DMLA gardez de bons yeux

- SOMMAIRE -
Comme souvent, pour prévenir l’évolution de cette maladie si angoissante et potentiellement handicapante, il faut intervenir très précocement. Car une fois les cellules de la rétine détruites, c’est définitif.
La DMLA (Dégénérescence Maculaire Liée à l’Âge) présente plusieurs difficultés pour les médecins. D’abord parce qu’elle peut s’installer progressivement et sournoisement, de sorte que, quand les symptômes apparaissent, la maladie est parfois déjà bien installée. Ensuite parce que seul un ophtalmologue peut faire le diagnostic et le suivi de la DMLA.
Or, inutile de vous rappeler le peu d’ophtalmologues exerçant en France notamment, et les délais insupportables pour obtenir un rendez-vous. Le dépistage et le suivi de la maladie ne sont donc pas toujours simples et je me sens parfois démuni face à des patients qui ont du mal à obtenir des rendez-vous de contrôle de leur vue.
En effet, la DMLA est la première cause de perte sévère de la vision chez les personnes de plus de 50 ans. En France, elle touche 10 % des personnes entre 65 et 74 ans et 30 % après 75 ans ! Avant de vous expliquer
comment et pourquoi cette maladie apparaît,
apprenons-en un peu plus sur l’oeil et la rétine.
UNE VISION D’AIGLE À TOUT ÂGE : GARDER DE BONS YEUX ET ÉLOIGNER LA DMLA
La perte d’un sens est un handicap important qui a des conséquences majeures sur la qualité de vie des personnes atteintes. Et la perte de la vue est probablement le pire déficit sensoriel qui puisse être.
C’est pourquoi les patients arrivent à ma consultation avec beaucoup d’angoisses quand un diagnostic de DMLA leur est posé. Et je les comprends ! Heureusement il existe de nombreuses solutions pour freiner ou enrayer l’évolution de la maladie.
Le dossier
Quand la rétine n’arrive plus à faire le ménage P2
Une prise en charge naturelle et efficace P9
Bien se nourrir pour une meilleure vision P12
Phytothérapie : les remèdes les plus efficaces P21
Homéopathie, oligothérapie, chélation : d’autres thérapies possibles P23
Question de patient
Cataracte les solutions pour réduire
le risque d’opération P27
En bref !
Anti-inflammatoires : à nouveau sur le banc
des accusés P28
Maladie de Charcot : attention au mercure ! P28
Statines : 8 ans de traitement pour... rien P29
Arthrose : la chondroïtine injustement sacrifiée P29
Les recettes du Dr Ménat
Le jus de légumes façon « Rudolf Breuss » P30
Un peu de lecture
Toxic Story P32
GUÉRIR & BIEN VIEILLIR
LES DOSSIERS DU DR MÉNAT
N°04 - AOÛT 2017
PARTIE 1
QUAND LA RÉTINE N’ARRIVE PLUS
À FAIRE LE MÉNAGE
L’oeil est un organe très complexe. Pour ce dossier,
nous allons nous intéresser uniquement à la rétine.
C’est grâce à la rétine que nous pouvons voir : c’est
un tissu très fin (0,5 mm d’épaisseur) qui recouvre
75 % de la face interne du globe oculaire.
La rétine est la partie de l’oeil qui regroupe les cellules de
la vision qu’on appelle aussi « photorécepteurs ». Ce sont
des cellules sensitives directement reliées au système nerveux
par le nerf optique. Il en existe 2 types :
• 120 millions de « bâtonnets » sensibles à la lumière et
qui ne distinguent que le noir et blanc. Ils sont situés
en périphérie de la rétine ;
• 5 millions de « cônes » qui permettent de distinguer
les couleurs et offrent une vision bien plus précise.
Ils sont situés essentiellement au centre de la rétine
qu’on appelle la Macula.
La macula est donc la zone principale où convergent les
rayons lumineux et qui fait de notre oeil un organe sensoriel
performant.
Au centre de la macula on trouve une petite zone, la fovéa,
où se concentrent les cônes et qui est la zone de la vision
de précision : c’est ce qui permet de lire de petits caractères,
ou de reconnaître un visage…
La macula est riche en pigments de couleur jaune, composés
notamment de lutéine et zéaxanthine. C’est pourquoi
elle est parfois surnommée « tache jaune ».
La DMLA, ou dégénérescence maculaire, est une altération
pathologique de cette zone centrale de la rétine. C’est
pourquoi les personnes atteintes de cette maladie vont
surtout perdre la vision centrale et la vision des détails,
mais garderont une vision périphérique et donc la notion
de luminosité, par exemple.
La rétine est organisée en plusieurs couches (voir page 3)
qui ont chacune leur rôle et leur responsabilité dans la
DMLA :
• une première couche dite choroïde ou choriocapillaire
comportant l’ensemble des vaisseaux appelés
« choroïdiens » qui vont nourrir la rétine ;
• la membrane de Bruch, qui s’épaissit avec l’âge ;
• l’épithélium pigmentaire (EPR), qui est un lieu
d’échange majeur entre les vaisseaux choroïdiens et
les photorécepteurs. Il permet à la fois d’éliminer les
déchets produits par les photorécepteurs et d’apporter
à ces derniers les nutriments en provenance des
vaisseaux choroïdiens ;
• la couche de photorécepteurs ;
• une couche vasculo-nerveuse complexe recouvre les
cônes et bâtonnets, elle contient en fait les corps cellulaires
et les prolongements des photorécepteurs.
La DMLA va impliquer initialement l’épithélium pigmentaire
et la membrane de Bruch, puis les photorécepteurs
et la vascularisation de la rétine.
Examen du fond d’oeil
veine centrale
de la rétine
veine centrale
de l’artère
vénules
rétiniens
artérioles
rétiniennes
macula
fovéa
disque optique
La rétine
DMLA
2 AOÛT 2017 • GUÉRIR & BIEN VIEILLIR
CE QU’IL SE PASSE LORSQU’ON EST ATTEINT DE DMLA
Les mécanismes de la DMLA sont multiples et ne sont pas tous bien compris. Une chose est sûre, cette maladie a plusieurs causes et probablement des mécanismes variés.
On évoque avant tout l’incapacité de l’épithélium pigmentaire rétinien (EPR) à épurer les déchets produits par le métabolisme des photorécepteurs. Cette anomalie pourrait être favorisée par des prédispositions génétiques, mais, aussi, évidemment, par l’environnement qui augmente cet « encrassement » et accélère donc l’évolutivité de la maladie.
Avec l’âge, l’épithélium pigmentaire se détériore. Il accumule les « déchets métaboliques » rétiniens qui favorisent l’apparition de bouchons qui bloquent les échanges entre photorécepteurs et vaisseaux sanguins choroïdes.
Les déchets s’accumulent en formant des dépôts appelés « drusens » (signe également de réactions inflammatoires) visibles au fond d’oeil (taches blanches), favorisant la mort des photorécepteurs et la perte de la vision centrale. Parallèlement, on observe une atrophie des cellules de l’épithélium pigmentaire et des vaisseaux sanguins.
Ces phénomènes sont associés à un stress oxydant qui va participer à l’altération de l’EPR puis à la destruction des cellules photoréceptrices. En effet, ces cellules sont très riches en acides gras polyinsaturés (oméga 3 en particulier) hautement oxydables. Il faut dire que la rétine présente l’activité métabolique et la consommation d’oxygène la plus élevée de l’organisme ce qui favorise d’autant plus les phénomènes d’oxydation1.
Heureusement, la nature a prévu des moyens de défense naturels. Parmi eux, il y a cette richesse toute particulière de la macula en 2 molécules antioxydantes puissantes : la lutéine et la zéaxanthine. Elles font partie des caroténoïdes et donnent cette couleur jaune à la macula. Elles filtrent la lumière bleue, la plus énergétique, et agissent contre le stress oxydant lié à cette exposition à la lumière (phototoxicité).
La carence en ces deux caroténoïdes augmente le risque de DMLA, nous y reviendrons.
Mais ces phénomènes n’expliquent pas les anomalies vasculaires et la différence entre les 2 formes de DMLA (voir encadré page 4).
POURQUOI SEULEMENT 25 % DES MALADES ÉVOLUENT-ILS VERS UNE FORME HUMIDE ?
On peut penser que les deux formes de la DMLA ne sont pas juste deux visages différents de la même maladie. L’atteinte diffuse de l’épithélium pigmentaire et/ou de la membrane de Bruch et le stade de drusen diffus paraît commun à toutes les personnes âgées. Ce serait donc plus une marque du vieillissement excessif de la rétine plutôt qu’une véritable maladie.
Le fond d’oeil
Macula ou
tache jaune
1
C. Delcourt, « Le rôle du stress oxydant dans les pathologies oculaires liées à l’âge », Âge & Nutrition, 13, 2002, p. 44-50
La DMLA touche 30 % des plus de 75 ans
3
GUÉRIR & BIEN VIEILLIR • AOÛT 2017
Chez certaines personnes, viendraient se greffer des anomalies supplémentaires (en lien avec des prédispositions génétiques, mais aussi des facteurs environnementaux) faisant entrer le patient dans une DMLA humide, qui est une maladie plus grave. Il existe probablement des dérèglements immunitaires et des facteurs inflammatoires, mais, actuellement, il reste des inconnues sur les raisons d’apparition d’une forme humide. Les néovaisseaux pourraient être un effort particulier de l’organisme pour lutter contre l’altération de la rétine, mais ces mécanismes de réparation dépasseraient leur but et finiraient par abîmer les photorécepteurs.
La DMLA, quelle que soit la forme, touche souvent un seul oeil au début, mais va se bilatéraliser progressivement (atteinte des 2 yeux dans 50 % des cas au bout de 5 ans d’évolution).
Tout commence par une phase précoce, la maculopathie liée à l’âge (MLA ou « sèche précoce ») sans dégénérescence (vieillissement accéléré de la rétine). On observe sur la macula ces petits dépôts blanchâtres (ou «drusens mous»). Le patient peut ne s’apercevoir de rien ou bien commencer à voir des déformations des lignes droites ou des taches floues.
Cette maculopathie liée à l’âge peut rester longtemps stable et ne pas évoluer vers une dégénérescence. Mais dans 1 cas sur 2, on observera une évolution vers une des deux formes de DMLA.
Forme exsudative évoluée
Drusen (taches blanches) = forme précoce
LES DEUX FORMES DE DMLA
Il existe 2 formes de DMLA, 2 maladies, au final, assez différentes : une forme humide et une forme sèche.
1. La forme sèche (ou atrophique) correspond à la mort progressive des cellules de l’épithélium pigmentaire rétinien (EPR), puis à celle des photorécepteurs situés au niveau de la macula. Cela entraîne de véritables « trous » dans la macula et donc une perte de la vision centrale progressive.
La forme sèche représente 75 % des cas. La dégradation de la vision est modérée, mais progressive sur plusieurs mois ou plusieurs années. Elle serait peut-être plus un vieillissement « normal », mais accéléré ou excessif de la rétine qu’une véritable maladie et on l’explique essentiellement par les phénomènes décrits ci-dessus.
2. La forme humide procède d’un mécanisme complémentaire. On parle aussi de forme exsudative. Elle correspond à la formation de « néovaisseaux », c’est-à-dire de tout petits vaisseaux qui se développent au niveau de la macula. Ces néovaisseaux sont fins, fragiles et laissent suinter le sérum (plasma) et même le sang dans sa globalité. On observe donc un oedème et de petites hémorragies de la zone centrale de la rétine qui s’altère progressivement.
Cette forme évolue beaucoup plus rapidement, car ces néovaisseaux peuvent entraîner des hémorragies rétiniennes, voire des décollements de la rétine qui provoquent une chute brutale de la vision. Elle représente 25 % des cas de DMLA.
DMLA
4 AOÛT 2017 • GUÉRIR & BIEN VIEILLIR
LES SYMPTÔMES
QUI NE TROMPENT PAS
Il est essentiel de bien connaître les symptômes de la
DMLA débutante, car il est important d’intervenir le plus
tôt possible pour limiter la destruction des cellules de la
macula (photorécepteurs).
Qu’on soit au stade de maculopathie liée à l’âge (MLA) ou
au début d’une DMLA, les symptômes sont potentiellement
les mêmes :
• Impression de manquer de lumière pour lire ou écrire.
• Les images peuvent paraître plus ternes ou jaunies.
• Puis la chute de la vision augmente avec diminution
de la sensibilité aux contrastes.
• Sensation de brouillard ou flou visuel.
• Difficultés à distinguer les détails.
• Déformations visuelles (métamorphopsies), particulièrement
repérables sur des lignes droites comme le
rebord d’un cadre ou d’une fenêtre,
• Perception d’une tache au centre de la vision (scotome).
• Ce scotome gêne la lecture (impression de lettres
manquantes dans un texte) et les travaux nécessitant
une précision de la vision centrale.
En pratique, les symptômes de début peuvent être légers
ou inconstants. C’est pourquoi en cas d’anomalie visuelle
il ne faudra pas hésiter à consulter un ophtalmologue. En
cas de doute, il existe un test (qui est aussi utilisé comme
test de dépistage), qu’on appelle la grille d’Amsler.
Tenez cette grille à une distance de lecture confortable,
cachez un oeil et fixez le point noir central. Si vous portez
des lunettes, gardez-les.
Comment voyez-vous les lignes ? Sont-elles droites ou
« tordues » ou avec des « cassures » ? Le point central est-il
correctement visible ? Ou bien est-ce qu’une partie du
point ou des lignes a disparu ? Effectuez ensuite le même
test avec l’autre oeil.
Les personnes présentant une DLMA vont apercevoir des
lignes déformées ou interrompues, ou parfois certaines
zones seront floues, voire « invisibles ».
Attention, des images doubles ou embrouillées ne sont pas
toujours anormales ou liées à une DMLA. L’utilisation de
lunettes avec des verres progressifs peut entraîner une
certaine distorsion de la grille.
Voici ci-dessous, une représentation schématique de ce
que peut percevoir le malade atteint de DMLA
Les deux symptômes les plus évocateurs de la DMLA sont
donc :
• la déformation des lignes droites ;
• une tache floue ou sombre centrale. On appelle cela
un « scotome central ».
Lorsque la maladie évolue, ce scotome évolue, s’agrandit
et cela aboutit à une véritable cécité centrale.
La grille d’Amsler Vision d’un malade atteint de DMLA
GUÉRIR & BIEN VIEILLIR • AOÛT 2017 5
APRÈS 50 ANS, PENSEZ AU DÉPISTAGE
Le diagnostic précoce repose donc sur l’interrogatoire et le test d’Amsler. Au moindre doute, un bilan plus complet sera réalisé par l’ophtalmologue.
Mais après 50 ans, comme on fait un dépistage de certains cancers ou des bilans biologiques systématiques, il est recommandé de consulter régulièrement son ophtalmo, même si on ne porte pas de lunettes.
Évidemment, ce dépistage n’est pas simple quand on voit les délais de rendez-vous pour consulter un spécialiste.
L’ophtalmologue va réaliser, en plus des tests visuels :

le fond d’oeil, qui permet de « voir » la rétine et repérer des lésions visibles à l’oeil nu, comme les taches sur la macula (drusens) ;

un OCT, acronyme anglais ou Tomographie en Cohérence Optique, qui explore les différentes couches de la rétine. Cet examen est utilisé systématiquement dans le suivi de la DMLA ;

éventuellement une angiographie rétinienne, qui est essentielle pour le diagnostic de la forme humide de la DMLA. Au cours de cette angiographie, on injecte un produit fluorescent que l’on va voir « suinter » en dehors des microvaisseaux de la rétine, dans la macula.
Mais le suivi de la DMLA repose aussi sur le test d’Amsler qui peut être répété régulièrement au domicile du malade qui dépistera ainsi lui-même l’évolution et l’aggravation de la maladie qui l’amèneront à reconsulter.
Angiographie rétinienne
STATINES, ASPIRINE… LE RÔLE DES MÉDICAMENTS
Les causes iatrogènes de la DMLA, c’est-à-dire liées aux médicaments ou aux actes médicaux, sont encore mal étudiées. Il est suspecté que l’aspirine et les statines augmentent le risque de DMLA, mais les études ne sont pas assez probantes pour entraîner un consensus. En 2013, des experts américains ont pourtant affirmé dans la revue Retina que les statines augmentent le risque de DMLA.
Le lien entre cholestérol et maladie de la rétine est complexe. Certains spécialistes considèrent que puisque l’excès de cholestérol augmente le risque de maladies vasculaires, il peut donc agir défavorablement sur le vieillissement de la rétine.
C’est oublier que, dans la rétine, le cholestérol tient une place particulière et représente 20 % des lipides, contre moins de 10 % dans le reste du système nerveux. Le cholestérol est donc indispensable au fonctionnement de la rétine. Cela pourrait expliquer pourquoi les statines, qui font énormément baisser les taux de cholestérol, pourraient avoir un effet néfaste sur la rétine après plusieurs années d’utilisation.
Inversement, comme pour les artères, on retrouve dans les « drusens » (ces dépôts dans la rétine signant son vieillissement) un taux important de cholestérol qui fait dire à certains que cette molécule lipidique favorise la dégénérescence de la rétine. Mais peut-être est-ce simplement lié au fait que la rétine est justement très riche en cholestérol ?
Comme souvent, la vérité est probablement entre les deux et il faut certainement se méfier des taux de cholestérol anormalement élevés, mais aussi anormalement bas !
La célèbre revue JAMA a publié une étude, également en 2003, qui montre que les néovaisseaux sont plus fréquents chez les patients sous aspirine au long cours. Mais, en même temps, l’aspirine semble réduire de façon significative le risque d’AVC. Entre deux maux, faut-il choisir le moindre ? Ou bien, au minimum, proposer un dépistage régulier des altérations de la rétine chez les personnes prenant ces médicaments sur une longue durée ?
2
Erie J.C., et coll. : « Excess lead in the neural retina in age-related macular degeneration », Am J Ophthtalmol, septembre 2009
DMLA
6 AOÛT 2017 • GUÉRIR & BIEN VIEILLIR
L’ÂGE N’EST PAS SEUL EN CAUSE !
Comme son nom l’indique, la DMLA est avant tout une dégénérescence liée à l’âge. C’est aussi pour cette raison que tous les traitements qui agissent sur l’oxydation et la dégénérescence pourront avoir une action sur la DMLA.
Pour autant, tout le monde ne fait pas de DMLA en vieillissant et l’âge n’est donc pas la seule explication. Alors pourquoi certaines personnes vont développer cette maladie ? Comme souvent, toutes les causes ne sont pas encore bien déterminées. Et bien entendu, il n’existe pas une seule explication.
Les facteurs de risque les plus reconnus sont, en dehors de l’âge :

Une susceptibilité génétique : le risque d’avoir une DMLA est 4 fois plus élevé si un membre de la famille a eu une DMLA.

Le tabagisme, qui est un des facteurs de risque les mieux établis, ce qui n’est pas étonnant pour une maladie dégénérative en lien avec la microcirculation. Fumer multiplie par 5 le risque de DMLA.

L’obésité, qui multiplie le risque par 2. C’est une des raisons pour laquelle la sédentarité serait aussi un facteur de risque.

Mais, au-delà de l’excès calorique, la qualité de l’alimentation joue également un rôle important. Comme
BILANS SANGUINS ET TESTS GÉNÉTIQUES
Il n’existe pas de marqueurs biologiques performants. Le diagnostic de la DMLA ne repose en aucun cas sur la biologie. On peut éventuellement doser la CRP (Protéine C Réactive), qui est un marqueur de l’inflammation, mais cette protéine est non spécifique et augmente pour toute inflammation, quelle que soit son origine, sa cause.
On a néanmoins montré un lien entre l’élévation de la CRP et la DMLA. Au cours de la surveillance de la maladie, plus la CRP est élevée et plus la DMLA est sévère3. Mais si ce bilan peut être utile dans le suivi d’une DMLA clairement établie, il n’a aucun intérêt dans le dépistage. Par contre, ce lien avec la DMLA souligne l’existence de facteurs inflammatoires et vasculaires dans cette maladie de la rétine.
Des bilans particuliers peuvent être envisagés en cas de DMLA. Je fais parfois réaliser un statut en acides gras, c’est-à-dire le dosage des différents acides gras présents dans les membranes des cellules. Ce bilan n’est pas remboursé et coûte entre 70 et 90 euros.
Il me permet de mettre en évidence des excès de certains acides gras qui peuvent avoir un effet néfaste sur la circulation, mais surtout une carence en oméga 3 très dommageable pour la rétine et le système nerveux en général. Ce bilan n’est pas utile dans tous les cas, car les excès d’oméga 3 sont rares et sans risque réel, ce qui fait que je demande à tous mes patients atteints de DMLA d’augmenter leur consommation en oméga 3 même si je ne dispose pas de ce bilan.
On peut également réaliser un bilan nutritionnel anti‑
radicalaire qui permet de repérer des carences spécifiques en antioxydants et en cofacteurs de nos enzymes antioxydantes (zinc, sélénium, caroténoïdes…). Là encore, ce bilan est à la charge des patients et coûte entre 70 et 150 euros suivant ce que l’on recherche.
Je supplémente souvent mes patients en antioxydants sans avoir recours à ce bilan assez onéreux, mais il est évidemment plus rigoureux de l’envisager au début de la prise en charge bien que la fiabilité de ces dosages soit discutée par les spécialistes. Dans tous les cas, sachez que si vous envoyez votre sang par la poste pour faire réaliser ces bilans, il doit impérativement arriver en moins de 24 heures au laboratoire (grâce à un envoi par DHL ou équivalent) et être accompagné d’un conservateur de froid pour que le sang ne soit pas altéré pendant le transport.
Pour finir, il est possible de faire réaliser un bilan génétique afin de rechercher des critères de prédisposition à la DMLA. Ce bilan est surtout proposé par un laboratoire au Luxembourg, les Laboratoires Réunis4 et porte le nom de « MACULAgen ». On recherche des « anomalies » sur 2 gènes (on parle de polymorphisme génétique) qui permettent de classer les patients en 4 groupes de risque, de faible à très élevé. Lorsque les anomalies concernent les 2 gènes en même temps, le risque de DMLA est multiplié par 57 ! Ce test coûte 99 euros et n’est pas remboursé.
Il existe un autre test appelé « MaculaRisk » qui repose sur l’analyse du polymorphisme de 4 gènes, mais, à ma connaissance, il n’est disponible qu’en Amérique du Nord et coûte autour de 400 euros5.
La fiabilité de ces tests génétiques est encore contestée par certains spécialistes, mais parfois je trouve que le MACULAgen n’est pas inutile pour mieux cibler la prise en charge et sa durée.
3
Seddon J.M., et coll., « Association between C-reactive protein and age-related macular degeneration », JAMA, 2004;291:704-10. © Copyright 2004 http://www.jim.fr
4
www.labo.lu
5
http://www.macularisk.com/
7 GUÉRIR & BIEN VIEILLIR • AOÛT 2017
nous le verrons dans le chapitre sur la prise en charge, les carences en oméga 3 ainsi qu’en antioxydants (surtout les caroténoïdes) sont des facteurs favorisants de la maladie. On cite également les carences en oligoéléments.
On évoque l’hypertension comme facteur favorisant bien que le lien ne soit pas formellement reconnu.
L’intoxication aux métaux lourds est largement suspectée. Il est bien établi que des expositions cumulées au plomb et au cadmium sont associées à diverses maladies comme l’HTA, l’artériopathie périphérique, le déclin cognitif. Au niveau de l’oeil, l’augmentation des taux de plomb favorise le développement de la cataracte, du glaucome et probablement de la DMLA, alors que le cadmium favoriserait plus spécifiquement l’apparition d’une DMLA2.
Le facteur le plus important reste sans aucun doute l’exposition à la lumière. C’est pourquoi on voit un peu plus de DMLA chez les personnes aux yeux clairs. Mais la différence n’est pas très importante avec les personnes ayant les yeux foncés. Pourquoi ? Parce que les personnes aux yeux bleus mettent beaucoup plus souvent des lunettes de soleil, car elles craignent les fortes luminosités.
La responsabilité de l’exposition à la lumière est telle qu’il est vraiment important de prendre l’habitude de porter des lunettes de soleil correctement protectrices lorsque la luminosité est forte. C’est déjà vrai chez les jeunes et ce sera encore plus vrai chez les seniors. Quelle que soit la couleur de vos yeux !
SYMPTÔMES ÉVOCATEURS DE LA DMLA
Vue normale d’un trajet en ville
Tache floue ou sombre centrale de la vision
Déformation des lignes droites
DMLA
8 AOÛT 2017 • GUÉRIR & BIEN VIEILLIR
PARTIE 2
UNE PRISE EN CHARGE NATURELLE ET EFFICACE
Une prise en charge efficace de la DMLA demande un dépistage précoce pour un traitement précoce. C’est à ce prix qu’on peut réellement aider les patients à préserver une vision correcte le plus longtemps possible.
La DMLA est un des rares domaines où les spécialistes proposent, eux aussi, des traitements naturels et en particulier des compléments alimentaires. Et ils sont les premiers à inciter les malades à faire de la prévention et à suivre des traitements de longue durée.
ADOPTEZ LES BONS RÉFLEXES POUR VOS YEUX
La DMLA est avant tout une pathologie du vieillissement et, comme toujours dans ces cas-là, les règles d’hygiène de vie, la prévention jouent un rôle essentiel dans l’évolutivité de la maladie.
Si votre ophtalmologue a mis en évidence un début de MLA, voire de DMLA, il sera nécessaire d’agir au plus vite sur les éventuels facteurs de risques que vous pouvez présenter :

contrôler votre poids et avoir une activité physique régulière ;

arrêter de fumer ;

agir sur son alimentation comme nous allons le détailler plus loin ;

et, surtout, porter des lunettes de soleil de qualité, le plus souvent possible, quand on est à l’extérieur, exposés à la luminosité du soleil.
Il sera tout aussi important de contrôler d’éventuels troubles métaboliques (diabète, cholestérol, triglycérides) et pathologies cardio-vasculaires (hypertension en particulier).
QUE PENSER DES TRAITEMENTS CLASSIQUES ?
Officiellement, il n’existe pas de traitement de la DMLA sèche. Elle a beau être la moins grave des deux, c’est tout de même bien ennuyeux ! Même si je manque d’études de haut niveau pour l’affirmer, je décrirai dans les pages qui viennent des traitements naturels qui peuvent réellement agir sur cette DMLA sèche. Inversement, les approches naturelles sont moins efficaces dans la DMLA humide, qui bénéficie heureusement depuis quelques années d’un traitement allopathique assez performant.
Voici les différentes approches thérapeutiques « classiques » qui correspondent toutes à des interventions locales. Ce qui veut dire qu’à aucun moment on ne traite les causes, mais uniquement les conséquences.
La photocoagulation au laser thermique (à argon, krypton ou à colorants) peut être utilisée pour détruire
LUNETTES NOIRES, NUITS BLANCHES ET HUMEUR SOMBRE
La question des lunettes est intéressante, car pas si simple, en fait. Si on prend en compte uniquement le vieillissement de la rétine et du cristallin, les lunettes sont utiles, voire indispensables. Mais en même temps, la lumière joue un rôle important sur la synthèse de neuromédiateurs (dopamine, sérotonine, mélatonine) et sur notre rythme circadien, et donc sur notre sécrétion hormonale.
Il est important que notre cerveau « voie » cette luminosité pour envoyer des messages cohérents à nos cellules. Je suis certain qu’une partie d’entre vous, chers lecteurs assidus, a bien remarqué à quel point leur moral remonte instantanément quand il fait beau. Eh bien, c’est lié à tous ces phénomènes dont le point de départ est l’oeil !
Donc, porter des lunettes pour se protéger des luminosités excessives oui, mais il ne faudrait pas vivre pour autant en permanence « dans le noir ». Sinon, c’est notre moral, notre dynamisme et la qualité de notre sommeil qui peuvent s’en ressentir !
9 GUÉRIR & BIEN VIEILLIR • AOÛT 2017
et cautériser les vaisseaux sanguins anormaux. Plusieurs séances sont souvent indispensables. Cette technique de photocoagulation a fait ses preuves, mais elle a ses limites. La chaleur détruit, en même temps que les vaisseaux, la petite portion de rétine correspondante, le résultat se traduisant par la persistance d’un scotome définitif (zone noire du champ visuel). Pour cette raison, ce type de traitement est utilisé uniquement pour les lésions qui ne touchent pas la fovéa.
La photothérapie dynamique (ou PDT, de l’anglais Photodynamic Therapy) est plus récente et permet une destruction plus sélective des néovaisseaux. On injecte par voie veineuse un colorant, la Visudyne®, qui va se fixer sélectivement sur l’endothélium des néovaisseaux rétiniens. Le médecin utilise alors un laser rouge particulier pour éclairer la rétine de la personne, ce qui va entraîner une occlusion des néovaisseaux, qui vont disparaître. C’est loin d’être une technique très parfaite et elle ne s’adresse pas à tous les malades. Les critères de sélection des patients sont assez stricts, liés à l’importance de la maladie et à l’aspect des néovaisseaux.
Depuis 2006, la forme humide de la DMLA est surtout traitée à l’aide de médicaments très particuliers, les inhibiteurs du VEGF.
Le VEGF est un facteur de croissance qui permet la formation des néovaisseaux. Il est indispensable quand il s’agit de réparer une lésion. Mais dans la DMLA, cette action théoriquement favorable dépasse son but et aggrave la vision.
Les « anti-VEGF », injectés directement dans l’oeil par voie intravitréenne (7 injections en moyenne par an), permettent d’empêcher la formation de néovaisseaux et donc de stopper la progression de la maladie.
Il existe actuellement trois inhibiteurs de VEGF : le ranibizumab (Lucentis) qui a été le premier à être utilisé, le bevacizumab (Avastin), proche du premier et utilisé initialement en cancérologie (car bloquer les néovaisseaux est aussi une façon de lutter contre le cancer), et plus récemment l’aflibercept (Eylea), médicament différent, mais dont le but est le même. Ce dernier paraît équivalent en termes d’action avec un profil d’effets secondaires un peu différent.
Les interventions chirurgicales locales peuvent traiter les symptômes
COMMENT ADAPTER SON QUOTIDIEN À L’AVANCÉE DE LA MALADIE
Malheureusement, si la DMLA évolue, va se poser la question du handicap visuel et des précautions à prendre au quotidien. En dehors des séances régulières avec un orthoptiste pour apprendre à utiliser sa vision périphérique et le port de lunettes teintées quand on est exposé à la luminosité du soleil, il sera nécessaire, voire obligatoire, de :

cesser de conduire. C’est évidemment une remarque de bon sens, mais aussi une obligation vis-à-vis des assurances qui pourraient ne pas vous couvrir en cas d’accident. Demandez conseil à votre médecin ou à votre orthoptiste ;

utiliser une canne à la fois pour réduire le risque de chute, mais aussi prévenir les autres de votre handicap ;

l’autonomie pour les gestes du quotidien reste correcte puisque la vision périphérique est conservée. Il faut malgré tout adapter son environnement, comme se méfier des fils qui traînent, des tapis, mais il reste possible de faire sa toilette et de s’habiller seul ;

par contre, il faudra penser à avoir un téléphone avec de grosses touches ou des repères visuels adaptés (type grosses étiquettes) sur les boîtes ou les machines que vous utilisez ;

faire la cuisine et la vaisselle peut devenir plus compliqué avec des risques de se brûler si on ne voit pas une flamme ou de casser quelques verres ;

le plus handicapant restent la lecture et la télévision. Seule la rééducation visuelle qui permet de mieux utiliser la vision périphérique ou bien des appareils grossissants permettent d’y pallier en partie.
DMLA
10 AOÛT 2017 • GUÉRIR & BIEN VIEILLIR
En effet, ces traitements sont sans aucun doute les plus efficaces actuellement pour traiter une DMLA humide, mais ils ne sont pas pour autant des panacées, car :

ils ne traitent pas les vraies causes et il faut donc refaire régulièrement des injections jusqu’au moment où ils seront moins efficaces ou pourront créer une DMLA atrophique ;

ils ont des effets secondaires potentiels qu’il faut prendre en considération.
Il y a eu récemment un débat autour du rapport bénéfice / risque de l’Avastin en cancérologie, car ce médicament entraîne beaucoup d’effets secondaires parfois graves. Heureusement, quand on fait des injections dans l’oeil, la dose et le lieu d’injection réduisent beaucoup les risques d’effets secondaires, même s’ils ne les annulent pas.
On peut ainsi lire dans le dictionnaire médical Vidal que les effets indésirables les plus fréquents avec le Lucentis ou l’Avastin injectés dans l’oeil sont :

des infections ORL ;

des maux de tête, des nausées, des douleurs articulaires ;

et surtout des effets secondaires oculaires allant du glaucome aux hémorragies en passant par des altérations ou des décollements de la rétine.
Je ne veux pas inutilement vous inquiéter si vous êtes concernés par cette maladie. De toute façon votre ophtalmo va vous avertir de tout cela avant de débuter le traitement comme la loi l’y oblige. Les anti-VEGF sont à ce jour les traitements les plus efficaces dans la DMLA humide qui, sans cela, aboutira à moyen terme à une cécité centrale.
Je veux juste rappeler que la recherche doit se poursuivre pour trouver des traitements tout aussi efficaces et avec moins d’effets secondaires et qu’il ne faut pas se contenter de faire des injections, mais que toute la prise en charge globale que je vais décrire ci-dessous peut aider à réduire le rythme des injections et donc limiter d’autant les risques d’effets indésirables.
Malgré tout, avec ces traitements spécifiques des DMLA exsudatives, l’acuité visuelle est stabilisée, voire améliorée dans deux tiers des cas. Ils ont donc largement supplanté les 2 premières techniques.
Malheureusement, après plusieurs années de traitement par anti-VEGF, il n’est pas rare de voir une DMLA de forme humide évoluer vers une forme atrophique. Or, actuellement, il n’existe pas de traitement spécifique de la forme atrophique. Une supplémentation en antioxydants (vitamines C, E), en certains minéraux (zinc, sélénium), ainsi qu’en lutéine et zéaxanthine peut néanmoins ralentir la progression de cette forme « cicatricielle » de DMLA. Alors, autant les commencer au plus tôt !
On développe actuellement des gouttes à base des mêmes molécules dites « anti-VEGF ». Les scientifiques de l’Université de Birmingham ont créé un nouveau type de gomme oculaire qui permettrait d’éviter ces injections dans les globes oculaires6. Ces médicaments prometteurs sont encore à évaluer mais ils pourraient permettre un traitement simplifié au domicile du patient.
La recherche actuelle se concentre surtout sur des thérapies géniques ou encore sur la mise au point d’une rétine artificielle qui serait utile dans tous les cas de cécité.
En complément de ces traitements médicaux, il faut aider la personne atteinte à effectuer ses activités quotidiennes (lecture et écriture notamment) malgré sa vision dégradée. La réussite de cette aide reste très dépendante de la motivation du patient ainsi que de sa capacité à s’adapter à cette nouvelle situation, souvent bien diminuée pour une personne âgée.
La rééducation, réalisée par un orthoptiste, consiste à aider le patient privé de vision centrale à modifier sa façon d’utiliser ses yeux. Il devra notamment s’habituer à utiliser sa vision périphérique (beaucoup moins performante) en regardant « du coin de l’oeil ».
6
Felicity de Cogan, Lisa J. Hill, Aisling Lynch, Peter J. Morgan-Warren, Judith Lechner, Matthew R. Berwick, Anna F. A. Peacock, Mei Chen, Robert A. H. Scott, Heping Xu, Ann Logan. « Livraison topique de médicaments anti-VEGF au segment postérieur oculaire à l’aide de peptides pénétrants de cellules ». Optométrie d’investigation et sciences visuelles, 2017 ; 58 (5) : 2578 DOI: 10.1167 / iovs.16-20072
La recherche progresse sur des traitements simplifiés à domicile
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PARTIE 3
BIEN SE NOURRIR POUR UNE MEILLEURE VISION
La nutrition de la rétine joue un rôle essentiel dans l’apparition et l’évolution d’une DMLA. C’est même probablement la démarche la plus importante et la plus efficace.
Nous avons vu que l’alimentation pouvait influencer la DMLA pour 2 raisons :

en favorisant l’encrassement de la rétine et donc en limitant son oxygénation, ce qui accélère son vieillissement ;

par l’apport en micronutriments essentiels que sont en particulier les antioxydants et les oméga 3.
En pratique, voici les principales règles alimentaires à observer pour bien nourrir et protéger votre rétine.
1. RÉDUIRE LA CONSOMMATION DE GRAISSES SATURÉES, DE GRAISSES CUITES ET DE GRAISSES TRANS
Ces « mauvaises » graisses vont à la fois encrasser la rétine et favoriser les troubles de la micro-circulation et les troubles métaboliques. Il s’agit avant tout de limiter :

les viandes grasses ;

les plats en sauce ;

les laitages gras ;

les aliments industriels à base de graisses animales, mais aussi et surtout d’huile de palme ou d’autres huiles végétales qui sont sources de graisses trans (biscuiterie et pâtisseries industrielles, biscuits apéritifs, margarines, pain de mie, soupes en sachet, et j’en passe…).
2. RÉDUIRE LES SUCRES, SURTOUT RAPIDES, CAUSE D’OBÉSITÉ ET DE DIABÈTE

Limiter les aliments sucrés : confitures, desserts, pâtisseries, sodas…

Limiter le pain et les pommes de terre, qui sont des sucres purs et très rapides contrairement aux croyances populaires. J’aime rappeler qu’une baguette de pain blanc est l’équivalent de 25 morceaux de sucre ou encore d’un litre de cola.
Sans oublier que les sucres sont aussi une des causes du terrain acide qui peut aggraver les lésions de la rétine, et qu’ils favorisent les phénomènes d’oxydation.
La notion de sucres rapides est définie par l’index glycémique qui classe les aliments en fonction de la rapidité de pénétration dans le sang des glucides qu’ils contiennent. Une étude australienne a ainsi montré que le risque de DMLA était augmenté en cas de forte consommation de sucres rapides (à index glycémique élevé) et surtout que l’apparition de cette DMLA était plus précoce qu’attendu7.
Les auteurs de l’étude suggèrent de réduire les sucres rapides et d’augmenter la consommation de fibres (crudités, légumes, céréales complètes, son d’avoine…) qui freinent la rapidité d’absorption des glucides.
Ces notions viennent encore d’être confirmées par une étude réalisée par des universitaires au Centre de recherche sur la nutrition humaine John Mayer USD de l’Université Tufts et publiée dans PNAS. Elle a concerné des souris nourries avec des régimes pauvres ou riches en glucides. Les auteurs expliquent que passer du régime glycémique élevé au régime à faible taux de glycémie a permis d’arrêter les dommages causés à la rétine. Ce qui voudrait dire, si ces résultats sont confirmés chez l’être humain, que changer radicalement son alimentation alors que la DMLA a déjà débuté peut faire régresser les lésions ou tout au moins bloquer leur évolution.
7
Kaushik S. and al., « Dietary glycemic index and the risk of age-related macular degeneration », Am J Clin Nutr., 2008; 88: 1104-10
Les sucres sont les ennemis de l’oeil
DMLA
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Pour votre information, sachez que l’excès de sucres rapides augmente aussi le risque de développer une cataracte8.
3. ATTENTION AUX AUTRES SOURCES D’ENCRASSEMENT

Les excès alimentaires quels qu’ils soient. Ce que Robert Masson appelle la « suralimentation9 ».

Le grignotage qui est sans aucun doute une des grandes causes d’encrassement.

Les mauvaises associations alimentaires ou encore des repas trop riches qui compliquent la digestion et encrassent nos cellules. Par exemple, j’aime rappeler que, de mon expérience, la moitié de mes patients ont une digestion perturbée par la consommation de fruits aux repas. Et quand la digestion se passe mal et favorise fermentations et putréfactions, on encrasse notre organisme. Inversement, d’autres patients n’auront aucun problème avec les fruits aux repas et d’autres encore, à cause d’une intolérance au fructose, seront perturbés par les fruits, quel que soit le moment où ils les consomment.
4. ET SURTOUT LA CUISSON !
Un phénomène est particulièrement « encrassant » et toxique pour la rétine : la réaction de Maillard. Elle est directement liée à la cuisson des aliments. Lorsqu’un aliment est cuit à haute température, il grille et « caramélise », entraînant la production de « corps de Maillard » qui peuvent s’accumuler dans nos organes et favoriser leur vieillissement anormal ou accéléré. On retrouve ce phénomène dans beaucoup de pathologies et en particulier les rhumatismes et les maladies cardio-vasculaires.
L’oeil va particulièrement souffrir d’un excès de corps de Maillard qui favorisent la cataracte et l’altération de la rétine par des mécanismes de stress oxydant. On retrouve en effet ces produits de dégradation liés à la cuisson dans le cristallin, les petits vaisseaux de la rétine et même sur les photorécepteurs.
Limiter les grillades et fritures est une démarche nutritionnelle nécessaire pour ne pas aggraver le vieillissement de notre rétine.
5. L’ALCOOL : UNE PLACE À PART
Si l’excès d’alcool est sans aucun doute mauvais pour notre rétine, le vin rouge en quantité raisonnable serait plutôt favorable. D’abord parce qu’un peu d’alcool peut avoir un effet positif sur la vascularisation, mais surtout parce que le vin rouge apporte des antioxydants utiles pour la rétine (comme le resvératrol en particulier).
6. ATTENTION AUX CARENCES
Nous venons de voir un certain nombre d’aliments, de substances, qu’il faut réduire au quotidien afin de ne pas agresser la rétine. Mais il existe tout autant de nutriments qui doivent être consommés en quantité plus importante afin de nourrir et protéger la rétine. C’est particulièrement significatif pour les oméga 3 et les antioxydants.
LES OMÉGA 3
Les oméga 3 sont essentiels à la santé. Ils protègent des maladies cardio-vasculaires et limitent le vieillissement du système nerveux. La rétine étant un organe à la fois « neurologique » avec ses photorécepteurs, et très dépendant de sa microcirculation, on comprend que la consommation d’oméga 3 soit importante pour agir sur notre vue.
Beaucoup d’études confirment ces notions10 et les ophtalmos en sont tellement persuadés qu’ils conseillent
8
Chiu C.J. and al., « Dietary carbohydrate intake and glycemic index in relation to cortical and nuclear lens opacities in the Age-Related Eye Disease Study », Am J Clin Nutr., 2006 May; 83 (5): 1177-84
9
Robert Masson, Diététique de l’expérience, Trédaniel, 2014, et La Révolution diététique par l’eutynotrophie, Albin Michel, 1986
10
Seddon J., « Dietary fat and risk for advanced age-related macular degeneration », Arch Ophtalmol, 2001;119:1191-9
Le vin rouge est source d’antioxydants
Éviter grillades et barbecues
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souvent à leurs patients des compléments alimentaires à base d’oméga 3.
Cet apport doit commencer dans l’assiette, comme le confirme une étude publiée en 200811 qui conclut que manger du poisson gras au moins 1 fois par semaine réduit le risque de DMLA de 70 % !
Pour mémoire, il existe 2 types d’oméga 3 :

ceux d’origine végétale, dont le chef de file est l’acide alpha-linolénique (AAL) et qu’on trouve en particulier dans les huiles de colza, soja, noix et lin ;

ceux d’origine animale, présents essentiellement dans les poissons gras et qu’on appelle oméga 3 à longue chaîne. Les 2 principaux représentants sont l’EPA et la DHA.
Pour la santé de la rétine, il est important de consommer surtout du DHA, qui représente 50 % des acides gras de la rétine. C’est déjà vrai chez le nourrisson dont le développement de la rétine comme du système nerveux en général dépend en particulier de l’apport en DHA.
D’autant plus que les oméga 3 pourraient avoir un rôle sur l’évolution de la DMLA humide (la plus grave). Une étude de l’American Medical Association en 2007 a montré une réduction de la néovascularisation et une diminution du risque de DMLA chez les plus gros consommateurs de DHA12.
C’est pourquoi, pour agir sur la rétine, la consommation de poisson est plus importante que celle des huiles végétales. Par contre, ces dernières sont importantes pour la prévention des maladies cardio-vasculaires, comme l’ont montré les nombreuses études sur l’intérêt du régime méditerranéen. Or, les personnes à risque de DMLA sont surtout des seniors qui ont aussi un risque cardio-vasculaire augmenté. Et le régime méditerranéen paraît également utile pour prévenir la DMLA.
C’est pourquoi je propose toujours à mes patients de consommer aussi de bonnes huiles végétales, même si, en cas de DMLA, j’insiste aussi sur le poisson.
En pratique, je conseille :

1 à 2 cuillères à soupe d’huile riche en oméga 3 par jour ;

du poisson 3 fois par semaine avec au minimum 1 fois du poisson gras.
Se pose alors la question que soulèvent de nombreuses personnes actuellement : « Quels poissons peut-on manger sans risque ? »
La réponse n’est pas si simple, mais je crois sincèrement qu’il ne faut tomber ni dans l’orthorexie13 ni dans l’angoisse inutile, car à force de prudence excessive on va finir par ne plus rien pouvoir manger. C’est vrai, l’activité humaine, et surtout industrielle, a pollué nos sols et nos mers et les animaux qui y vivent souffrent des mêmes maladies environnementales que les humains. Et de ce fait, nous sommes obligés de faire des choix alimentaires conscients et prudents.
Concernant le poisson, si on regarde le mauvais côté de la situation, on s’aperçoit que :

les poissons de rivière ont pour beaucoup disparu et ceux qui restent peuvent être pollués par les PCB et autres toxiques liés à nos industries ;

le thon est particulièrement chargé en métaux lourds, car c’est un poisson de fin de chaîne alimentaire (il mange les autres poissons et concentre ainsi le mercure, notamment). C’est aussi vrai des requins, espadons et mérous en particulier ;

le saumon contient moins de métaux lourds (sans en être exempt), mais croise beaucoup de pétroliers et autres pollutions qui entraînent une présence élevée d’hydrocarbures ;

les saumons d’élevage contiennent moins d’hydrocarbures et de métaux, mais peuvent être pollués par le type d’alimentation qu’on leur donne ;

dans certaines régions les poissons sont pollués par le plomb à cause des cimetières à bateaux ;

et on commence même à critiquer les sardines en boîte qui pourtant faisaient l’unanimité.
11
C. Augood, U. Chakravarthy, I. Young, J. Vioque, P.T.V.M. de Jong, G. Bentham, M. Rahu, J. Seland, G. Soubrane, L. Tomazzoli, F. Topouzis, J.R. Vingerling, A.E. Fletcher American, “Oily fish consumption, dietary docosahexaenoic acid and eicosapentaenoic acid intakes, and associations with neovascular age-related macular degeneration”, Journal of Clinical Nutrition, vol. 88, p. 398-406
12
From www.archophthalmol.com at University of California - San Diego, 27 juin 2007
13
Souci obsessionnel d’une alimentation saine et sans risques
Choisir un poisson de qualité
DMLA
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Oui, mais voilà, malgré tous ces risques liés à la « pollution » des poissons, la plupart des études chez des personnes consommant régulièrement du poisson montrent un bénéfice santé évident. Ils ont moins de maladies cardio-vasculaires, moins de cancers, vieillissent plutôt mieux (surtout au niveau cérébral) et ont une plus grande espérance de vie.
D’un autre côté, il existe aussi des études qui montrent que certains gros consommateurs de poissons (les Japonais, les Inuits…) peuvent avoir un taux plus élevé de maladies sur des pathologies spécifiques. Donc rien n’est ni tout blanc ni tout noir.
C’est pourquoi je pense que :

il faut raison garder et entre deux maux choisir le moindre ;

il ne faut pas faire d’excès, dans les deux sens, d’autant plus qu’un excès d’oméga 3 n’est pas bon non plus pour la santé ;

il faut choisir ses aliments en pesant le pour et le contre, mais penser aussi à se faire plaisir et ne pas s’angoisser à chaque repas ;

il faut se rappeler qu’il est indispensable de consommer des protéines et que chaque fois qu’on choisit du poisson, c’est aussi une portion de viande en moins dont les graisses sont moins bonnes pour la santé que celles du poisson.
Je continue donc, contre vents et marées, à conseiller à mes patients de consommer du poisson. Pas n’importe lesquels et en quantité raisonnable. Mais je ne veux pas les leur supprimer, bien au contraire.
Bien entendu, une grande partie des oméga 3 doivent provenir des végétaux (huiles, petites salades, oléagineux…), car ces aliments, s’ils sont « bio », ne présentent que des avantages. D’ailleurs, les experts nous disent bien que nos besoins quotidiens en oméga 3 sont environ de :

3 000 mg pour les omégas 3 d’origine végétale ;

500 mg pour les omégas 3 d’origine animale.
Car il ne faut pas oublier que nous sommes capables de transformer les oméga 3 végétaux (l’acide alpha linolénique) en oméga 3 à longue chaîne (EPA et DHA). Mais ce mécanisme physiologique devient de moins en moins performant avec l’âge et c’est pourquoi les seniors doivent consommer plus régulièrement du poisson. Inversement, les personnes qui doivent en consommer le moins (car très sensibles aux polluants) sont certainement les femmes enceintes et les jeunes enfants.
Au final, ça tombe bien. Car si les seniors mangent plus de poisson, ils vont peut-être consommer un peu plus de métaux lourds, mais, à leur âge, ces polluants auront moins de temps pour entraîner des lésions ou maladies. Ce qui n’est pas le cas évidemment chez les foetus et les jeunes enfants.
Comme je vous l’ai dit, nous sommes dans une situation environnementale qui nous impose de faire des choix et, entre deux maux, de choisir le moindre mal. Donc, même si cette position ne fait pas l’unanimité, je pense qu’il faut :

se méfier des poissons gras, souvent riches en polluants chez les femmes enceintes et les enfants (sauf peut-être les sardines de qualité) et proposer à ces personnes beaucoup plus d’huiles et autres aliments végétaux riches en oméga 3 et toujours d’origine biologique ;

proposer un peu plus de poissons chez les seniors qui ont besoin de DHA, mais aussi d’EPA.
En pratique, je reste favorable aux petits poissons bleus (sardines, anchois, maquereaux et harengs) comme source d’oméga 3 animaux et donc de DHA pour revenir à notre sujet de la DMLA.
Les sardines à l’huile d’olive restent un bon choix. En théorie, nos besoins en oméga 3 à longue chaîne sont couverts par la consommation d’une sardine par jour. Évidemment, nous n’allons pas manger 1 sardine tous les jours. C’est pourquoi je suggère à mes patients de consommer en moyenne 1 boîte de sardines de qualité par semaine, à l’huile d’olive ou en conserve sans huile, et de manger d’autres poissons en moyenne 2 autres fois. Et pas plus !
Si on les aime, on peut remplacer le poisson par des fruits de mer et surtout des crustacés, plutôt moins pollués que la moyenne.
De ce fait, je ne suis pas très favorable une alimentation 100 % végétale comme le végétalisme ou le vegan, très à la mode, car dans ce cas il est très difficile de trouver suffisamment d’oméga 3 dans son assiette. Surtout pour les seniors !
Mais au final, si on n’aime pas le poisson ou si on se méfie de leur qualité, il restera la possibilité de prendre des compléments alimentaires à base d’huiles de poisson pour assurer nos apports en DHA et EPA (voir page 18).
Par contre, sachez que ces acides gras polyinsaturés sont plus facilement oxydables et que quand on augmente ses apports en oméga 3, il est aussi nécessaire d’augmenter ceux en antioxydants.
LES ANTIOXYDANTS POUR LUTTER CONTRE LE STRESS OXYDATIF
Les antioxydants sont donc nécessaires pour bénéficier au mieux des oméga 3. Mais ils sont aussi et avant tout un véritable traitement préventif de la DMLA, qui est une 15 GUÉRIR & BIEN VIEILLIR • AOÛT 2017
maladie du vieillissement et de ce fait, favorisée par le stress oxydant.
Le stress oxydant est une véritable agression des cellules par des mécanismes oxydatifs (comme la rouille finalement) qui accélèrent le vieillissement des cellules et donc l’altération des organes.
Pour notre rétine, c’est un mécanisme majeur, car cet organe, par son anatomie et sa physiologie, est très sensible à ces phénomènes. D’autant plus qu’une fois détruites, les cellules de la vision ne peuvent pas se réparer. Sans oublier que l’exposition de l’oeil à la lumière est déjà en soi un stress oxydatif.
Il existe 2 types d’antioxydants :

certaines vitamines (E et C surtout) et minéraux (zinc, sélénium, manganèse…), ces derniers étant surtout des cofacteurs de nos enzymes antioxydantes ;

les « vrais » antioxydants que sont les polyphénols présents dans les végétaux (fruits et légumes, thé vert, curcuma et autres épices ou aromates et j’en passe) et les caroténoïdes, qui ont une place un peu à part.
Pour la rétine, tous ces éléments sont importants. De nombreuses études ont pu le montrer.
Mais les études les plus probantes concernent les supplémentations multiples apportant tous ces micronutriments en même temps.
Ainsi, si des apports isolés en zinc, en vitamine E ou en vitamine C paraissent avoir un impact positif, mais faible sur la DMLA, l’apport conjoint de zinc + vitamine E et C + bêtacarotène réduit de 35 % le risque de voir se développer une DMLA !
Malgré tout, les polyphénols et les caroténoïdes restent les antioxydants les plus efficaces.
Le sulforaphane présent dans les jeunes pousses de brocolis semble avoir un effet protecteur sur la rétine. Cette molécule naturelle a déjà prouvé son rôle sur le stress oxydant et en particulier dans le vieillissement de la prostate.
Une étude de 2004 laisse penser qu’elle pourrait également protéger les cellules de l’épithélium pigmentaire de la rétine des phénomènes oxydatifs et donc freiner les mécanismes qui aboutissent à une DMLA14.
L’acide alpha lipoïque, un autre antioxydant particulier, paraît être très utile en cas de DMLA. Une étude récente vient confirmer que l’apport en acide lipoïque améliore la qualité de vie liée à la vision chez les patients atteints de DMLA sèche, probablement en augmentant l’activité antioxydante15. Ce n’est pas surprenant, quand on connaît l’efficacité de l’acide lipoïque pour protéger et réparer les nerfs, comme dans la neuropathie diabétique.
Mais les molécules qui paraissent les plus puissantes, les plus efficaces pour protéger la rétine restent les caroténoïdes, et en particulier la lutéine et la zéaxanthine.
Ces molécules forment le « pigment maculaire » (tache jaune). La première des fonctions de ce « pigment » est d’absorber l’énergie des radiations bleues du spectre lumineux (les plus nocives pour les cellules de la rétine). Cette fonction de filtre permettrait de diminuer de 40 % la quantité de lumière bleue qui parvient à la rétine.
Il est ainsi tout à fait cohérent que la concentration en lutéine et zéaxanthine soit la plus importante au niveau de la macula, car elle représente la zone de la rétine qui reçoit le plus de photons lumineux.
La deuxième fonction de ces deux caroténoïdes est de protéger la macula du stress oxydant.
Il est ainsi largement prouvé que la consommation d’aliments riches en lutéine et en zéaxanthine limite le risque de développer une DMLA16-17.
Le thé vert, un puissant antioxydant
14
Xiangqun Gao and Paul Talalay, « Induction of phase 2 genes by sulforaphane protects retinal pigment epithelial cells against photooxidative damage, PNAS 2004;101(28):10446-10451
15
Tao Y., Jiang P., Wei Y., Wang P., Sun X., Wang H., Tohoku J., « α-Lipoic Acid Treatment Improves Vision-Related Quality of Life in Patients with Dry Age-Related Macular Degeneration », Exp Med, 2016;240(3):209-214
16
Loane E., Kelliher C., Beatty S., Nolan J.M., « The rationale and evidence base for a protective role of macular pigment in agerelated maculopathy », Br J Ophthalmol 2008;92:1163-1168
17
Johnson E.J., Chung H.Y., Caldarella S.M., Snodderly D.M., « The influence of supplemental lutein and docosahexaenoic acid on serum, lipoproteins, and macular pigmentation », Am J Clin Nutr, 2008;87:1521-1529
DMLA
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Récemment, deux autres caroténoïdes ont attiré la curiosité des scientifiques pour leur action sur la rétine :

La mésozéaxanthine, un caroténoïde xanthophylle proche de la zéaxanthine dont la concentration est maximale au centre de la macula. A priori, cette molécule ne se trouve pas naturellement dans notre alimentation habituelle. Paradoxalement, elle serait fabriquée à partir de la lutéine. À ce stade des connaissances, je ne suis pas favorable à donner cette molécule sous forme de complément alimentaire, comme certains laboratoires nous le proposent, car il n’est pas démontré que sa consommation influence la qualité de la macula.

L’astaxanthine, qui donne leur belle couleur aux flamants roses, mais aussi aux saumons et aux crevettes. On peut aussi l’extraire de certaines algues. C’est un puissant antioxydant qui nous protège par exemple des ultraviolets. Là encore, certains laboratoires proposent ce caroténoïde pour protéger la rétine, mais aucune étude sérieuse ne vient étayer cette supplémentation. Je ne suis pas contre l’utilisation d’un complément alimentaire à base d’astaxanthine, mais plutôt pour ses propriétés anticancéreuses et antidégénératives que pour son éventuelle action sur l’oeil.
Il ne faudrait pas oublier les autres caroténoïdes, en particulier le lycopène (surtout important pour la prostate) et l’alpha-carotène et le bêtacarotène, qui jouent des rôles importants pour contrer le vieillissement des organes et dans le fonctionnement de la rétine. Je voudrais m’attarder sur ces 2 molécules, qui restent accessoires dans la DMLA, pour rappeler que le bêtacarotène n’existe pas seul dans la nature. Je vous recommande de ne jamais prendre de complément alimentaire qui apporterait exclusivement du bêtacarotène, dont la consommation isolée n’a que peu d’intérêt pour la santé.
Les aliments riches en caroténoïdes et surtout en lutéine et zéaxanthine sont en particulier :

les légumes colorés : épinards, chou vert, maïs, brocolis, pois, carottes… ;

les fruits rouges et oranges : oranges, pêches, pastèque, papaye et les baies ;

le piment, le paprika et les autres épices très colorées.
Les baies et surtout les myrtilles ont une place un peu à part dans cette action protectrice. En pratique, leur teneur en caroténoïde n’est pas essentielle et elles apportent peu de lutéine et de zéaxanthine. Par contre, elles sont très riches en antioxydants (des anthocyanosides, surtout, qui appartiennent à la famille des flavonoïdes), qui ont un rôle protecteur sur le vieillissement et la dégénérescence des organes (dont la rétine) et elles favorisent la synthèse de rhodopsines ou pourpre rétinien, qui permet d’améliorer la vision, en particulier nocturne.
Malgré tout cela, à ce jour, il n’existe pas d’étude probante sur l’intérêt de la myrtille et des baies pour lutter contre la DMLA. Mais elles sont tellement utiles à la santé en général et un peu à la vue que je ne peux que vous recommander d’en consommer régulièrement. Nous reviendrons sur les feuilles de myrtille dans le chapitre sur la phytothérapie, car celles-ci agissent sur le diabète et la circulation, deux axes de traitement potentiellement utiles pour la DMLA.
Préférer les aliments riches en bêtacarotène
5 ANS D’ANTIOXYDANTS POUR ÉCARTER LE RISQUE D’UNE DMLA SÉVÈRE
Au final, c’est vraiment l’association de tous les antioxydants qui a l’effet le plus probant sur la prévention de la DMLA. Ils peuvent même avoir un effet sur l’évolution de la maladie quand elle est installée. C’est ce que révèle un important essai comparatif (AREDS : age related eye disease study), qui montre que l’apport de doses élevées d’antioxydants était associé à une réduction (- 28 %) du risque de progression des formes intermédiaires vers les formes les plus sévères de DMLA18.
Les chiffres avancés par cette étude américaine sont impressionnants : il y aurait aux États-Unis 8 millions de personnes de plus de 55 ans atteints de DMLA atrophique ou exsudative de stade intermédiaire (uni- ou bilatéral) à avancé (unilatéral). Parmi celles-ci, 1,3 million développeront une DMLA avancée bilatérale en l’absence de suppléments alimentaires. Cinq ans d’une supplémentation en antioxydants permettraient à 300 000 personnes d’éviter un passage à une DMLA avancée !
18
« Age-Related Eye Disease Study Research Group : “Potential Public Health Impact of Age-Related Eye Disease Study Results” », Arch Ophthalmol. 2003;121:1621-1624. © Copyright 2003 http://www.jim.fr
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Il est donc indispensable de trouver ces différents antioxydants dans notre alimentation. D’autant plus qu’ils auront également une action sur la prévention d’autres maladies dégénératives, comme le cancer.
Voici mes conseils en pratique :

consommer des légumes et crudités aux 2 principaux repas ;

si on le peut, utiliser aussi des jus de légumes crus (carottes, betterave, brocolis, choux, épinards, tomate…) ;

utiliser quotidiennement des aromates et épices ;

consommer 1 à 2 fruits par jour en limitant les fruits très sucrés. Privilégier les fruits rouges et orange en particulier (riches en caroténoïdes et pauvres en sucres) ;

consommer du jus de myrtille ou d’autres baies pour agir sur la vue et le stress oxydant.
LES OLIGOÉLÉMENTS
Nous avons déjà parlé des oligoéléments nécessaires au fonctionnement de nos enzymes antioxydantes : zinc, sélénium et manganèse en particulier.
Les études les plus probantes sur les liens entre oligoéléments et DMLA concernent surtout le zinc.
Mais pour autant, les autres sont utiles et, à mon sens, nécessaires, car nous savons que pour un bon fonctionnement de nos défenses antioxydantes il faut un équilibre entre toutes ces molécules. Or, des études ont montré qu’un apport excessif et exclusif en zinc pouvait avoir des conséquences néfastes sur la santé et en particulier augmenter le risque de cancer.
D’autres oligoéléments sont cités dans la DMLA et la santé de la rétine en général sans que des études probantes aient été publiées :

la silice ;

le magnésium ;

et surtout le cobalt ! Utilisé sous forme d’oligosols en ampoules, il agirait favorablement sur les spasmes vasculaires et la microcirculation rétinienne.
Sur le plan diététique, l’apport en ces différents oligoéléments dépend d’une alimentation naturelle et diversifiée, riches en végétaux : légumes, céréales complètes, oléagineux et légumes secs.
LES COMPLÉMENTS ALIMENTAIRES ESSENTIELS
Quand on voit l’importance de la nutrition et de certains nutriments dans la santé de la rétine, on imagine que les compléments auront une place de choix dans la prévention et la prise en charge de la DMLA. Si la nutrition doit commencer dans l’assiette, en cas de pathologie installée l’utilisation de plus fortes doses quotidiennes de certains micronutriments est souvent nécessaire.
FAIRE LE PLEIN D’OMÉGA 3
Comme la DMLA concerne essentiellement des seniors, je préfère toujours proposer à mes patients des huiles de poisson naturelles plutôt que de leur prescrire des spécialités apportant spécifiquement du DHA.
En effet, si le DHA est l’acide gras le plus important pour la rétine, l’EPA présent aussi dans les huiles de poisson est essentiel pour la circulation et les seniors ont toujours besoin de protéger les deux !
Par ailleurs, les compléments alimentaires apportant uniquement du DHA ont donc été manipulés puisque dans la nature on ne trouve jamais de DHA sans EPA.
Je prescris donc des capsules à base d’huile de poisson la plus naturelle possible, soit issue du saumon sauvage de l’hémisphère sud pour avoir le meilleur compromis entre concentration en oméga 3 et absence de polluants, soit à base de petits poissons bleus (sardines, anchois…) d’excellente qualité, mais moins concentrés en DHA. Les besoins quotidiens de l’organisme sont au minimum de 250 mg d’EPA et 250 mg de DHA.
Les produits que j’utilise le plus souvent sont :

Quantaomega3 de PhytoQuant (saumon sauvage de Patagonie) : 3 capsules au dîner 5 jours sur 7 permettent de couvrir parfaitement les besoins ;
Capsules à base d’huile de poisson
DMLA
18 AOÛT 2017 • GUÉRIR & BIEN VIEILLIR

Oméga3 + de Therascience : 1 capsule (assez grosse) au dîner tous les jours couvre les besoins de base ;

Oméga 3 de Lescuyer (anchois des mers froides) : 3 capsules au dîner 5 jours sur 7 couvrent les besoins ;

Ergy 3 de Nutergia (anchois et sardine) : 4 capsules par jour sont nécessaires pour couvrir les besoins.
On prend toujours les oméga 3 le soir au cours du dîner quand il s’agit de nourrir le système nerveux. Si les patients consomment régulièrement du poisson et des huiles riches en oméga 3, je ne donne pas toujours des compléments à base d’oméga 3. Parfois, je leur propose un produit apportant à la fois de la DHA et de la lutéine, une supplémentation complémentaire de base pour la rétine.

Lutéine-DHA de Longévie : 1 capsule au dîner apporte 185 mg de DHA, 4 mg de lutéine et 5 mg de zinc.

Vision + de Therascience : 1 capsule apporte 185 mg de DHA, 10 mg de lutéine, 2 mg de Zéaxanthine, 15 mg de zinc et 30 mg de vitamine E.
Les besoins quotidiens en lutéine sont compris entre 6 et 10 mg.
C’est une des rares exceptions que je fais, car, la plupart du temps, je déconseille les capsules apportant à la fois des oméga 3 et des antioxydants. Je préfère nettement les capsules apportant exclusivement des oméga 3 à la bonne dose.
Il existe de nombreux compléments alimentaires de qualité à base d’oméga 3 et je ne peux pas tous les citer ici. Par contre, je préfère éviter les produits à base d’esters d’oméga 3, car il s’agit d’une manipulation de l’industriel et si les esters étaient vraiment supérieurs, la nature les mettrait à notre disposition. Lisez attentivement les étiquettes et regardez la composition exacte des capsules que vous achetez.
N’OUBLIEZ PAS LES ANTIOXYDANTS
Il n’est pas toujours simple de trouver chaque jour tous les antioxydants nécessaires à la protection de notre rétine. C’est pourquoi, en cas de DMLA, je donne assez systématiquement des complexes d’antioxydants.
Dans le domaine de la DMLA, on pourra utiliser 2 types de produits :

des complexes d’antioxydants généraux qui sont aussi utilisés pour la prévention d’autres maladies dégénératives comme le cancer. Ils protègent l’organisme de façon plus globale, mais contiennent souvent une dose de caroténoïdes insuffisante ;

des complexes spécifiques de la rétine qui apportent tous les nutriments nécessaires à cet organe. On y trouve parfois des oméga 3 et même d’autres vitamines et minéraux. Ils peuvent être de bons produits de prévention de base, mais je les trouve moins performants en cas de DMLA. Par ailleurs, ils ne sont pas toujours très naturels.
Le seul antioxydant général que j’utilise dans la DMLA est le QuantaOx de PhytoQuant, qui est à la fois le plus concentré et le plus complet que je connaisse. Par contre, il ne contient pas assez de lutéine et zéaxanthine, donc je ne l’utilise jamais seul.
Je choisis ce produit chez les patients chez qui je dois agir également sur la prévention d’autres maladies (cancer, diabète, maladies cardio-vasculaires…).
Dans ce cas, je prescris souvent :

QuantaOx : 2 capsules par jour – 5 jours sur 7 ;

Luteine-DHA (Longévie) ou Vision + (Therascience) : 1 capsule au dîner ;

et éventuellement un complément en oméga 3 en fonction de la consommation de poisson du patient.
Les complexes spécifiques de la rétine sont nombreux, que ce soit en pharmacie ou dans les laboratoires de produits naturels.
Ils se ressemblent un peu tous et apportent en général :

lutéine et zéaxanthine ;

vitamines C et E ;

zinc et sélénium ;

souvent des oméga 3 ;

parfois d’autres vitamines et antioxydants.
Le plus connu, car un des premiers à avoir été commercialisé après la fameuse étude AREDS de 2003 dont j’ai parlé plus haut, est le Nutrof Total (laboratoire Théa), largement prescrit par les ophtalmologues. 2 capsules de Nutrof Total apportent 100 % des besoins des différents nutriments cités ci-dessus. C’est un bon produit de base même si les vitamines sont de synthèse.
Ce produit a été largement copié et il existe actuellement une dizaine de produits plus ou moins équivalents en pharmacie dont les plus connus sont MaculA-Z (Horus Pharma), Preservision (Laboratoires Chauvin), ou encore Trioptec (Dergam). Nutrof Total et Trioptec paraissent à ce jour les plus complets.
Plusieurs laboratoires de produits naturels proposent des formules plus ou moins proches des produits ci-dessus. Pour ma part, j’utilise en particulier :

Luminat de Bionops, qui associe en particulier : lutéine, zéaxanthine, astaxanthine, vitamines E et C, zinc et sélénium, OPC de raisin, ginkgo biloba, extrait de thé vert, bambou riche en silice, extrait de myrtille titré en anthocyanine et diverses vitamines B ;
19 GUÉRIR & BIEN VIEILLIR • AOÛT 2017

Visiotonic de Lescuyer, qui associe : lutéine, zéaxanthine, vitamines E et C, zinc et sélénium, OPC de raisin, extraits secs de myrtille et de cassis et diverses vitamines B.
On voit que ces produits naturels apportent les mêmes éléments de base ayant fait leurs preuves dans la DMLA, mais sont plus complets au niveau de la nutrition des tissus et des défenses antioxydantes.
Dans les atteintes rétiniennes plus complexes ou importantes, Bionops, qui a beaucoup travaillé avec les ophtalmos, propose un produit complémentaire, Biomacula, qui apporte surtout des nutriments et antioxydants spécifiques de la rétine : resvératol, curcuma, glutathion, extrait sec de ginkgo biloba, de myrtille et de pourpier, des vitamines E et B6, du chrome et une molécule naturelle originale, la citicoline, utile pour les lésions du système nerveux. Pour ma part, je l’associe aux autres produits ci-dessus dans les cas difficiles.
D’AUTRES COMPLÉMENTS ALIMENTAIRES PEUVENT AUSSI ÊTRE UTILES
Les probiotiques : certains thérapeutes ajoutent assez systématiquement des probiotiques aux traitements de fond de la DMLA, car de notre flore dépendent à la fois l’équilibre du système immunitaire et l’absorption des micronutriments. Ce n’est évidemment pas un traitement direct de la DMLA, mais ces probiotiques peuvent avoir leur place tout en améliorant le confort intestinal.
La coenzyme Q10 : c’est un grand antioxydant qui permet également une meilleure utilisation de l’oxygène par les cellules. De bonnes raisons d’envisager l’utilisation de cette molécule dans la DMLA. D’autant plus que, avec l’âge, la synthèse naturelle du CoQ10 par nos cellules diminue régulièrement.
Malgré tout, à ce jour, peu d’études permettent de valider l’utilisation de la CoQ10 dans la DMLA. Néanmoins, comme on s’adresse essentiellement à des personnes âgées, je suis souvent tenté d’ajouter une supplémentation en CoQ10 aux autres traitements de fond.
Plusieurs compléments alimentaires spécifiques de la rétine intègrent de la CoQ10, mais dans ces cas-là elle est toujours présente à petites doses. Les besoins d’un sujet âgé en CoQ10 sont compris entre 80 et 10 mg par jour. Elle reste actuellement un traitement accessoire de la DMLA.
L’acide lipoïque : voilà encore un grand antioxydant aux propriétés particulières. En effet, c’est un des rares à agir aussi bien en milieu aqueux que lipidique et il est donc intéressant pour la rétine.
En dehors de ses propriétés antioxydantes, il a montré une efficacité dans la protection et même la réparation des nerfs abîmés. Cela a été en particulier prouvé dans la neuropathie diabétique.
Pour finir, l’acide lipoïque agit sur certains phénomènes du vieillissement en améliorant le fonctionnement des mitochondries des cellules. Que des bonnes raisons pour y penser en cas de DMLA.
Ce n’est pas pour moi l’antioxydant prioritaire, mais c’est un complément alimentaire que je donne assez facilement dans les DMLA évolutives. Par contre, comme toujours, il faut l’utiliser à bonne dose. Si nos besoins physiologiques se situent autour de 100 mg par jour, pour avoir un effet sur la protection des neurones il faudra monter à 900 mg par jour minimum. On doit utiliser exclusivement un acide lipoïque de forme « R » qu’on appelle l’acide R alpha-lipoïque !
Plusieurs laboratoires le proposent sous cette forme. Par ordre alphabétique, en voici les principaux :

Bionops ;

Longévie ;

Nutrixeal ;

Oronalia ;

Therascience.
LE POLLEN : À REDÉCOUVRIR DANS LES ATTEINTES DE LA RÉTINE
Le pollen est une autre façon d’apporter des antioxydants à l’organisme.
Je conseille surtout les pollens frais et congelés proposés par Pollenergie – Aristée19, car ce mode de conservation et de distribution permet de conserver une plus grande concentration en micronutriments. Pour la rétine, on utilise surtout le pollen de saule qui est très riche en caroténoïdes et apporte également de nombreuses vitamines (vitamines C et E en particulier) et minéraux (zinc, sélénium, phosphore, magnésium…) et des polyphénols (antioxydants).
L’idéal est de consommer 2 à 4 cuillères à café par jour à bien mâcher avant d’avaler. C’est une bonne façon de nourrir efficacement son organisme et sa rétine sans avaler trop de gélules.
19
https://www.pollenergie.fr
DMLA
20 AOÛT 2017 • GUÉRIR & BIEN VIEILLIR
PARTIE 4
PHYTOTHÉRAPIE : LES REMÈDES LES PLUS EFFICACES
La phytothérapie n’est pas un traitement essentiel de la DMLA, mais elle offre quelques plantes pouvant avoir une utilité en complément des oméga 3 et des antioxydants. Ce seront surtout des plantes à action circulatoire et antioxydante.
LE GINKGO BILOBA
Cette plante est très connue pour sa puissance antioxydante, mais aussi pour son action sur la circulation cérébrale et la microcirculation en général. Je l’ai longuement évoquée dans le dossier sur le déclin cognitif, mais elle a toute sa place dans les atteintes de la rétine dès qu’il existe un facteur circulatoire.
Pour être suffisamment efficace, choisissez des extraits secs titrés en ginkgoflavonoïdes (20 à 25 %) et en terpènes lactones (6 %).
Cette plante se prend en moyenne à raison de 2 gélules matin et soir 5 jours sur 7.
Associée aux antioxydants dans des compléments alimentaires spécifiques de la rétine, sa quantité est toujours faible et probablement insuffisante. C’est pourquoi je n’hésite pas à en donner un peu plus.
LES FEUILLES DE MYRTILLE
J’ai déjà évoqué les baies de myrtille particulièrement riches en antioxydants et actives sur la qualité de la vue.
En phytothérapie, on utilise les feuilles, en tisanes ou en gélules, qui sont complémentaires des baies, car elles ont des propriétés proches, mais un peu différentes, et synergiques. Les feuilles sont hypoglycémiantes par leur teneur élevée en chrome (or le diabète est un facteur favorisant des maladies de la rétine) et sont protectrices des vaisseaux grâce à leur richesse en anthocyanidines, également présents dans les fruits. Ces antioxydants ont un effet marqué sur la résistance des petits vaisseaux sanguins. Les extraits de feuilles de myrtille devront toujours être titrés en anthocyanidines (au moins 25 % en général).
Les feuilles de myrtille sont donc surtout utilisées pour les troubles de la microcirculation (comme les varicosités) et peuvent avoir leur place dans la prise en charge de la DMLA du fait de cette richesse en antioxydants à visée circulatoire (parfois appelés vitamine P).
LE MÉLÈZE SIBÉRIEN - LARIX SIBIRICA
Cette plante, et surtout un de ses polyphénols, la taxifoline, est actuellement à la mode pour agir sur la circulation en général et sur la microcirculation en particulier. La taxifoline (ou dihydroquercétine) a une activité « vitamine P » et aurait un effet sur la paroi des vaisseaux tout en améliorant la microcirculation et l’oxygénation des tissus et en réduisant les risques d’oedèmes.
Elle paraît donc tout indiquée dans les DMLA sèches et surtout humides, mais à ce jour aucune étude n’a été réalisée pour juger de son effet réel.
J’ai encore peu d’expérience de cette plante dans cette indication, mais elle paraît intéressante à condition, comme toujours, de prendre des doses suffisantes. Actuellement, je connais 3 sources de taxifoline :

Capillar (Vedamed) qui apporte 10 mg de taxifoline par comprimé ;

Axifolin (Super Smart) dosé également à 10 mg de taxifoline par comprimé ;

des produits américains se trouvant sur Internet et dosés à 25 mg de taxifoline par comprimé (parfois plus), mais dont je n’ai pas encore pas pu contrôler la qualité.
Il faudrait prendre un minimum de 60 mg de taxifoline par jour pour espérer bénéficier d’un effet.
Mélèze sibérien
21 GUÉRIR & BIEN VIEILLIR • AOÛT 2017
QUELQUES PLANTES DRAINANTES
Nous avons vu dans la physiopathologie de la DMLA que tout débute avec l’accumulation de déchets métaboliques dans l’EPR, qui ne peut plus jouer son rôle à la fois de nutrition et surtout d’épuration.
C’est pourquoi il peut être utile de travailler sur les organes de l’élimination des déchets et surtout sur le foie. Évidemment, drainer le foie ne va pas automatiquement « drainer » la rétine, mais aider l’organisme à éliminer ses déchets ne peut qu’être utile même si cette démarche est secondaire par rapport au reste.
Les principales plantes que nous utiliserons dans ce cas-là sont :

le romarin, qui présente à la fois une action dépurative et des propriétés antioxydantes ;

l’artichaut, qui est un grand draineur et a une action sur le métabolisme des sucres et des graisses ;

chrysantellum americanum pour son action sur le foie, mais aussi sur les lipides et surtout sur la microcirculation ;

fumeterre et pissenlit, les 2 plantes drainantes de base qu’on associe souvent.
UN CHAMPIGNON INTÉRESSANT !
On classe souvent la mycothérapie (utilisation thérapeutique des champignons médicinaux) dans la phytothérapie par simplification. Dans la DMLA, un champignon peut être utile : Hericium erinaceum. J’en ai fait mention dans le dossier sur le déclin cognitif, car ce champignon déclenche la synthèse endogène de NGF (Nerve Growth Factor), facteur clé du maintien de la dégénérescence des cellules nerveuses, et donc rétiniennes20.
De ce fait, il n’agit pas sur les causes de la DMLA, mais sur certaines de ses conséquences, en l’occurrence la dégradation des photorécepteurs. L’Hericium est à la fois neurostimulant et neuroprotecteur. À ce titre, il est utilisé aussi bien pour le système nerveux central que pour le système nerveux périphérique. Il aurait même une petite action sur certains acouphènes.
Son efficacité reste à démontrer dans la DMLA, mais c’est à mon avis une très bonne piste pour lutter contre la dégénérescence du système nerveux. Il est proposé dans les démences mixtes et la maladie d’Alzheimer, même si les travaux sur cette dernière ne sont pas nombreux21.
Deux spécialités ont ma préférence :

Hericimax, qu’on trouve en pharmacie, mais qui n’est pas très dosé. Il faut probablement prendre 4 gélules par jour minimum, 5 jours sur 7, pendant au moins 6 mois pour pouvoir juger des résultats.

Mico-Leo de Micosalud est une spécialité à base d’un extrait concentré d’Hericium (ce champion est aussi appelé « crinière de lion »). On prendra 2 gélules par jour au minimum et on pourra monter jusqu’à 4. Il est difficile de comparer les 2 produits, car leur mode de production est différent. Le Mico-Leo paraît plus puissant, mais il est aussi plus cher.
LE POUVOIR DES BOURGEONS !
La gemmothérapie est une branche de la phytothérapie qui utilise des bourgeons de plantes (ou parfois des jeunes pousses) qui concentreraient certaines propriétés des plantes. Ce n’est pas l’approche prioritaire dans la DMLA, mais je voulais tout de même citer deux produits potentiellement utiles :
Aulne - alnus glutinosa – Bourgeons : il aurait une action sur la microcirculation « cérébrale » du sujet âgé. Je l’utilise parfois quand ces troubles sont associés à une dégénérescence de la rétine.
Charme - carpinus betulus – Bourgeons : il est antihémorragique et agirait sur la sclérose artérielle. Je l’utilise chez les patients artéritiques ou ayant des troubles cardiovasculaires. S’il existe une DMLA, ce sera une indication supplémentaire. Il faut aussi y penser en cas de purpura (extravasation du sang vers la peau qui donne des petites taches rouges) et donc en cas de DMLA humide avec petites hémorragies de la macula. On peut prendre la gemmothérapie en pharmacie, mais elle est diluée au 10e (D1) et il faudra utiliser de fortes doses (200 gouttes par jour en moyenne).
On peut aussi utiliser une gemmothérapie plus naturelle et concentrée en utilisant des gammes de laboratoires spécialisés comme : le laboratoire La Royale www.la-royale.com ou encore Herbalgem www.herbalgem.com.
20
Kolotushkina E.V., Moldavan M.G., Voronin K.Y., Skibo G.G., « The influence of Hericium erinaceus extract on myelination process in vitro », Fiziol Zh, 2003;49(1):38-45
21
Kawagishi H., Zhuang C., « Compounds for dementia from Hericium erinaceum », Drugs of the Future, 2008, 33(2): 149
DMLA
22 AOÛT 2017 • GUÉRIR & BIEN VIEILLIR
PARTIE 5
HOMÉOPATHIE, OLIGOTHÉRAPIE, CHÉLATION : D’AUTRES THÉRAPIES POSSIBLES
HOMÉOPATHIE : CE QU’IL FAUT SAVOIR
L’homéopathie traditionnelle apporte peu de solutions vraiment efficaces. Nous disposons de quelques remèdes pour lutter contre les hémorragies de la macula : Arnica, Lachesis, Phosphorus… mais d’efficacité limitée.
Nous avons aussi des remèdes d’oedème comme Bryonia ou Apis Mel, mais inconstants pour agir sur la rétine.
Par contre, toutes les approches d’organothérapie diluée et dynamisée ont une place vraiment utile et je prescris systématiquement ce type de traitement qui complète parfaitement l’approche nutrithérapeutique décrite ci-dessus.
On utilise surtout :
Les remèdes d’organes du laboratoire Weleda :

Formule C 676 (chrysolithe / résina laricis / rétina - aa D30) plutôt dans les formes humides.

Formule C 944 (résina laricis / rétina - aa D10) – surtout dans les formes sèches.
On les prescrit à raison de 20 à 30 gouttes 2 fois par jour avant le repas dans un peu d’eau.
Les Sérocytol® ou sérums anti-tissulaire (SAT) :
Ce sont des remèdes homéopathiques suisses (pourtant inventés par un français, le Dr Jean Thomas, dans les années 1950). C’est une forme d’organothérapie assez originale et particulièrement utile dans les pathologies de l’oeil et surtout la DMLA.
Ils sont complémentaires de toutes les autres approches et je les prescris souvent à mes patients. Ils ont été utilisés par plusieurs ophtalmologues avec des résultats très probants22. C’est en particulier grâce à ces remèdes que j’obtiens des résultats positifs sur les DMLA forme sèche en les associant aux compléments alimentaires cités plus haut. Ils sont beaucoup moins efficaces sur les formes humides.
Le protocole complet est le suivant :

Sérum Equi OEIL 4DH : 1 ml le matin au réveil pur ou dilué dans un peu d’eau à garder sous la langue 1 mn avant d’avaler, 5 jours sur 7.

Sérum Equi OEIL : 1 suppositoire au coucher lundi et jeudi.

Sérum Equi NEURO-VASCULAIRE : 1 ml le soir avant le dîner, les jours pairs.

Sérum Equi FOIE 4DH : 1 ml le soir avant le dîner les jours impairs.
CONNAISSEZ-VOUS L’IMMUNOTHÉRAPIE HOMÉOPATHIQUE ?
C’est une homéopathie particulière qui utilise des dilutions de molécules de notre système immunitaire comme des interleukines ou de l’interféron ou encore des ARN ou ADN spécifiques.
Comme je l’ai évoqué plus haut, les mécanismes de la DMLA de forme humide ne sont pas tous bien établis et on évoque des dérèglements immunitaires à l’origine de cette maladie. Par ailleurs, on sait que les néovaisseaux sont liés à une cytokine, le VEGF (Vascular Endothelial Growth Factor). Or l’immuno-homéopathie est une façon de freiner ce phénomène. De la même façon, elle permet d’agir sur les phénomènes inflammatoires présents dans cette maladie.
Le laboratoire Labolife a mis au point une formule que j’utilise dans les formes humides pour tenter d’espacer les injections intraoculaires citées plus haut, qui restent le traitement le plus efficace mais dont l’effet est limité dans le temps. Il s’agit du 2L-DMLA : 1 gélule le matin à jeun à ouvrir et mettre les granules qu’elle contient sous la langue.
22
Publication originale Mauget-Faÿsse M., Sickenberg M., Mpandi M., Weber T., « The use of tissue antisera (Serocytol® in age-related macular degeneration », Geneva Foundation for medical Education and Research, 11 août 2006
23 GUÉRIR & BIEN VIEILLIR • AOÛT 2017
On prend ce traitement pendant 6 mois puis on évalue. Si les résultats sont positifs, on continue le protocole 3 semaines sur 4 pendant 6 mois puis 1 mois sur 2 pendant 1 ou 2 ans.
OLIGOTHÉRAPIE : LE COBALT PRINCIPALEMENT
J’ai cité plus haut l’intérêt du cobalt et c’est uniquement pour ce remède que j’ai voulu faire un chapitre sur l’oligothérapie. Très souvent, dans les DMLA, je propose des cures de COBALT Oligosols à raison de 2 ampoules matin et soir 10 jours par mois ou 1 semaine sur 2.
Malheureusement, à l’heure où j’écris, ce remède est indisponible, mais d’ici quelques mois il devrait à nouveau être possible de le trouver en pharmacie.
Parmi les autres oligoéléments « isolés » que je prescris parfois, il y a la silice, que j’aime utiliser sous forme de G5 quand le terrain de la personne suggère un besoin en silice (rhumatismes, douleurs articulaires avec perte de souplesse, ostéoporose, artérite…).
Mais il n’existe aucune étude probante sur les liens entre silice et DMLA, c’est pourquoi je ne l’utilise que s’il y a d’autres raisons comme j’ai pu l’expliquer dans le premier numéro de cette revue consacré à l’arthrose.
En cas de DMLA, je ne prescris pas les autres oligoéléments comme le zinc et le sélénium de façon isolée, mais toujours à travers les complexes décrits plus haut dans le paragraphe sur les antioxydants.
ÊTES-VOUS INTOXIQUÉ AUX MÉTAUX LOURDS ?
J’ai évoqué plus haut la responsabilité suspectée de certains métaux lourds (plomb et cadmium en particulier) dans la genèse de la DMLA. C’est pourquoi il pourra être utile de consulter un spécialiste de ces questions, de faire réaliser des tests d’intoxication aux métaux lourds et d’envisager une chélation (un procédé thérapeutique par lequel une substance organique (l’agent chélateur) se lie aux métaux lourds présents dans l’organisme afin de permettre leur élimination).
Il existe 2 types de chélations :

la chélation naturelle à base de plantes. Elle est très bien tolérée, mais pas toujours assez puissante ;

la chélation chimique plus délicate à utiliser et réservée à des spécialistes. Elle utilise du DMPS, du DMSA ou de l’EDTA, 3 molécules de synthèses qui sont des chélateurs puissants de certains métaux et qui diffusent efficacement dans l’organisme. On les utilise surtout par voie veineuse, sauf le DMSA qui existe en comprimés et en suppositoires.
Je ne propose pas cette démarche systématiquement, car c’est toujours un peu lourd et complexe, mais dans les cas difficiles d’une évolution négative de la DMLA, il faut savoir y penser.
Pour la chélation naturelle, j’utilise surtout 2 produits à base d’algues et de chlorophylle :

Quantakel (PhytoQuant) : 2 à 3 gélules par jour à prendre loin des repas et des autres traitements

Xénosulf (Le Stum) : même posologie.
24 AOÛT 2017 • GUÉRIR & BIEN VIEILLIR
DMLA
CONCLUSION
MES PROTOCOLES EN PRATIQUE
Comme son nom l’indique, la DMLA est une maladie
qui touche les sujets âgés et il est rare chez
ces patients que la dégénérescence rétinienne
soit la seule affection présente. Les traitements
que je donne vont donc, en pratique, prendre également
en compte les autres pathologies, les facteurs de risque
ou simplement les fragilités que présente mon patient.
Je vais vous détailler ici mes protocoles spécifiques de
la DMLA en dehors de toute autre atteinte. Pour mieux
personnaliser les traitements, il faudra en parler à votre
thérapeute afin qu’il vous indique ce qui peut être le plus
cohérent par rapport à votre état de santé.
✔ PRÉVENTION DE LA DMLA
ET DU VIEILLISSEMENT DE LA RÉTINE
Si des membres de votre famille souffrent ou ont souffert
de DMLA ou bien si vous présentez plusieurs des facteurs
de risque décrits dans ce dossier, il est probablement utile
de mettre en place une prévention de base.
Cette démarche est également utile si vous avez une rétine
altérée ou encore si vous présentez un début de cataracte
(bien que le traitement de cette affection soit un peu différent).
Le protocole de base est simple :
• optimiser votre apport en oméga 3 par l’alimentation
et/ou des compléments alimentaires ;
• enrichir son alimentation en antioxydants, éventuellement
en consommant régulièrement du pollen frais
de saule ;
• lutter contre les facteurs de risque ;
• prendre un complexe de nutriments spécifique de
la rétine.
En pratique, voici 2 protocoles utilisant des compléments
alimentaires :
1. Protocole utilisant des antioxydants « généraux »
pour prévenir plus globalement le vieillissement
de l’organisme
• Huile riche en oméga 3 : 1 cuillère à soupe au dîner.
• Quantaoméga 3 (PhytoQuant) : 2 capsules au dîner les
jours sans poisson – 1 boîte tous les 4 à 6 mois suivant
les habitudes alimentaires.
• QuantaOx (PhytoQuant) : 2 gélules par jour aux repas
– 5 jours sur 7 – 1 lot de 3 boîtes tous les 6 mois.
• Lutéine-DHA (Longévie) ou Vision + (Therascience) :
1 capsule au dîner – 5 jours sur 7.
2. Protocole utilisant des produits plus spécifiques
de la rétine
• Huile riche en oméga 3 au dîner : 1 cuillère à soupe.
• Visiotonic (Lescuyer) ou Luminat (Bionops) : 1 comprimé
matin et soir – 5 jours sur 7 ou 3 semaines sur
4 – 4 mois sur 6.
• Oméga3 + (Therascience) : 1 capsule au dîner – les
jours sans poisson – 4 mois sur 6.
✔ DMLA DÉBUTANTE
Le traitement sera assez proche de celui décrit ci-dessus,
mais pris de façon plus régulière et à plus forte dose. Les
règles générales sont les mêmes :
• optimiser votre apport en oméga 3 par l’alimentation
et/ou des compléments alimentaires ;
• enrichir son alimentation en antioxydants – envisager
l’utilisation régulière de jus de légumes frais et de
jus de myrtille ;
• lutter contre les facteurs de risque.
L’usage des compléments alimentaires devient indispensable,
à mon avis.
Voici un exemple de protocole :
• Pollen frais de saule : 3 bonnes cuillères à café par jour
en 1 ou 2 prises – 5 jours sur 7 ou 3 semaines par mois
(1 boîte par mois environ) – au moins 3 mois sur 6.
• Capsules d’oméga 3 – 5 jours sur 7 au dîner – 3 mois
sur 4 au minimum.
• Complexe spécifique de la rétine : Luminat ou Visiotonic
ou Trioptec – 5 jours sur 7 toute l’année
• Formule Weleda C 944 : 20 gouttes matin et soir avant
le repas – 5 jours sur 7.
• Ginkgo Biloba Phytomance (Therascience) : 2 gélules
matin et soir – 5 jours sur 7 – 3 mois sur 4.
GUÉRIR & BIEN VIEILLIR • AOÛT 2017 25
Ce protocole sera réévalué au bout d’un an. Si l’évolution
n’est pas favorable, on pourra le renforcer en prenant les
compléments alimentaires tous les jours et en y ajoutant
des Sérocytol® avec la posologie suivante :
• Sérum Equi OEIL 4DH : 1 ml tous les matins.
• Sérum Equi OEIL suppo : 1 suppositoire au coucher
lundi et jeudi.
Ou bien évoluer vers les protocoles ci-dessous pour les
DMLA installées.
✔ DMLA SÈCHE INSTALLÉE
On est face à une pathologie déjà évoluée avec des troubles
de la vue qui risquent de s’aggraver à court ou moyen
terme. De ce fait, le traitement sera évidemment plus
intensif.
Les règles générales sont toujours les mêmes, mais seront
plus rigoureuses :
• lutter énergiquement contre les facteurs de risque ;
• enrichir son alimentation en antioxydants – utilisation
très régulière de jus de légumes frais et de jus de
myrtille ainsi que de pollen de saule ;
• consommer des sardines et d’autres sources d’oméga 3
très régulièrement.
Le protocole sera basé sur une association homéophytothérapie
et des compléments alimentaires très
réguliers :
• Sérum Equi OEIL 4DH : 1 ml tous les matins.
• Sérum Equi OEIL suppo : 1 suppositoire au coucher les
lundis et jeudis.
• Sérum Equi NEURO-VASCULAIRE 4DH : 1 ml au dîner
les jours pairs.
• Sérum Equi FOIE 4DH : 1 ml au dîner les jours impairs.
• Oligosols cobalt : 2 ampoules matin et soir – 10 jours/
mois.
• Ginkgo Biloba Phytomance (Therascience) : 2 gélules
matin et soir 1 semaine sur 2 en alternance avec :
• Myrtille / Hamamélis Phytomance (Therascience) :
2 gélules matin et soir 1 semaine sur 2.
Les compléments alimentaires à utiliser sont :
• Complexe spécifique de la rétine : Luminat ou Visiotonic
ou Trioptec – en continu toute l’année. Il est
parfois utile de changer de produit de temps en temps.
• Capsules d’oméga 3 – 5 jours sur 7 au dîner.
• QuantaOx : 2 capsules au dîner – 1 semaine sur 2 – en
alternance avec :
• Acide lipoïque : 2 gélules matin et soir (1 200 mg par
jour) – 1 semaine sur 2.
✔ DMLA HUMIDE
Le traitement prioritaire de la DMLA humide reste sans
aucun doute les injections répétées intravitréenne d’anti-
VEGF par l’ophtalmologue.
Pour ma part, j’accompagne ce traitement de différentes
façons en fonction de l’évolution de la maladie et de la
fréquence des injections.
Voici un protocole de base en plus des règles d’hygiène
de vie déjà détaillées ci-dessus :
• Bourgeons de Charme : 10 gouttes matin et soir avant
le repas – 5 jours sur 7.
• Formule Weleda C 676 : 30 gouttes matin et soir avant
le repas – 5 jours sur 7.
• 2LDMLA (Labolife) : 1 gélule le matin – 3 mois sur 4.
• Myrtille / Hamamélis Phytomance (Therascience) :
2 gélules matin et soir – 5 jours sur 7.
• Complexe spécifique de la rétine : Luminat ou Visiotonic
ou Nutrof total – en continu toute l’année. Il
est parfois utile de changer de produit de temps en
temps.
• Capsules d’oméga 3 – 5 jours sur 7 au dîner.
• QuantaOx : 2 capsules au dîner – 1 semaine sur 2 – en
alternance avec :
• Acide lipoïque : 2 gélules matin et soir (1 200 mg par
jour) – 1 semaine sur 2.
Dr Éric MÉNAT
26 AOÛT 2017 • GUÉRIR & BIEN VIEILLIR
DMLA
QUESTIONS DE PATIENT
CATARACTE LES SOLUTIONS POUR RÉDUIRE LE RISQUE D’OPÉRATION
Nous avons vu au cours de ce dossier les
multiples solutions envisageables pour
agir sur la DMLA et on a appris que le
cristallin avait, comme la macula, une
grande richesse en caroténoïdes et en
particulier en lutéine et zéaxanthine.
Il n’empêche que la prise en charge de
la cataracte est un peu différente. Elle a
néanmoins un premier point commun :
il faut intervenir le plus tôt possible, car
une fois que la cataracte est installée,
que le cristallin est devenu vraiment
opaque, aucun traitement ne permet de
revenir en arrière et l’opération sera, au
final, la seule solution efficace.
Mais avant d’en arriver là, voici plusieurs
pistes utiles.
D’abord, réduire les facteurs favorisants
:
• Réduire ou supprimer le tabac.
• Réduire ou supprimer le lait de vache
et ses dérivés.
• Réduire la consommation de sucres.
• Réduire l’alcool et le café.
• Porter des lunettes de soleil systématiquement
en cas de forte luminosité.
• Attention à certains médicaments et
surtout à la cortisone et aux anxiolytiques.
Optimiser son alimentation, exactement
comme pour la DMLA :
• Consommer quotidiennement des
huiles végétales riches en oméga-3
ainsi que des petites salades (roquette,
mâche, pourpier…) et des oléagineux.
• Consommer du poisson 3 fois par
semaine, dont une fois des poissons
gras (plutôt sardines, maquereaux,
anchois, harengs en boîte à l’huile
d’olive).
• Consommer des légumes et fruits
riches en antioxydants et caroténoïdes.
• Boire suffisamment d’eau, car le cristallin
craint la déshydratation.
Le seul traitement officiel (et radical)
de la cataracte étant la chirurgie (les
gouttes sont vraiment peu efficaces),
on peut essayer certains traitements
naturels qui peuvent freiner l’évolution.
En homéopathie :
• Cristallin 4CH : 3 granules 2 fois/jour
en priorité.
• Naphtalinum 5CH : 3 granules/jour.
• Avec l’aide de votre homéopathe,
essayez de trouver votre remède de
terrain. On utilisera souvent Silicea
15CH 1 fois par semaine et Carbo Animalis
7CH chez les personnes âgées.
• Une spécialité suisse en collyre, « Similasan
yeux surmenés », qui associe
3 remèdes homéopathiques : cineraria,
ruta et natrum chloratum.
Des compléments alimentaires indispensables
(voir les détails au sein de ce
dossier, car ce sont les mêmes que pour
la DMLA) :
• Des capsules d’huiles de poisson en
fonction de la consommation alimentaire.
• Des antioxydants riches en lutéine
et zéaxanthine. J’utilise en particulier
Luminat (Bionops) Visiotonic (Lescuyer),
et Vision + (Therascience).
• Du plasma de Quinton pour hydrater
et reminéraliser : 2 ampoules par jour.
Et un traitement novateur, à mon sens
plein d’avenir, mais qui demande à bénéficier
de nouvelles études : le Cacicol, qui
est actuellement principalement indiqué
dans les lésions de la cornée (et c’est
pour moi un des meilleurs traitements
que je connaisse pour ces lésions), mais
qui pourrait également avoir un effet
sur le vieillissement des autres tissus
oculaires, dont le cristallin. Il se trouve
en pharmacie et s’utilise à raison d’une
goutte par semaine (pas plus !). Demandez
conseil à votre médecin ou à votre
pharmacien.
Dr Éric MÉNAT
Un risque de DMLA augmenté
Le vieillissement anormalement précoce
du cristallin qui caractérise la
cataracte répond aux mêmes causes
que celles de la DMLA :
• l’âge et la génétique ;
• les phénomènes oxydatifs liés
en particulier à l’exposition
à la
lumière ;
• la carence en lutéine et zéaxanthine
qui sont les principaux
caroténoïdes présents également
dans le cristallin.
Et comme pour la DMLA, tous les
mécanismes de la cataracte ne sont
pas élucidés. Par contre, une chose
est sûre, la cataracte va protéger la
rétine du vieillissement en réduisant
la quantité de lumière qui arrive sur
cet organe. Par conséquent, quand
une personne est opérée de la
cataracte, son risque de DMLA augmente
!
C’est pourquoi, après cette opération,
on insiste pour que les patients
portent le plus souvent possible des
lunettes teintées. Et c’est également
pour cette raison qu’on ne veut surtout
pas opérer trop tôt les patients
de leur cataracte. Car ce qu’on gagne
d’un côté (on voit bien mieux, car
la lumière n’est plus filtrée par le
cristallin), on le perd d’un autre (la
rétine va vieillir plus vite et évoluer
plus facilement vers une MLA puis
éventuellement une DMLA).
Reste que tout ce que nous avons
vu pour la prévention de la DMLA
pourra aussi avoir une petite action
sur l’évolution d’une éventuelle cataracte.
GUÉRIR & BIEN VIEILLIR • AOÛT 2017 27
EN BREF !
ANTI-INFLAMMATOIRES : À NOUVEAU SUR LE BANC DES ACCUSÉS
La prise d’ibuprofène pendant la
grossesse est source de troubles du
développement chez le garçon.
L’ibuprofène est l’anti-inflammatoire
le plus vendu en France. On en fait
même de la publicité à la télévision.
Parmi les noms les plus connus, on
trouve Nurofen et Advil, mais il se
cache sous bien d’autres noms commerciaux.
On sait qu’un tiers des femmes
enceintes consomment de l’ibuprofène
pendant leur grossesse pour
soulager diverses douleurs.
Une étude publiée en mars 2017 par
des chercheurs de l’INSERM montre
que l’ibuprofène est susceptible d’entraîner
des perturbations du système
hormonal du testicule foetal humain
avec des conséquences éventuelles
sur le développement du tractus urogénital
masculin.
On savait déjà que ce médicament
pouvait entraîner un petit poids de
naissance, de l’asthme et une prématurité.
Maintenant on sait, grâce à ces chercheurs
de l’INSERM, qu’aux doses
classiquement utilisées l’ibuprofène
« supprime la production de différentes
hormones testiculaires, dont la
testostérone, qui contrôle les caractères
sexuels primaires et secondaires
et la descente des testicules ».
Au vu de leurs résultats, ils encouragent
même les femmes enceintes
à cesser complètement la prise de ce
médicament dès le premier trimestre
de grossesse, car l’ibuprofène modifie
l’expression des gènes.
Le responsable de l’étude explique
« qu’il existe une fenêtre de sensibilité
bien précise au cours du premier
trimestre de développement du foetus
pendant laquelle l’ibuprofène présente,
semble-t-il, un risque pour le
futur appareil génital et reproducteur
de l’enfant ».
Sachez qu’on avait déjà observé
ce type d’effets secondaires avec
d’autres antalgiques puisque d’autres
recherches avaient montré que le
paracétamol et l’aspirine pouvaient
aussi perturber le système testiculaire
foetal, avec comme conséquence
une augmentation du risque de nondescente
des testicules (cryptorchidie).
En janvier 2017, l’Agence française
du médicament, l’ANSM, a rappelé
que trop d’anti-inflammatoires non
stéroïdiens (AINS), dont l’ibuprofène,
normalement contre-indiqués après
le 6e mois de grossesse (24 SA) sont
absorbés par les femmes enceintes.
Cette contre-indication est fondée
sur des risques graves pour la santé
du foetus, car une exposition dès
le 6e mois de gestation l’expose à
un risque d’atteintes rénales et cardio-
pulmonaires qui peuvent s’avérer
irréversibles, voire mortelles, pour le
foetus ou le nouveau-né.
On sait maintenant que ces médicaments
sont également dangereux
dès le 1er trimestre de la grossesse.
Et pourtant, ils sont toujours en vente
libre !
MALADIE DE CHARCOT : ATTENTION AU MERCURE !
Une étude présentée lors du congrès
annuel de l’American Academy of Neurology
à Boston en avril 2017 montre
que les personnes qui ingèrent le plus
de mercure à travers leur consommation
de poisson ont un risque plus
élevé de développer une sclérose latérale
amyotrophique (SLA) ou maladie
de Charcot.
D’après les résultats, une majorité de
patients (61 %) faisaient partie des
25 % qui ont ingéré le plus de mercure
au cours de l’année passée, contre
44 % pour les sujets sains.
« Des questions restent toutefois
en suspens sur l’impact possible du
mercure présent dans le poisson »,
a commenté l’auteur principal de
l’étude, le Pr Elijah Stommel, dans un
communiqué de presse, car l’origine
exacte de la SLA n’est pas connue.
Des travaux précédents avaient déjà
suggéré que le mercure pourrait être
un facteur de risque de la maladie.
Ainsi, en 1990, une étude du Dr Dean G.
Sienko et coll. (université du Wisconsin)
avait montré un risque accru de SLA
chez un groupe de personnes qui mangeait
fréquemment du poisson.
Des résultats suffisants je pense
pour qu’on se méfie vraiment de ce
métal lourd et qu’on réduise drastiquement
la consommation de
ces poissons. Je me permets néanmoins
de rappeler que les premières
sources d’intoxication par le mercure
restent les amalgames dentaires et
les vaccins.
Car le Dr Andrew, rapporteur de cette
étude à Boston, a aussi souligné que
de nombreuses études suggéraient
que les oméga 3 semblaient réduire
significativement le risque de SLA. Il
est donc urgent d’apprendre à bien
choisir les poissons qu’on décide de
mettre dans nos assiettes et de ne
pas diminuer notre consommation
d’oméga 3.
Mérou
28 AOÛT 2017 • GUÉRIR & BIEN VIEILLIR
EN BREF !
1 Benjamin H. Han et coll., « Effect of Statin Treatment vs Usual Care on Primary Cardiovascular Prevention Among Older Adults: The ALLHAT-LLT Randomized
Clinical Trial », JAMA Internal Medicine, publié en ligne le 22 mai 2017, doi : 10.1 001/jamainternmed.2017.1442. http://jamanetwork.com/journals/jamainternalmedicine/
fullarticle/2628971
2 Rabaeus M. et al., « Recent Flaws in Evidence-Based Medicine: Statin Effects in Primary Prevention and Consequences of Suspending the Treatment, Journal
of Controversies in Biomed Research, 2017;3(1):1–10. DOI: http://dx.doi.org/10.15586/jcbmr.2017.18
3 Reginster J.-Y. et coll., « Pharmaceutical-grade Chondroitin sulfate is as effective as celecoxib and superior to placebo in symptomatic knee osteoarthritis:
the ChONdroitin versus CElecoxib versus Placebo Trial (CONCEPT) », Annals of Rheumatic Diseases,22 mai 2017, pii: annrheumdis-2016-210860. doi: 10.1136/
annrheumdis-2016-210860. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28533290
ARTHROSE :
LA CHONDROÏTINE
INJUSTEMENT SACRIFIÉE
Notre ancienne ministre de la Santé (que personne
ne regrette) a décidé de dérembourser
les deux traitements qui ont montré la meilleure
efficacité dans la gonarthrose (arthrose
du genou). On se demande à qui profite cette
décision ? Pas aux malades, c’est certain !
Comme je l’ai expliqué dans le numéro 1 de
la revue Guérir & Bien vieillir sur l’arthrose, 2
approches donnent une réelle amélioration
clinique en cas d’arthrose du genou :
• la viscosupplémentation que Mme Marisol
Touraine a décidé de dérembourser à partir
de juin 2017 ;
• les compléments alimentaires associant
chondroïtine et glucosamine, qu’elle avait
déremboursés en 2015 ! Je rappelle qu’ils
n’ont aucun effet secondaire.
Quelles terribles erreurs ! Espérons que notre
nouveau ministre reviendra sur ces décisions
absurdes. D’autant qu’une nouvelle étude vient
de prouver une fois encore l’efficacité de la
chondroïtine3.
604 patients ont été répartis en 3 groupes :
• 1 groupe prenant 800 mg par jour de chondroïtine
(ce qui est peu, car la posologie
optimale est plutôt de 1 200 mg)
• 1 groupe prenant 200 mg/j de célécoxib (un
anti-inflammatoire, remboursé, lui, mais pouvant
favoriser les ulcères de l’estomac)
• 1 groupe placébo
L’amélioration à 1 mois et à 6 mois est identique
dans le groupe chondroïtine et le groupe
célécoxib, et supérieure au placébo. Alors, entre
un médicament qui a beaucoup d’effets secondaires,
et un complément alimentaire qui n’en
a aucun, lequel choisir ? Il est vraiment triste
que certaines personnes soient obligées d’opter
pour le premier pour des raisons d’argent. Et je
vous rappelle que si on associe la glucosamine
et des dérivés soufrés à la chondroïtine, à condition
d’utiliser les bonnes doses, l’action de fond
sera encore meilleure !
STATINES : 8 ANS DE
TRAITEMENT POUR... RIEN
Une étude récente publiée
dans une revue internationale,
le JAMA, confirme que la prise
de statines après 65 ans, pour
les personnes qui n’ont jamais
eu d’accident cardiovasculaire
(infarctus et AVC), n’apporte
aucun bénéfice1.
Après avoir suivi pendant 8 ans
près de 3 000 patients de plus
de 65 ans hypertendus qui
prenaient soit 40 mg de pravastatine
soit un placébo, les
auteurs concluent qu’il n’y a eu
aucune différence statistique
globale entre les 2 groupes et
que le traitement par statines
pendant 8 ans n’a servi à rien !
En fait, si on observe plus
attentivement cette
étude, elle confirme ce
que Michel de Lorgeril
a déjà signalé dans ses
livres et conférences.
• Dans le groupe « statine
», il y a un peu
moins d’accidents cardiovasculaires
que dans le
groupe placébo (107 contre
128). La différence est peu
significative et ces accidents
n’ont pas été mortels, la plupart
du temps.
• Par contre, toujours dans ce
groupe « statine », il y a eu
une mortalité accrue par
rapport au groupe placébo :
233 contre 195. Là encore,
la différence n’est pas nette,
mais on peut tout de même
se demander si les statines
n’ont pas augmenté le risque
de décès des utilisateurs.
Effectivement, plusieurs
études laissent penser que
l’utilisation de statines peut
augmenter le risque de décès
par d’autres causes, les cancers
par exemple.
C’est en substance ce que
rappelle une autre publication
récente2. Ces travaux
s’intéressent en particulier
au devenir des patients qui
arrêtent les statines (quelle
que soit la raison). Ils rappellent
que ces médicaments
sont censés prévenir la mortalité
cardiovasculaire et
qu’en comparant les patients
qui poursuivent rigoureusement
leur traitement et
ceux qui l’arrêtent, on
devrait voir une augmentation
des décès
dans ce deuxième
groupe.
E h b i e n , n o n
s e u l e m e n t l e s
personnes qui ont
arrêté les statines
ne meurent pas plus, mais,
au contraire, la mortalité globale
dans le groupe ayant
poursuivi le traitement est
supérieure, sans qu’on puisse
expliquer pourquoi. Encore
une fois, il s’agissait de prévention
primaire, c’est-à-dire
de personnes n’ayant jamais
eu d’accident cardiovasculaire.
Les auteurs osent cette
conclusion : « Au contraire, on
pourrait même conclure que
l’arrêt de la statine pourrait
sauver des vies ! »
GUÉRIR & BIEN VIEILLIR • AOÛT 2017 29
LES RECETTES SANTÉ DU DR MÉNAT
LE JUS DE LÉGUMES FAÇON « RUDOLF BREUSS »
J’ai déjà cité plusieurs fois les jus de légumes dans les dossiers que je rédige chaque mois. J’ai pensé qu’il était temps de vous donner des explications plus détaillées et quelques recettes pour profiter au mieux de ces cocktails de vitamines et antioxydants indispensables à notre santé.
Pas question d’utiliser un mixer ou autres blenders, qui sont réservés aux soupes et aux smoothies. Ici, l’objectif est d’extraire le jus et le maximum de vitamines et autres micronutriments des légumes tout en éliminant les fibres.
Il faut donc un appareil adapté qui va broyer ces fibres et l’ensemble des cellules du légume pour y récupérer la « substantifique moelle ».
Il existe 2 types d’extracteurs :

les extracteurs « horizontaux », qui utilisent 2 mâchoires rotatives en métal qui font également office de vis sans fin, permettant à la fois le broyage, l’extraction et la filtration. Ce sont à mon sens les plus efficaces. Ils permettent d’extraire le jus de tous les légumes, y compris les herbes. La marque la plus connue est Green Star, mais c’est aussi une des plus chères ;

les extracteurs « verticaux », qui sont plus des centrifugeuses couplées à un système d’extraction qui ne broie pas autant les légumes. Moins efficaces et plus utilisés pour les fruits que pour les légumes, ils ne peuvent pas bien extraire les jus d’herbes. Ils sont néanmoins un peu plus simples à nettoyer et à utiliser. Il existe de très nombreux modèles, dont certains utilisent aussi le système de vis sans fin permettant même de broyer des amandes. Parmi ces modèles performants, on peut citer l’extracteur de jus HG2 de Hurom.
Ils sont presque tous utilisables (à condition d’être « bio »), mais certains sont préférés pour leur goût et leurs propriétés. Je citerai les principaux.
La carotte : bourrée d’antioxydants et surtout de caroténoïdes, elle a aussi l’avantage de donner un goût agréable. Les carottes sont souvent la base d’un bon jus de légumes.
La betterave rouge : si le goût ne plaît pas à tous, elle reste un légume à utiliser le plus souvent possible dans les jus (crue évidemment, comme tous les autres). Très complémentaire de la carotte, elle est riche en antioxydants et oligoéléments.
La pomme de terre : oui, le jus de pomme de terre crue est excellent pour la santé. C’est un des meilleurs remèdes naturels pour l’estomac. Le goût est moins surprenant qu’on ne le croit, à condition de le boire juste après l’extraction et de le mélanger avec d’autres légumes.
Le céleri-rave et le céleri branche : les 2 sont excellents pour la santé et donneront à vos jus des goûts particuliers, mais agréables. On les utilise assez souvent.
Les choux : ils sont tous utilisables, du chou vert au brocoli. On utilise rarement le chou-fleur, qui a peu d’intérêt ici. Les feuilles de chou sont les plus intéressantes.
Le concombre : excellent diurétique, il est riche en oligoéléments et soigne les calculs rénaux.
Les « herbes » et aromates : si vous avez un bon extracteur, pensez à utiliser les différentes herbes à votre disposition (cerfeuil, persil, menthe…), mais aussi toutes les graines germées. Vous pourrez également ajouter un petit morceau de rhizome de gingembre ou de curcuma (crus et épluchés).
Suivant le but et la situation médicale, on pourra ajouter des fruits dans ces jus de légumes, mais en évitant ceux qui sont trop sucrés. Je recommande en particulier :
• Le citron qu’on pourra mettre dans l’extracteur entier, avec sa peau !
• Tous les fruits rouges.
• La pomme.
Je n’ai pas cité la tomate, qu’on utilise finalement assez peu dans un extracteur. Elle est pauvre en fibres et, à mon avis, il vaut mieux la passer dans un mixer et se faire un bon gaspacho.
LE MODE D’EXTRACTION
LE CHOIX DES LÉGUMES
30 AOÛT 2017 • GUÉRIR & BIEN VIEILLIR
LES RECETTES SANTÉ DU DR MÉNAT
À VOS EXTRACTEURS !
À vous de faire jouer votre imagination en fonction de vos goûts
et de la saison. Voici néanmoins quelques pistes.
REVUE MENSUELLE N°04
AOÛT 2017
Directeur de la publication :
Jean-Pierre Rigoli
Rédacteur : Dr Eric Ménat
Guérir & Bien Vieillir – BioSanté Editions
Siège social : Rue du Lion d’Or 4, 1003, Lausanne
Registre journalier N° 2043 du 3 février 2016
CHE-208.932.960 - Capital : 100 000 CHF
Abonnement annuel : 114 euros
Abonnement : Pour toute question
concernant votre abonnement, contacter
le +33 3 74 82 10 00 ou écrire à
http://www.sante-corps-esprit.com/contact/
ou adresser un courrier à BioSanté Editions -
Service Courrier - 679 avenue de la République
59 800 Lille - France
ISSN : 2504-4052
Une recette savoureuse qui plaira aux enfants :
• 1 ou 2 carottes
• ½ pomme
• 1 branche de céleri
• 1 poignée de fruits rouges
• 2 feuilles de chou vert
Une recette thérapeutique basée sur le jus « Breuss »
du nom d’un thérapeute autrichien qui utilisait ces jus dans
le cadre de la lutte contre le cancer :
• 300 g de betterave rouge crue
• 100 g de carottes crues
• 100 g de céleri cru (racine)
• 30 g de radis noir cru
• 1 pomme de terre moyenne avec sa peau
Une recette de base :
• 2 belles carottes
• 1 petite betterave
• 1 petite pomme de terre
• ¼ de citron
• ¼ de concombre
Une recette stimulante pour notre rétine :
• 2 carottes
• Quelques feuilles d’épinard et des jeunes pousses de brocoli
• Une poignée de myrtilles
• 1 petite betterave
• ¼ de citron avec la peau
Le Dr Eric Ménat ne prend
plus de nouveaux patients.
Son carnet de rendez-vous est plein
jusqu’à fin 2018. Il est donc inutile
de contacter son cabinet.
Avis aux lecteurs :
L’objectif de Guérir & Bien Vieillir n’est pas
de remplacer vos consultations
médicales.
Il est de vous donner les clés pour créer
un dialogue riche et constructif
avec
votre médecin.
THÉRAPIE PAR LE RIRE
“ Je n’ai jamais eu
qu’une seule ride
et je suis assise
dessus.”
Jeanne Calment
GUÉRIR & BIEN VIEILLIR • AOÛT 2017 31
UN PEU DE LECTURE
UN PEU DE LECTURE
TOXIC STORY
Le sous-titre de ce livre est : « Deux ou trois vérités embarrassantes sur les adjuvants des vaccins ». Vous comprenez mieux de quel « toxique » il s’agit !
Le professeur Romain Gherardi est à la fois directeur de l’Unité INSERM U955 E10 de l’université Paris-Est « Interactions cellulaires dans le système neuromusculaire », et le chef du service d’Histologie-Embryologie de l’hôpital Henri-Mondor (Créteil), centre de référence des maladies neuromusculaires.
C’est donc un grand scientifique qui s’est penché sur la question des excipients dans les vaccins et plus spécialement de l’aluminium. Pourquoi cet intérêt ? Parce qu’il a découvert, en réalisant des biopsies musculaires, que beaucoup de ses patients qui souffraient de douleurs neuromusculaires avaient des teneurs très élevées en aluminium.
Après avoir recherché toutes les causes possibles, il en est arrivé à une conclusion claire et qui ne laisse rien au hasard : cet aluminium vient des excipients présents dans la plupart des vaccins.
Son livre raconte ses travaux, expose de façon détaillée les recherches rigoureuses qui lui ont permis d’aboutir à cette conclusion, mais aussi et surtout le combat qui est le sien pour faire reconnaître cette maladie qu’il nomme « myofasciite à macrophage ». Car ce que ce grand scientifique n’imaginait pas au moment où il comprend ces mécanismes, c’est qu’il aurait non seulement les lobbys vaccinaux contre lui, mais aussi les lobbys de l’aluminium, qui n’acceptent pas qu’on puisse critiquer, se méfier de cet oligoélément très largement présent dans notre environnement, de l’alimentation aux cosmétiques.
Le livre du Pr Gherardi est incontournable pour mieux comprendre le combat de nombreux médecins contre les excipients contenus dans les vaccins. Il y brise un tabou de façon construite et raisonnée, comme le vrai scientifique qu’il est. Néanmoins, ce livre est très accessible au grand public et en le lisant vous n’aurez qu’une envie : rejoindre l’association E3M (www.asso-e3m.fr) qui milite pour la reconnaissance de cette maladie musculaire et pour enfin pouvoir disposer de vaccins sans excipients, et surtout sans aluminium.
Toxic Story, Pr Romain Gherardi, Éditions Actes Sud
DR ÉRIC MÉNAT
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Un jour, une petite fille demande à sa mère :
– Dis, maman, comment ils sont nés les tout premiers parents ?
– Eh bien, lui répond sa maman, c’est Dieu qui a créé les premiers parents humains, Adam et Ève. Adam et Ève ont eu des enfants qui plus tard sont devenus parents à leur tour et ainsi de suite. C’est ainsi que s’est formée la famille humaine.
Deux jours plus tard, la fillette pose la même question à son père.
Celui-ci lui répond :
– Tu vois, il y a des millions d’années, les singes ont évolué lentement jusqu’à devenir les êtres humains que nous sommes aujourd’hui.
La petite fille, perplexe, retourne aussitôt voir sa mère :
– Maman ! Comment c’est possible que tu me dises que les premiers parents ont été créés par Dieu et que papa me dise que c’étaient des singes qui ont évolué ?
La mère lui répond avec un sourire :
– C’est très simple ma chérie. Moi, je t’ai parlé de ma famille et ton père te parlait de la sienne.
“ Le plus grand effort de
l’amitié n’est pas de montrer nos défauts à un ami, c’est de lui faire voir les siens. ”
d’après La Rochefoucauld
LA THÉRAPIE PAR LE RIRE
32 AOÛT 2017 • GUÉRIR & BIEN VIEILLIR