui vit dans
le héros solaire. Et tout comme celui qui devait être initié
dans le cinquième degré
des antiques Mystères devait sortir
de son corps,... de même celui qui devait devenir un héros
solaire devait sortir de son
corps, et avoir pour domicile pendant
le temps de son ayant-été-sorti véritablement le soleil... Le
héros solaire vivait pendant ce
temps de son initiation en com-
munauté avec tout le système solaire. Le soleil est son domicile,
tout comme l'homme ordinaire vit sur
Terre comme sur une
planète... Cela, on ne pouvait l'atteindre dans les anciens Mys-
tères que en dehors du corps. Et
lorsque l'on revenait dans
son corps, on se souvenait de ce que l'on avait vécu en dehors
de son corps, et on pouvait l'employer.., pour le salut
de toute
l'humanité."(16) - Tel était le vécu de l'antique initié au sixième
239
degré de l'initiation perse. li se trouvait alors au dehors de
son corps, et fut ravi, au cours du sommeil de trois jours au
temple, sur le Soleil. Toutefois le trait le plus caractéristique
de cette antique initiation fut justement le fait qu'en montant
dans la sphère
solaire, l'initié pendant cette période ne pouvait
pas sauvegarder son individuelle Moi-conscience de veille. La
conséquence en fut que
tout ce qu'il avait vécu dans la sphère
solaire fut perçu par sa conscience non pas directement au
moment du
vécu, mais seulement sous forme de "souvenir du
vécu" après son réveil du sommeil dans le temple. - C'est préci
sément
sur ce point qu'advint le plus grand changement dans
toute la vie mystériale de l'humanité, suscitée par la traversée
de la
mort et par la Résurrection de l'Etre solaire du Christ.
Grâce à cet événement décisif, et également grâce
à l'union,
qui s'ensuivit, du Christ avec toute l'évolution terrestre, qu'appà•
rut dans l'humanité pour la première fois la possibilité
d'ut
teindre le sixième degré d'initiation non pas à travers la montée
dans la sphère du Soleil au prix de la perte de la Moi-conscience
individuelle,
personnelle, mais à travers l'imprégnation de soi
même, déjà dans les limites de la Terre même, par l'Esprit
Saint émanant du Christ, aptitude à vivre, en restant à l'inttç
rieur de son corps physique, toute la plénitude de la vie solaire,
ou, ce
qui revient au même : réaliser l'ascension dans la sphere
solaire en pleine sauvegarde, dans cette sphère, de l'indivicluello
Moi-conscience de
veille. Cette dernière chose advint effective-
ment avec les apôtres au temps de la Pentecôte. Et depiii%
ces temps,
cette fête est le renvoi prophétique à cet ehit
de l'humanité, lorsque ses plus larges cercles s'élèveront jusqu'à
ce
degré de pénétration dans les mondes supérieurs, qui, il
notre époque, n'est accessible à l'homme qu'à travers
la perte luit,
tion sur le chemin de l'initiation contemporaine chrétienno,
rosicrucienne, et à l'acquis sur ce chemin du
sixième (lep
A ce changement radical dans toute la vie mystériale de
l'humanité, Rudolf Steiner y rend attentif
de façon particulière'
ment significative dans la description ci-dessous de la métanior
phose spirituelle du sixième degré de l'antique
initiation diitg,
le Mystère de la Pentecôte : "Et que vivaient ces héros soIuire.
pendant ces trois jours et demi de leur initiation ? Peniclntt
qu'ils - nous pouvons déjà l'appeler ainsi - cheminaient sut
le soleil, que vivaient-ils ? La communauté
avec le Christi,
qui, avant le Mystère du Golgotha, n'était pas encore sur -Ferre
Tous les antiques héros solaires étaient sortis dans les splierrti
240
spirituelles supérieures. Car c'est seulement là que l'on pouvait
aux anciennes époques vivre la communauté
avec le Christ.
De ce monde, dans lequel devaient monter pendant leur initiation
les anciens initiés, le Christ en est descendu sur Terre. Nous
pouvons alors dire : Ce qui, par toute la procédure d'initiation
dans les temps anciens, n'a pu être atteint que pour quelques
uns, cela
a été atteint comme par un événement de type naturel
dans les jours de la Pentecôte par ceux qui étaient les apôtres
du Christ. Alors qu'auparavant les hommes avaient dû monter
vers le Christ, c'était le Christ qui maintenant était descendu
vers les apôtres. Et les apôtres étaient devenus, dans une cer-
taine mesure, ces hommes qui portaient en eux ce
contenu
que les anciens héros solaires avaient dans leurs âmes. La force
spirituelle du Soleil s'était déversée dans les âmes des hommes,
elle agissait dorénavant dans l'évolution de l'humanité. Pour
que cela ait pu advenir, les événements de Palestine
ont dû
s'accomplir."(17) Le Mystère du Golgotha a dû avoir lieu.
Ainsi c'est précisément dans le Mystère de
la Pentecôte
que nous avons cet événement, à travers lequel l'impulsion
du Christ, ayant eu au début à
travers le Mystère du Golgotha
et l'Ascension un rapport envers le corps physique et éthérique
de l'homme, acquiert à
présent un rapport envers son corps
animique-spirituel, envers son corps astral et son Moi. Car
le Christ a achevé
le Mystère du Golgotha de façon telle,
"que dix jours après l'événement de l'Ascension, il envoya aux
hommes
la possibilité de s'imprégner de l'impulsion du Christ
également désormais avec ce qu'il avait d'intérieur animique-
spirituel,
avec le Moi et le corps astral. C'est l'image de la
fête de la Pentecôte : l'imprégnation de l'animique-spirituel
par
la force comprenant le Mystère du Golgotha, la mission
de l'Esprit Saint. Le Christ a accompli son acte pour toute
l'humanité. A l'homme en particulier, celui qui veut comprendre
cet acte, à l'individu humain en particulier, il a envoyé l'Esprit,
de sorte que le spirituel-anirnique
trouve accès à l'acte général
pour l'humanité. Par l'esprit, l'homme doit s'approprier inté-
rieurement, animiquement-spirituellement,
le Mystère du Christ.
Les deux images se dressent l'une derrière l'autre dans l'histoire
de l'évolution de l'humanité de façon
telle, que l'image de
l'Ascension nous dit : Pour le corps physique et pour le corps
éthérique, l'événement du Golgotha
est accompli pour le tout-
humain. L'homme en particulier doit le rendre fertile, en accueil-
lant l'Esprit-Saint. Par cela l'impulsion du Christ devient indi-
241
viduelle pour chacun en pa.rticulier."(18)
C'est pourquoi cet Esprit qui à la Pentecôte est descendu
sur les apôtres,
est en même temps l'Esprit de l'Amour universel
et l'Esprit de la cognition du Mystère du Golgotha, car dans
- le Moi macrocosmique
du Christ, toute la sagesse passée du
monde devient Amour, un amour réel, un amour cognitif.(19)
Car
"L'événement du Golgotha est un acte cosmique libre,
qui provient de l'Amour-du-Monde et qui ne peut être
saisi
que par l'Amour-d'Homme."(20)
Au temps de la Pentecôte, comme le montre l'Evangile
et comme
le confirme l'investigation spirituelle contemporaine,
l'Esprit Saint est descendu sur les têtes des apôtres,(21) grâce
à quoi le Christ a pu se mettre
à parler à partir de leurs coeurs,
(22) en n'étouffant pas, mais en fortifiant et en affermissant
leur • Moi-conscience individuelle.(23) Par cela fut posé
le principe
d'une nouvelle action réciproque dans l'homme des Forces du
Père, du Fils (du Christ) et de l'Esprit, qui à partir de ce
temps
.et pour tous les temps à venir sont la Pierre de fondation de
tous les 'véritables Mystères chrétiens, puisque leur but
est
l'union finale de l'homme, en tant que microcosme, avec le
Macrocosme, mais sans la perte de son être
individuel. Dans
ce sens devient compréhensible une caractérisation fondamentale
de P Anthroposophie, en tant que chemin vers
les nouveaux
Mystères chrétiens, contenue dans le premier verset-guide
de Rudolf Steiner : "Anthroposophie
est un chemin cognitif,
qui voudrait conduire le spirituel dans l'être humain vers le
spirituel dans l'Univers. Elle apparaît
dans l'homme en tant
que besoin du coeur et du sentiment."(24) En d'autres mots :
Anthroposophie, c'est le "chemin cognitif"
inspiré par l'Esprit,
pénétrant en liberté dans les têtes des hommes à la rencontre
des besoins provenant de leur coeur,
dans lequel agit le Christ,
besoins en l'union de l'Esprit de l'homme avec l'Esprit de l'Uni-
vers, du microcosme avec le Macrocosme, du
Moi individuel
de l'homme avec le Royaume du Père, avec la sphère de la
vie universelle.
Il devient clair
de ce qui a été dit, que même la source
des Mystères chrétiens contemporains, nous devons la chercher
précisément
dans l'événement de la Pentecôte. C'est- pourquoi
le fait suivant apparaît profondément fondé dans toute l'évolu-
tion
du Monde, à savoir que dans le fondement de ces Mystères
chrétiens contemporains n'a pu être posée que
la Pierre de
fondation, formée des forces spirituelles par lesquelles ils agis-
242
sent dans l'être humain à partir de la
Pentecôte originelle.
En passant du cinquième degré de l'initiation contemporaine
chrétienne-rosicrucienne vers le sixième,
et, dans le rythme
de l'année, de la fête de l'Ascension vers la fête de la Pente-
côte, nous nous unissons par là-même
avec tout son contenu
qui est dissimulé derrière les paroles "apprends à te connaître
toi-même", en tant que
véritable cognition du Monde. Rudolf
Steiner en parle de la façon suivante : "Avec cela nous avons
déjà touché le
sixième degré, ce que l'on nomme 'le plongement
dans le Macrocosme'. Celui qui a ainsi en lui le rapport du
microcosme
au Macrocosme, s'est étendu vers la cognition
du monde entier. Cela se dissimule derrière l'antique sentence :
Apprends
à te connaître toi-même :"(25) Et c'est précisément
ces paroles qui peuvent nous servir à présent
de meilleure
introduction à la compréhension de ces Forces et de leurs acti-
vités dans l'être humain, à partir desquelles
au Congrès de
Noël Rudolf Steiner a formulé la Pierre de fondation des nou-
veaux Mystères chrétiens : "Nous
par contre, nous devons dire
si nous renouvelons, à partir des signes du temps [c'est-à-dire
sous la conduite de l'Esprit du Temps Michaël
I, de façon cor-
recte cette parole : 0 âme de l'homme, apprends à te connaître
toi-même dans ton tissage essentiel
en Esprit, •âme et corps.
C'est alors que nous avons compris ce qui est à la base de
tout être humain :... la substance
du monde dans laquelle agit
et essentialise et vit l'Esprit, qui rayonne à partir des hauteurs
et qui se manifeste dans la tête de l'homme, la force
du Christ,
qui agit partout dans l'entour, qui tisse avec les airs, circulant
autour de la Terre, qui agit et vit dans notre système respira-
toire, et... les
forces émergeant dans les profondeurs à partir
de l'intérieur de la Terre, qui agissent dans nos membres...
Et à partir
de ces trois forces : à partir de l'Esprit des hauteurs,
à partir de la force du Christ de l'entour, à partir de l'efficience
du Père, de l'activité .créatrice du
Père, qui rayonne à partir
des profondeurs, nous voulons en cet instant former dans nos
âmes la dodécadique Pierre
de fondation que nous enfouissons
dans le sol de nos âmes, afin qu'elle soit là en vue d'un vigou-
reux signe dans les puissantes bases de
notre être d'âme, et
[afin] que nous, dans l'avenir de l'action de la Société anthropo-
sophique, puissions nous tenir debout sur cette
solide Pierre
de fondation."(26) - Dans la formation décrite de la Pierre
de fondation, il n'est pas difficile d'apercevoir
que devant
nous s'y découvre l'essence-même des Mystères de la Pentecôte.
243
L'Esprit, agissant dans les hauteurs, descend, en tant qu'Esprit
de la cognition, dans la tête de l'homme, et continue à s'étendre
à
partir de celle-là jusqu'à y compris le coeur humain. Grâce
à cela, les Forces du Christ, qui à partir du temps du Mystère
du Golgotha agissent dans l'entour de la Terre, pénètrent à
travers l'élément de l'air(27) dans les poumons
de l'homme,
et à partir de là, à travers le sang, pénètrent dans son coeur,
qui peut alors s'emplir de la substance-même
du Christ. C'est
pourquoi, comme il a été dit plus loin dans l'allocution lors
de la pose de la Pierre de fondation, "Et le sol
adéquat dans
lequel nous devons enfouir la Pierre de fondation d'aujourd'hui,
le sol adéquat, c'est nos coeurs dans leur harmonieux
agisse-
ments d'ensemble, dans leur bonne volonté, imprégnée d'amour,
de porter en communauté le vouloir anthroposophique
à travers
le monde."(28) (Dans ces paroles, comme d'ailleurs dans l'indica-
tion de l'avenir dans la citation précédente, on peut ressentir
de
façon particulièrement intense notamment l'atmosphère
de la Pentecôte.) Et, à la fin, les forces du
Père agissant à
partir des profondeurs, imprègnent nos membres par la volonté,
à l'aide de laquelle nous pouvons retourner
en l'action du bien
tout ce qui en tant que Lumière de cognition descend sur nos
têtes, et ce qui en tant que chaleur
d'Amour rayonne à sa
rencontre à partir de notre coeur :
"Lumière divine,
Soleil-Christ,
Réchauffe
Nos coeurs
;
Illumine [par ton Esprit]
Nos têtes ;
Que devienne bien [c'est-à-dire que se métamorphose en
nos
actions de bien]
Ce que nous,
A partir des coeurs, voulons fonder,
A partir des têtes,
Emplis du but, voulons conduire."
Ainsi
s'écoulent les Forces, à partir desquelles au Congrès
de Noël fut formée et enfouie dans les coeurs et âmes
des
hommes la Pierre de fondation d'une nouvelle vie spirituelle,
de la fête initiale de la Pentecôte ayant signifié déjà
il y a
près de deux mille ans le grand passage de l'ancienne initiation
vers la nouvelle.
244
2.
Le vécu contemporain de l'Esprit Saint
Le rapport examiné en conclusion du chapitre précédent,
entre
le Congrès de Noël et le Mystère initial de la Pentecôte,
découvre devant nous, par un côté tout à fait particulier,
son
essence intérieure et toute sa signification pour l'évolution
progressive de l'humanité. Car le Congrès de Noël
est un pre-
mier acte à partir du pur Esprit accompli librement et ouverte-
ment au sein de l'humanité de l'époque de l'âme de
conscience.
Toutefois il s'ensuit de tout l'exposé précédent, qu'un sem-
blable acte à partir de l'Esprit n'est possible que dans
le cas
du vécu par l'initié à notre époque de toute la plénitude du
contenu ésotérique de l'événement
de la Pentecôte, c'est-à-dire
l'atteinte par lui, sur le chemin d'intitiation contemporain
chrétien-rosicrucien, du sixième
degré. C'est pourquoi nous
pouvons poser ici la question, laquelle, au fond, a une significa-
tion angulaire pour tout notre temps : que vit, au fond, l'initié
contemporain, s'élevant vers le sixième degré du chemin d'initia-
tion chrétien-rosicrucien, et atteignant lors de sa propre expé-
rience
l'essence-même du Mystère de la Pentecôte ? Que peut
vivre l'initié contemporain, atteignant le degré de la fusion
avec tout le Macrocosme et avec cela conservant pleinement
sa Moi-conscience individuelle, de veille ? Que peut-il alors
révéler à l'humanité ? Que peut dire à l'humanité celui qui
au vingtième siècle a vécu
de façon parfaitement consciente
l'événement de la Pentecôte dans sa pleine étendue, et, de
cette
façon, peut à notre époque être appelé de plein droit
"empli de l'Esprit Saint" ?(29) En quelles paroles peut-il alors
révéler
à l'humanité ses vécus ?
Pénétrons de notre écoute dans ces paroles, nous annonçant
ce haut vécu
d'une vie humaine, et étant la grande promesse
pour tout notre temps aspirituel. Pénétrons de notre écoute
dans ces paroles d'un homme qui a vécu parmi nous, vécu parmi
l'humanité du XX-ème siècle, et qui pour
la première fois
à notre époque, à partir de son expérience personnelle, a dévoilé
pour la conscience contemporaine
le secret de ce que vit,
au fond, l'homme, qui est "empli de l'Esprit Saint".
Approximativement au milieu de la dernière
pleine année
de sa vie, Rudolf Steiner en parle, transmettant, dans des pa-
roles parcimonieuses et en petit nombre, à tous
les hommes
245
de bonne volonté le plus profond vécu de son expérience inté-
rieure, ouvrant devant l'humanité
des horizons en vérité incom-
mensurables de l'évolution humaine.
Dans la conférence tenue à
Dornach le 4 juin 1924, trois
jours et demi avant la fête de la Pentecôte, la dernière fête
de la
Pentecôte dans la vie terrestre de Rudolf Steiner, nous
trouvons ces paroles .: "Oui, à ses disciples intimes le Christ
a dit
: Portez votre regard sur la vie de la terre. Elle est appa-
rentée à la vie du Cosmos. Dans la mesure où vous
regardez
la terre et le Cosmos à l'entour, c'est le Père qui traverse
de sa vie cet Univers. Dieu le Père
est le Dieu de l'espace.
Moi par contre, j'ai à vous annoncer que je suis venu du Soleil,
du temps, du temps qui
accueille l'homme seulement lorsqu'il
meurt. Je vous ai apporté à moi-même en vous sortant du
temps. M'accueillez-vous, disait le Christ, que vous accueillez
le temps et que vous ne succombez pas à
l'espace. Mais là
vous devez également trouver le passage de l'une des triades
- le physique, l'éthérique, l'astral
- vers l'autre triade : l'éthé-
rique, l'astral jusqu'à l'essence du Soi spirituel lGeistselbstig-
keiti. L'essence du Soi spirituel
est aussi peu à trouver dans
le terrestre que le terrestre-physique est à trouver dans le
Cosmos.
Mais je vous apporte de lui le message, car je suis
du Soleil. Oui, le soleil a un triple aspect. Vit-on à l'intérieur
du
soleil et regarde-t-on du soleil sur la terre, que l'on a sous
les yeux le physique, l'éthérique, l'astral. Ou bien regarde-t-on
ce qui
est dans le soleil même, que l'on a alors, si l'on se sou-
vient de la terre ou si l'on jette un regard sur elle, sans arrêt
le physique
sous les yeux. Détourne-t-on le regard, que l'on
porte son regard de l'autre côté sur l'essence du Soi spirituel.
On oscille de part et d'autre entre le physique et l'essence
du Soi spirituel. Ce qui entre les deux reste stable
n'est que
l'éthérique et l'astral. Regarde-t-on par contre dans l'Univers,
que le terrestre disparaît complètement.
L'éthérique,
l'essence du Soi spirituel est là. Cela Sera votre coup d'oeil,
lorsque vous parviendrez dans le temps
solaire entre la mortz
et une nouvelle naissance.
Que l'on se représente alors l'homme s'encapsulant entière-
ment
avec son état d'âme dans la chose terrestre : il peut
éprouver le divin, car du divin il est né. Ex Deo nascimur.
Représentons-nous, il ne fait pas que s'encapsuler à l'intérieur
du monde d'espace, mais il accueille le Christ, qui
a pénétré
à partir du monde de temps dans le monde d'espace, et a appor-
246
té le temps
lui-même dans l'espace de la terre : par cela il
surmonte dans la mort la mort. Ex Deo nascimur. In Christo
morimur. Mais
le Christ apporte le message, qu'alors, lorsque
l'espace est surmonté et lorsqu'on apprend a connaître le soleil
en tant que créateur
de l'espace, on se sent dans le soleil
par le Christ, on se sent transporté dans le soleil vivant, puis
le terrestre-physique disparaît
; l'éthérique, l'astral sont là.
L'éther igue revit, maintenant plus en tant que le bleu du ciel,
mais en tant qu'éclat rougeoyant
du Cosmos. Et de ce rouge
clair ne luisent pas vers le bas les étoiles, mais les étoiles
nous touchent avec leurs efficiences
d'amour. Et l'homme peut
se sentir - lorsqu'il se transporte réellement dans tout cela -
debout sur la terre, dépouillé du
physique, l'éthérique étant
là, le traversant de son rayonnement et rayonnant au dehors
en tant que le rougeoyant lilas
; les étoiles non pas des points
luisants, mais des rayonnements d'amour comme l'humaine
caresse d'amour.
Mais que l'on éprouve cela, le divin en soi, le divin feu du
monde en tant que l'être de l'homme jaillissant en flammes
de
lui, se sentant dans l'Univers éthérique, vivant les extériorisa-
tions spirituelles dans l'astral se-mettre-à-rayonner du monde :
alors cela produit dans l'homme
le vécu intérieur du se-mettre-à-
rayonner de l'esprit, auquel l'homme est appelé dans l'Univers.
Lorsque ceux auxquels
le Christ l'avait annoncé, se sont
imprégnés suffisamment longtemps par cette pensée, alors
ils
éprouvèrent l'action de cette pensée dans les langues ignées
de la fête de la Pentecôte. Là ils ressentirent le mourir
par
le détachement et l'égouttement du physique de la terre. Là
ils ressentirent toutefois : cela n'est pas la mort,
mais pour
le physique de la terre, la substance du Soi spirituel d'Univers
se lève : Per spiritum sanctum reviviscimus."(30)
C'est précisément
un tel déversement provenant de-derrière
les étoiles de la "substance du Soi spirituel d'Univers" qui est
ce que vit l'initié, dont
la conscience s'est ouverte dans la
sphère du soleil. Ce "rayonnement empli d'amour", cette des-
cente à partir de
la région cosmique située de l'autre côté
des étoiles, de l'Esprit Saint en tant que substance du Soi spiri-
tuel d'Univers, est en
effet ce vécu que les apôtres eurent
au temps de la Pentecôte, et que Jean, "le disciple que le
Seigneur
aimait", a vécu encore plus tôt, en se tenant en ,pleine
conscience sous la croix sur le Golgotha (car l'événement de
la Pentecôte
pour Jean fut le Mystère-même du Golgotha).(31)
247
De ce vécu de l'Esprit Saint, de façon générale en tant
que vécu angulaire de l'initié
contemporain chrétien, bien que
sous une forme quelque peu différente, Rudolf Steiner en parle
déjà en 1908,
dans la dernière conférence du cycle hambourgeois
consacré à l'Evangile selon Jean : "Par tout ce que
l'homme
prend en lui dans la catharsis, il purifie et épure son corps
astral en la 'Vierge Sophia'. Et à la rencontre
de la 'Vierge
Sophia' vient le Moi cosmique, le Moi du Monde, qui provoque
l'illumination, c'est-à-dire qui fait que
l'homme a la lumière
autour de lui, la lumière spirituelle. Cette deuxième chose
qui s'adjoint à la 'Vierge
Sophia', l'ésotérisme chrétien l'appelle
- et l'appelle encore aujourd'hui - le 'Saint Esprit'. De sorte
que l'on s'exprime tout à fait
correctement au sens ésotérique-
chrétien, lorsqu'on dit : l'ésotériste chrétien atteint par ses
processus d'initiation
la purification et l'épuration de son corps
astral ; il fait de son corps astral la 'Vierge Sophia' et devient
recouvert de lumière - si
vous voulez vous pouvez le nommer
recouvert comme de l'ombre - par le 'Saint Esprit', par le
cosmique
Moi d'Univers. Et celui qui alors est illumine, qui,
en d'autres mots au sens de l'ésotérisme chrétien, a pris
en
soi le 'Saint Esprit', parle alors dorénavant dans un autre sens.
Comment parle-t-il ? Il parle ainsi, qu'il ne s'agit pas de son
opinion
lorsqu'il parle de Saturne, du Soleil, de la Lune, des
différents membres de l'entité humaine, des processus de l'évolu-
tion
du monde.
Ses vues n'y interviennent nullement. Lorsqu'un tel parle
de Saturne, c'est Saturne qui parle à
partir de lui. Lorsqu'il
parle du Soleil, c'est l'entité spirituelle du Soleil qui parle
a partir de lui. Il est l'instrument ; son Moi
a disparu, c'est-
à-dire est devenu impersonnel pour de tels instants, et c'est
le cosmique Moi-d'Univers qui se sert
de lui en tant qu'instru-
ment, pour parler à travers lui."(32)
Ce qui vient d'être dit, on peut également l'exprimer
par
les paroles suivantes prises de la deuxième moitié de la Médita-
tion de la Pierre de fondation :
"Où les mouvants
Du-Monde-les-faits-du-devenir
Le propre Moi
Au Moi-du-Monde
Unissent ;"
248
Et ce vécu n'est rien d'autre que
l'accomplissement de la
façon la plus directe et au degré le plus élevé par l'initié con-
temporain chrétien des paroles
mystériales : "Non pas moi,
mais le Christ en moi", ouvrant le portail vers le réel vécu
de "l'être-empli de l'Esprit Saint".(33)
C'est pourquoi nous pouvons dire qu'a notre époque, Rudolf
Steiner, en tant qu'homme, ayant traversé
personnellement
dans son expérience spirituelle tous les vécus ayant été décrits,
peut de droit être appelé, également
au sens ésotérique le
plus profond de ces paroles : l'apôtre(34) contemporain du Christ
Jésus.
61. Jean 12/32,
13/36 (B)
VI 62. Cf. "Die geistige Führung des Menschen und der Menschheit", GA
15, ch.
3.
63. Jean 1/51 (B)
64. Cf. "Rudolf Steiner et les Mystères angulaires de notre temps",
ch. "Le Congrès de Noël 1923/24."
VII
Le Mystère de l'Ascensio
1. Cf. également la description du cinquième degré de l'initiation chré-
VII tienne rosicrucienne dans la
conférence du 29 6.1907 (GA 100).
2. Cf. la conf. du 7.5.1923, GA 224.
3. Conf. du 7.5.1923, GA 224.
4. Marc 16/19 (B)
5. Conf. (du soir) du 26.3.1910, GA 119
6. Conf. (du matin) du 28.3.1910, GA 9.
7. Conf. du 26.3.1910, GA 119.
)8. Conf. (du soir) du 28.3.1910, GA 9.
9. Dans d'autres conférences,
Ri. olf Steiner l'appelle le monde des
images primordiales, c'est-à-dire se trouvant au-desssus du Devachan
supérieur, la sphère de Buddhi ou le monde de la Providence (cf. p.
ex. la conf.
du 25.10.1909, G 116). De façon plus détaillée à propos
du lien entre le monde sup
asensible le plus proche de la Terre et
le monde de la Providence, dvenu grâce aux actes du Christ sur Terre,
et également à propos du apport de ce nouveau lien envers l'apparition
du Christ dans l'éthérique
cf. l'ouvrage "Rudolf Steiner et les Mystères
angulaires de notre temp , ch. "La Méditation de la Pierre de fondation".
10. Conf. du 7.5.1923, G 224.
11. Conf. du 15.9.1922, A 215.
12. Ibid.
13. Ibid.
14. Conf. du 14.9.19 2, GA 215.
15. Dans la confé-nce du 28.8.1923, Rudolf Steiner dit que le Mystère
du Golgotha deva s'accomplir pour que l'homme "reçoive par l'enseigne-
ment du Mystè du Golgotha
sur Terre la vigoureuse force pour gagner
le passage [ap s la mort] à partir du monde des âmes vers le
monde
de l'esprit, d la région de la Lune vers la région du Soleil." (28.8.1923,
GA 227).
16. On pe t également l'appeler le karma lunaire, à la différence du
lumineux karma solaire
grâce auquel le karma individuel de l'homme
s'unit au k-arma d'Univers.
Vill
« Le Mystère de la Pentecôte
(x
1. Cf. la conf. du 2.10.1913, GA 148.
tI 2. Dans un lien quelque peu différent, Rudolf Steiner y rend
attentif
dans les paroles suivantes : "Elle a disparu, l'impulsion du Christ, dans
464
la mesure
où elle s'est manifestée dans des enveloppes extérieures,
dans le monde spirituel unitaire, par l'Ascension ; à
nouveau elle a VIII
surgi dix jours après cela à partir des coeurs des individualités pris
isolément, des premiers
compreneurs." (15.5.1910, GA 118)
3. Jean 20/17 (B)
4. Conf. du 2.10.1913, GA 148.
5. Ibid.
6. Ibid.
7. Conf. du 3.10.1913, GA 148.
8. "La Science
occulte en esquisse", GA 13, ch. "La cognition des mondes
supérieurs".
9. Dans la conférence du 4.7.1909, Rudolf Steiner parle de façon particu-
lièrement claire d'une telle impossibilité de conservation de l'individuelle
Moi-conscience dans le processus de l'ancienne initiation : "Considérons
encore une fois cette ancienne initiation comme nous l'avons relatée
dans les derniers jours. Qu'est-il advenu donc lors d'une telle
initiation ?
Lors d'une telle initiation, de l'agencement des corps physique, éthérique,
astral et du Moi, furent sortis le corps éthérique
et le corps astral,
mais le Moi resta en arrière. De là aussi l'homme ne pouvait avoir,
pendant les trois jours
et demi de l'initiation, aucune conscience de
soi-même. La conscience de soi-même fut éteinte. L'homme reçut
une
conscience à partir du monde spirituel supérieur, qui lui a été instillée
par le prêtre-initiateur, qui le menait entièrement
; celui-là lui mettait
son Moi à sa disposition." (GA 112).
10. Conf. du 7.7.1909, GA 112.
11. En sauvant dans le Mystère du Golgotha
la "forme du corps physique
de l'homme", le Christ sauve en même temps le Moi-humain, dans la
mesure où
ce principe appartient à tous les hommes sur Terre, en
tant qu'êtres y traversant leur "stade humain".
On peut également
dire que le Christ, dans le Mystère du Golgotha, sauve la substance-
même du moi
humain, autrefois déversée dans l'homme à travers Yahvé
par les six Elohim solaires, dont toute la plénitude des
forces est à
nouveau introduite par le Christ dans l'existence terrestre (cf. la conf.
du 20.5.1908, GA 103)). Le principe par
contre de l'individuelle Moi-
conscience ne peut être sauvé que par les efforts de chaque homme
en particulier,
dirigés sur la cognition consciente et l'union avec l'impul-
sion du Christ, tel qu'Il agit dans la sphère de la Terre après le Mystère
du Golgotha,
accessible seulement par la traversée intérieure de l'événe-
ment de la Pentecôte, par le vécu en soi
de l'Esprit Saint envoyé
par le Christ.
12. Conf. du 4.6.1908, GA 102.
13. On peut également dire que cette initiation est
l'initiation de Zo-
roastre même, qu'il a traversée à l'époque de l'ancienne Perse, puis
fondée par lui pour ses successeurs.
14. Nous trouvons un degré analogue dans l'antiquité et dans les Mys-
tères égyptiens, et également
dans les Mystères de l'ancien judaïsme
(cf. Jean 1/47-50).
15. Conf. du 3.10.1913, GA 148.
16. Ibid.
465
17. Ibid.
VIII 18. Conf. du 7.5.1923, GA 224.
19. Nous ne devons pas nous étonner
que dans certains cas, l'Esprit
Saint provenant du Christ est caractérisé par Rudolf Steiner en tant
qu'Esprit portant aux hommes la cognition du Mystère du Christ (cf.
les conf. des 22.3.1909, GA 107,
31.8.1909, GA 113, 21.9.1909, GA 114,
7.5.1923, GA 224), et dans d'autres cas, en tant qu'Esprit de l'Amour
d'Univers (cf. la conf. du 2.10.1913, GA 148). Car depuis l'antiquité,
l'Esprit Saint, provenant du Christ dans
le monde de la Providence
et agissant à travers le Collège des Bodhisattvas, et étant par
excel-
lence l'Esprit contenant la cognition du Christ, Celui-là, après le Mystère
du Golgotha, s'unit à
la Substance de l'Amour cosmique introduite par
le Christ dans l'existence de la Terre, grâce à quoi l'impulsion
de l'Es-
prit, descendant sur les apôtres à la Pentecôte, unit et porte en soi
les deux
Principes, et cet Esprit peut pour cela être appelé Esprit
de la "Sagesse imprégnée
d'Amour". Rudolf Steiner dit : "D'abord la
Sagesse, puis l'Amour, puis la Sagesse embrasée par l'Amour." (24.3.1908,
GA 102) Dans le monde hiérarchique, par cela sont posés les fondements
de ce qu'à l'avenir, par une libre
activité des hommes imprégnés de
l'Esprit de la Pentecôte, soient amenés vers une
harmonieuse action
réciproque, on peut dire également vers une sorte de "réconciliation",
les Esprits de Sagesse et les Esprits d'Amour, agissant depuis l'antiquité
de façon si diverses dans le Cosmos
(cf. la conf. du 24.3.1908, GA
102). Cf. également le chapitre "La réunion des impulsions universelles
de la Sagesse et de l'Amour dans le vécu du Christ".
20. "Anthroposophische Leitsâtze", GA 26, v. 143.
21. Cf.
la conf. du 7.5.1923, GA 224.
22. Cf. les paroles de Rudolf Steiner citées au N°2.
23. Dans la conférence
du 30.7.1922 (GA 214), nous trouvons la descrip-
tion détaillée du fait suivant, que le Christ, étant un
Etre cosmique
à ce point universel, et pénétrant directement dans l'intérieur de l'hom-
me, devrait dans ce cas nécessairement éteindre toute individuelle
Moi-conscience. C'est pourquoi
aussi II envoya l'Esprit Saint, grâce
Auquel, à partir de la Pentecôte, Il peut séjourner dans
chaque Moi
humain, en n'éteignant pas sa conscience.
24. "Anthroposophische Leitsâtze", GA 26, v.1.
25. Conf. du 29.6.1907, GA 100.
26. Allocution au Congrès de Noël le 25 décembre 1923, GA 260.
27. Dans l'Evangile, la scène de la descente de l'Esprit Saint à la Pente-
côte est décrite dans les paroles suivantes : "Alors
résonna soudainement
à partir des hauteurs spirituelles un son comme un bruissement d'un
puissant vent, et emplit toute la maison où ils furent assemblés." (Actes
2/2 (B)).
28. Allocution au Congrès
de Noël le 25 décembre 1923, GA 260.
29. Conf. du 20.9.1909, GA 114.
30. Conf. du 4.6.1924, GA 236.
31. Dans les paroles de Rudolf Steiner citées ci-dessus, on •peut claire-
ment distinguer quatre
éléments fondamentaux, desquels se compose
le vécu décrit :
466
Me_ce.V/e-
A)ce.>/e-1
1. "le divin feu-d'Univers en tant qu'être de l'homme",
2. "le se-sentir dans l'univers éthérique",
VIII
3. "le vécu de l'extériorisation d'Esprit dans l'astral rayonner-d'Univers",
4. "le vécu intérieur du rayonner-d'Esprit, vers lequel
l'homme est
appelé dans l'Univers" (avec ce dernier vécu est lié ensuite ce qui
est décrit plus loin en tant
que "levée de la Soi-spiritualité de l'Uni-
vers"). - Lors d'un plongement plus approfondi, plus méditatif dans
ces
quatre degrés, on peut ressentir leur lien intérieur également avec
les quatre parties de la Méditation de la Pierre de
fondation, ce qui
nous permet, ne fût-ce que dans un pressentiment, de nous approcher
vers les sources mêmes de leur inspiration.
32. Conf. du 31.5.1908, GA 103.
33. Cf. "Rudolf Steiner et les Mystères angulaires de notre temps",
ch. 2 et 3.
34. Pour
éviter des malentendus possibles, il est nécessaire de souligner
de suite que le mot "apôtre" est employé ici non pas
au sens où il
est employé en général, mais au sens occulte. Car le degré ésotérique
"d'apôtre", chaque
homme l'atteint, qui à une époque historique donnée
a personnellement traversé le vécu de la Pentecôte.
IX
Pâques, Ascension, Pentecôte
1. Cf. p. ex. la conf. • 4.6.1924,
GA 236.
2. Conf. du 3.10.1913, G' 148.
IX
3. Cf. la conf. du 13.4.1'14, GA 153.
4. Dans la conférence du 11.10.1911, Rudolf einer dit : "Sa [du Christ
résurrection est un
deveni -né d'un nouve membre de la nature hu-
maine : d'un corps impérissa le." (11.10.19 1, GA 131)
5. Conf. du 6.7.1909, GA 112.
6. Ibid.
7. Ibid.
8. Dans les paroles citées ci- sus, Rudolf Steiner appelle Esprit Saint
le reflet lui-même, bien qu' s' suit
d'autres de ses conférences, que
l'Esprit Saint, c'est-à-dire "Sub ance de la Soi-spiritualité d'Univers"
provenant de-derrière
I étoiles, 'existe et n'agit que dans et par
ce reflet dans la sphè de la Terre. Et malgré tout, un tel
rapproche-
ment des deux con pts dans ce cas est parfaitement fondé, puisque.
le reflet décrit e de nature
astrale, out comme l'est la "substanee
de la Soi-spirit lité d'Univers" (le Soi pirituel est le corps astral.
métamorphosé)
C'est de façon semblable e nous trouvons dans cet-
Laines conf ences de Rudolf Steiner le r.
des concepts
de Sophia et d'Esprit Saint. Cela égalemen devient compréhensible
si l'on preni en considération
que dans le hristianisme ésotérique,
on comprenait par Sophia le corps astral purifié et spiritualisé, et par
Esprit Saint le
principe de Soi-spirituel qui l'imprègne (camp. les paruleS
de Rudolf Steiner aux pages 306 et 248 avec les conférences. des 2.1.2.
1906 et 3.2.1907,
GA 97).
9. Cf. les paroles de Rudolf Steiner citées à la note N"4.
Derniers commentaires
Bonjour,
je découvre votre site d'une richesse incroyable.
Je ne sais pas qui est derrière toutes ces informations et suis intéressée à savoir.
Je vous remercie d'avance pour v
Cordialement,
M.Jaccard
très riche... découverte des deux réalités jusque à l'intérieur de la Terre... je le relierai dans quelques jours...
je découvre
la science spirituelle ne donne pas du "petit lait" elle permet d'avancer sur un chemin spirituel, en "autonomie", "individuellement", ce qui nécessite beaucoup de travail personnel...